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Actualités - REPORTAGES

Projet - Georges Chamchoum, maillon d'une chaîne pour un 7e art au Liban Une brochette d'acteurs US pour le Festival du cinéma

Georges Chamchoum est au nombre des expatriés libanais qui ont fait de l’image leur métier. Réalisateur et producteur de longs métrages, de documentaires et de vidéo-clips, également photographe, il est installé à Los Angeles depuis 1989. Étonné et séduit par la motivation des étudiants libanais en audiovisuel qu’il rencontre en janvier dernier lors d’une session de conférences, Georges Chamchoum se promet de «faire quelque chose pour ces jeunes». Après avoir effectué des contacts aux États-Unis, il retourne à Beyrouth pour en discuter concrètement. «En janvier, j’étais à Beyrouth pour donner une série de conférences aux étudiants en audiovisuel de la NDU et de l’Alba», raconte Chamchoum. «Je n’étais pas venu au Liban depuis une dizaine d’années, depuis “Raconte-moi le Liban”, film tourné pour la France». Et il précise : «C’est Émile Chahine, le critique de cinéma, un ami de longue date, qui avait préparé ces interventions». Le cinéaste se dit d’abord étonné par «le nombre d’élèves et leur soif d’apprendre». Chamchoum a été d’autant plus intrigué qu’il sait que «le Liban n’a jamais eu de véritable industrie du cinéma» et que, par conséquent, «il n’y a que peu de débouchés pour tous ces jeunes». Du temps à défaut d’argent Par ailleurs, il assiste à la projection des films de diplômes et dit avoir été surpris par la qualité de ces courts métrages. «Il y a du talent et de la maturité dans les sujets choisis», affirme-t-il. «Ils traitent des problèmes qui touchent à la société sous tous ses aspects. Quand nous avons commencé à faire des films, dans le début des années soixante-dix, se souvient-il, nous étions astreints à un cinéma “militantiste”, inféodé au carcan politico-idéologique». Georges Chamchoum se promet donc «de revenir à Beyrouth pour faire quelque chose, pour aider ces jeunes. Investir, à défaut d’argent, du temps». Aux États-Unis, il tâte le terrain, contacte ses amis, rencontre ses connaissances. «J’ai eu des réponses très positives», affirme-t-il. Ce qui lui permet de constituer une longue liste de noms qui «se sont tous dits prêts à venir au Liban». Le cinéaste libanais cite pêle-mêle : «les acteurs Steven Segal et Jackie Chain ; Clint Eastwood ; Al Ruddy (Oscar du meilleur producteur pour “The Godfather”) ; André Morgan (producteur qui a découvert Bruce Lee)…». Georges Chamchoum dit travailler «dans le but d’attirer des producteurs à Beyrouth, des gens qui peuvent créer des opportunités d’emplois». Deux idées sont actuellement sur le tapis : «créer à Beyrouth une rencontre internationale entre le cinéma venant d’Asie (principalement Hong Kong) et celui des États-Unis ; ou alors utiliser comme assise le Festival du cinéma fondé il y a deux ans par Edouard Aoun et y inviter ces stars américaines». Discuter les possibilités concrètes Conscient «du manque de moyens financiers dont dispose le gouvernement», Georges Chamchoum dit être là pour «discuter concrètement avec les autorités libanaises pour voir jusqu’où elles peuvent aller». Il se réunit avec les responsables du ministère de la Culture à Beyrouth. «Eux sont essentiellement axés sur l’année culturelle», constate-t-il. «L’échange, dans leur optique, pourrait être d’abord au niveau culturel. Ils souhaiteraient, également, inviter des Libano-Américains, qui ont réussi aux USA, à venir dans le cadre du Festival du cinéma», indique encore Georges Chamchoum. Des réalisateurs et producteurs comme Tom Shadyac, Ron Shawary, F. Murray Abrahms, Tony Thomas, Joseph Mery… «J’aurai pour ma part aimé que nous allions plus loin, que nous étudions une réelle possibilité de promouvoir le cinéma au Liban. Cela pourra constituer une deuxième étape, pour les prochaines années». Pour l’édition 1999 donc, et avec des délais très restreints, puisque le festival se déroule en octobre, les invités seront probablement peu nombreux. «Mais nous allons faire de notre mieux», souligne Georges Chamchoum. «C’est un travail d’équipe. Je ne suis qu’un maillon d’une longue chaîne. Je vais faire mes contacts, le ministère et Edouard Aoun de leur côté vont également travailler à organiser cet événement. Qui sera, insiste-t-il, le résultat d’une étroite collaboration». Pas de publicité personnelle, tient-il à répéter. Il précise : «J’ai ma carrière et ma vie à Los Angeles. Je ne vise aucun retour calculé au Liban ou une quelconque reconnaissance. Mais j’estime que c’est un devoir pour moi d’encourager, dans la limite de mes possibilités et de mes contacts, des jeunes qui sont motivés». Pour Georges Chamchoum, «faire un film est un miracle en soi. Les gens ne savent pas la sueur, le sang, les nuits blanches… Alors il faut encourager toute entreprise cinématographique». Ainsi, depuis qu’il est à Beyrouth, il a essayé de voir des films locaux. «J’admire ces jeunes qui ont malgré tout le courage de faire des films». Son rêve ? «Faire un film libanais, avec les talents d’ici et la technicité américaine». Il dit travailler à chercher un sujet avec ses copains de toujours, «Émile Chahine, Edgar Najjar et Joseph Bou Nassar». Quant au thème, «je voudrais que ce soit un film universel, qui soit facile à vendre dans le monde».
Georges Chamchoum est au nombre des expatriés libanais qui ont fait de l’image leur métier. Réalisateur et producteur de longs métrages, de documentaires et de vidéo-clips, également photographe, il est installé à Los Angeles depuis 1989. Étonné et séduit par la motivation des étudiants libanais en audiovisuel qu’il rencontre en janvier dernier lors d’une session de...