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Actualités - ANALYSE

Une proposition d'amnistie revient sur le tapis Contacts en faveur des éventuels transfuges lahdistes

Le Hezbollah a apparemment dépassé ce stade. Mais la proposition d’amnistie de lahdistes déposée jadis en son nom par le député Mohammed Raad revient sur le tapis, à l’occasion de l’évacuation de Jezzine. Ce texte avait été bloqué, gardé sous le coude par la commission parlementaire de l’Administration, parce qu’il ne plaisait pas beaucoup au camp Berry. À l’époque, le Hezbollah voulait, par un chant de sirènes, attirer les lahdistes en leur promettant l’impunité et stimuler le mouvement de défections au sein de l’ALS. Par contre, Amal pensait que ce serait une prime à la collaboration avec l’ennemi. Et redoutait surtout que tout le pan lahdiste ne retombe par gratitude, après la libération, dans l’escarcelle du Hezbollah qui en renforcerait son influence au Sud. Bref, comme la roue tourne, aujourd’hui ce sont les hezbollahis qui renâclent à l’idée d’une amnistie et les sympathisants du mouvement Amal qui la trouvent séduisante ! Ainsi le président de la commission concernée, M. Chaker Abousleiman, indique qu’il va s’efforcer de redonner vie au projet de M. Raad et qu’il se propose d’en parler au chef de l’État. Il veut de même en discuter avec le président de l’Assemblée nationale ainsi qu’avec les figures de proue de Jezzine. Certains députés de cette région insistent en faveur d’une amnistie couvrant à tout le moins les éléments accusés d’avoir collaboré avec Lahd sans appartenir à sa milice. Mais en même temps, ils posent des questions techniques précises : qui va juger que tel ou tel a trahi ? Comment identifier à coup sûr les collaborateurs ? Comment les distinguer d’une population qui toute ensemble était forcée de traiter avec une administration contrôlée par les lahdistes ? Quel va être le sort des parents, des proches, des amis de ces derniers ? Sur quelle base fixer des délais de reddition ? Que faire d’un élément qui aurait réussi à s’échapper des rangs de l’ALS après l’expiration de ces délais etc. À dire vrai, quand les lahdistes tenaient encore Jezzine, les habitants n’étaient pas très chauds pour une loi d’amnistie. Rendant visite un jour à M. Abousleiman, ils lui avaient expliqué que les Israéliens et leurs suppôts ne manqueraient pas de lancer des représailles élargies contre les personnes qui auraient frayé avec des repentis amnistiés. Mais maintenant la situation est différente. Et M. Abousleiman pense qu’on peut récupérer le texte Raad, moyennant quelques retouches. Pour en faire bénéficier les collaborateurs, présumés ou réels, qui auraient choisi de ne pas quitter Jezzine en même temps que les lahdistes pur jus. Il est cependant évident que si le Hezbollah, à qui le pouvoir concède ce que Sayyed Nasrallah appelle notre victoire, ne veut pas de l’amnistie elle pourra difficilement être décrétée. L’un des représentants de ce parti, Mohammed Fneich, passant outre à la proposition de son collègue Raad déclare : «Il n’est pas possible de ne pas soumettre les collaborateurs aux rigueurs du code pénal. Nous ne devons pas donner de prime à la collaboration et encourager les agents de l’ennemi à continuer à le servir sans fuir en misant sur une amnistie dont ils bénéficieraient en tout cas». Les mêmes arguments que jadis les amalistes. Mais les contacts en faveur des jeunes gens de la région de Jezzine qui ont refusé de suivre les lahdistes à Marjeyoun se poursuivent. Et le pouvoir semble y être favorable en principe. Voudra-t-il refuser au moins cette carte au Hezbollah ? On ne sait pas. Pour le moment, les quelque 175 éléments concernés ont été consignés au couvent Mar Youssef de Machmouché, pour leur protection dans un premier temps. Une liste de leurs noms et de leurs conditions individuelles a été remise à Bkerké. Les habitants de Jezzine pensent que l’État, indépendamment de toute mesure judiciaire qu’il estimerait devoir prendre a au moins le devoir de protéger la vie de ces jeunes de la région menacés de vengeance.
Le Hezbollah a apparemment dépassé ce stade. Mais la proposition d’amnistie de lahdistes déposée jadis en son nom par le député Mohammed Raad revient sur le tapis, à l’occasion de l’évacuation de Jezzine. Ce texte avait été bloqué, gardé sous le coude par la commission parlementaire de l’Administration, parce qu’il ne plaisait pas beaucoup au camp Berry. À...