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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Vie politique - Le chef de la diplomatie syrienne reçu par Lahoud et Berry Le retrait de Jezzine ne mettra pas un terme à l'action de la Résistance, affirme Chareh (photo)

Circonspect, le chef de la diplomatie syrienne, M. Farouk el-Chareh, l’était sans doute en commentant, hier, les développements de la situation dans la région de Jezzine et les perspectives de paix régionale, après l’accession au pouvoir en Israël d’un responsable travailliste. S’il s’est dit «satisfait» après avoir été reçu par le chef de l’État, le général Émile Lahoud, qui lui a exposé les détails du retrait de l’ALS de Jezzine, M. Chareh n’en a pas moins jugé nécessaire de faire preuve de vigilance «afin que l’ennemi ne profite pas de ce repli». Et s’il a admis qu’une phase nouvelle s’ouvre avec l’accession d’un travailliste au pouvoir en Israël, le ministre syrien a en même temps prôné la prudence «face aux orientations du nouveau gouvernement israélien concernant le processus de paix». M. Chareh qui semblait anticiper d’éventuelles pressions sur le Liban à la faveur du retrait israélien de Jezzine et en prévision d’une reprise des négociations de paix a affirmé que le départ de l’ALS de Jezzine «n’affectera pas la situation et le rôle de la résistance armée et n’influera pas non plus sur la concomitance des deux volets libanais et syrien des négociations» avec Israël. Le chef de la diplomatie syrienne est arrivé dans la matinée au palais de Baabda, porteur d’un message du président syrien Hafez el-Assad au général Lahoud. Le président Assad «assure le général Lahoud de l’appui syrien au Liban et aux mesures adoptées par le régime», a indiqué M. Chareh au terme de son entretien avec le général Lahoud, expliquant que sa visite au Liban «s’inscrit dans le cadre de la concertation et de la coordination permanente entre le Liban et la Syrie». L’entretien a duré une heure, en présence du chef du gouvernement et du vice-président du Conseil, MM. Sélim Hoss et Michel Murr, et du chef des services de renseignements syriens au Liban, le brigadier Ghazi Kanaan. M. Chareh s’est ensuite rendu en compagnie de M. Murr et du brigadier Kanaan au siège du Parlement où il a conféré avec le chef du Législatif, M. Nabih Berry. Rien à craindre pour Jezzine Au terme des deux entretiens, le ministre syrien a développé les mêmes idées. Il s’est voulu rassurant pour les habitants de Jezzine : «Il n’y a pas à craindre pour la situation à Jezzine. Nous sommes profondément rassurés, notamment vis-à-vis de la population de cette ville, de leur retour dans le giron de l’État et de la fin du cauchemar qui a duré près de 15 ans, de l’aveu même de Lahd. Aujourd’hui, les habitants de Jezzine peuvent se rasséréner et se sentir en sécurité. S’il y a un danger quelconque, c’est d’Israël qu’il provient». M. Chareh a en outre affirmé avoir entendu du président Lahoud un exposé sur le cours des événements à Jezzine. «Nous sommes profondément rassurés, notamment vis-à-vis de la population de Jezzine qui s’est débarrassée d’un cauchemar. La coopération entre le Liban et la Syrie est profonde et continue. De toute façon, la démarche (de l’ALS) n’aura pas d’impact sur la situation de la Résistance et son rôle positif dans la libération du sud du Liban. Elle n’affectera pas non plus nos orientations communes, à savoir la concomitance des volets libanais et syrien des négociations de paix et le retrait israélien général du Golan et du Liban-sud», a-t-il déclaré. Au terme de son entretien avec M. Berry, le responsable syrien a estimé que le retrait de l’ALS est «le résultat des coups portés par la Résistance», indiquant que «cette initiative est un indice de l’effondrement qui sera le sort de tout agent stipendié». Il n’en demeure pas moins qu’il a souligné la nécessité de «faire preuve de vigilance afin que nul ennemi ne profite de ce retrait». Pas question de changer de politique Interrogé sur l’imminence d’une paix régionale et la possibilité que des pressions soient exercées dans ce cadre sur Beyrouth et Damas, M. Chareh a répondu en indiquant qu’il n’est pas question pour les deux pays voisins de modifier leurs positions dans la mesure où «elles reposent sur la légalité internationale exprimée par les résolutions de l’Onu, ainsi que sur l’initiative américaine» d’engager un dialogue de paix entre les pays en conflit au Moyen-Orient. «Que personne ne pense que des pressions sur le Liban ou la Syrie pourraient aboutir», a-t-il insisté. M. Chareh a reconnu qu’une nouvelle phase commence avec l’accession d’un responsable travailliste, M. Ehud Barak, à la tête du gouvernement israélien. Il a cependant fait remarquer qu’il faudra attendre la formation du nouveau gouvernement pour pouvoir se faire une idée de ce que sera la nouvelle politique régionale israélienne. «C’est à la lumière de la composition du nouveau Cabinet israélien que nous pourrons analyser sa disposition à poursuivre les pourparlers à partir du point où ils avaient été suspendus et à respecter ce sur quoi nous nous étions entendus» avec le gouvernement travailliste d’Isaac Rabin, a déclaré M. Chareh. Le chef de la diplomatie syrienne a insisté sur le fait qu’il «faut procéder à une lecture extrêmement minutieuse de ce que cette «nouvelle phase peut impliquer», après avoir prôné la prudence «face à l’orientation du prochain gouvernement israélien, notamment sa position au sujet des résolutions 242 et 338 de l’Onu, du retrait inconditionnel du Liban-Sud conformément à la résolution 425 et du repli global du Golan jusqu’aux frontières d’avant le 5 juin 1967».
Circonspect, le chef de la diplomatie syrienne, M. Farouk el-Chareh, l’était sans doute en commentant, hier, les développements de la situation dans la région de Jezzine et les perspectives de paix régionale, après l’accession au pouvoir en Israël d’un responsable travailliste. S’il s’est dit «satisfait» après avoir été reçu par le chef de l’État, le général...