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Actualités - CHRONOLOGIE

Conduire vite tue

Les positions de la Russie et des pays occidentaux sur un règlement négocié du conflit en Yougoslavie ont paru se rapprocher quelque peu mardi, deux jours avant une réunion cruciale à Bonn du G8, qui groupe les sept grandes puissances industrielles et la Russie. Toutefois, la Maison-Blanche a annoncé que les discussions entre le président américain Bill Clinton et l’émissaire russe Viktor Tchernomyrdine n’avaient pas donné lieu à une percée vers une solution de la crise du Kosovo. La Russie a accepté le principe du «déploiement d’une présence internationale civile et de sécurité» au Kosovo sous l’égide de l’Onu, a déclaré à Bonn une source proche du gouvernement allemand. Cette formulation, a précisé la source, figure dans un document de travail mis au point lors d’une réunion lundi à Bonn des directeurs politiques des pays du G8 (États-Unis, Canada, Japon, Allemagne, France, Grande-Bretagne, Italie, Russie), destinée à préparer une réunion du groupe au niveau ministériel. C’était la première fois que Moscou acceptait «d’une façon si claire le principe» d’une présence internationale au Kosovo, a souligné une source allemande. De plus, le document accepté par les Russes ne fait pas état de la nécessité d’un accord préalable de Belgrade avant un déploiement, accord présenté jusqu’à présent par Moscou comme une condition sine qua non. Après une nouvelle réunion des directeurs politiques, les ministres des Affaires étrangères des pays du G8 discuteront de la crise au Kosovo jeudi à Bonn. La Russie s’est félicitée des résultats déjà obtenus. «Pour la première fois, nous avons atteint un accord prévoyant que toute présence internationale future au Kosovo sera placée sous le drapeau de l’Onu», a souligné le vice-ministre des Affaires étrangères Alexandre Avdeïev, qui a participé à la réunion. «Nous ne parlons donc plus d’une opération de l’Otan, ou même d’une opération terrestre de l’Alliance, mais du fait que l’Onu débloquerait la situation dans la région», a déclaré le vice-ministre russe. Les déclarations de M. Avdeïev ont été saluées par Belgrade. L’annonce que les pays du G8 sont d’accord pour qu’une présence internationale au Kosovo soit obligatoirement placée sous l’égide de l’Onu est «dans l’esprit de ce que nous attendions», a déclaré Nebojsa Vujovic, porte-parole du ministère yougoslave des Affaires étrangères. M. Avdeïev ne s’est pas prononcé sur les pays qui pourraient faire partie d’une mission internationale au Kosovo sous drapeau de l’Onu. En revanche, le ministre russe de la Défense, le maréchal Igor Sergueïev, a suggéré l’envoi d’une force militaire de pays d’Europe du Nord, ne comprenant aucun des pays qui participent aux bombardements contre la Yougoslavie. «Les pays agresseurs n’ont pas le droit moral d’être eux-mêmes une force de paix», a déclaré le maréchal Sergueïev, exprimant une position qui est aussi celle de Belgrade. Mais selon une source allemande, les membres occidentaux du G8 ont réaffirmé lundi que l’Otan devrait être «au cœur» d’une éventuelle force internationale. Et M. Fischer a répété mardi qu’une «participation robuste de l’Otan» à une telle force était indispensable pour «garantir le retour des réfugiés». À Washington, les entretiens de lundi entre le président Clinton et Viktor Tchernomyrdine, émissaire du président russe Boris Eltsine, n’ont pas permis de réaliser «une quelconque percée», «mais il est important que nous continuions les discussions» avec les Russes, a déclaré la Maison-Blanche. L’émissaire russe s’entretenait du Kosovo mardi à New York avec le secrétaire général de l’Onu Kofi Annan, avant de repartir pour Moscou. À Bruxelles, le porte-parole de l’Otan, Jamie Shea, a déclaré que les forces serbes avaient recommencé des opérations massives de «nettoyage ethnique» au Kosovo, cette fois dans la région de Podujevo, une ville du nord de la province. L’Otan a ainsi reconnu que les forces serbes, données pour paralysées par les bombardements de l’Alliance, étaient en mesure de poursuivre leurs expulsions d’Albanais du Kosovo. Le président du Comité militaire de l’Otan, le général allemand Klaus Naumann, a même déclaré ouvertement que le président yougoslave Slobodan Milosevic «pourrait réussir» à vider entièrement le Kosovo de sa population d’origine albanaise. Depuis le début des bombardements de l’Otan en Yougoslavie le 24 mars, c’est la première fois qu’un responsable militaire de l’Alliance estime que les forces serbes pourraient vider complètement le Kosovo, alors que la campagne aérienne des Alliés est précisément destinée à éviter cela. L’Otan a nié mardi avoir bombardé la veille un autobus près de la ville de Pec, dans l’ouest du Kosovo. «Nous n’avons aucune preuve d’une implication des avions alliés», a affirmé M. Shea. Selon des responsables serbes, un raid de l’Otan a fait au moins 17 morts et 43 blessés parmi les occupants d’un autobus et de deux voitures près de Savine Vode, au nord de Pec. Le Pentagone a indiqué qu’un chasseur F-16 de l’Otan avait abattu un MiG-29 yougoslave dans la nuit de lundi à mardi au-dessus de la République fédérale de Yougoslavie (RFY). L’Otan, qui poursuit ses raids, a annoncé qu’elle avait bombardé au cours des dernières 24 heures «un large éventail» de cibles militaires et stratégiques en Serbie, notamment au Kosovo.
Les positions de la Russie et des pays occidentaux sur un règlement négocié du conflit en Yougoslavie ont paru se rapprocher quelque peu mardi, deux jours avant une réunion cruciale à Bonn du G8, qui groupe les sept grandes puissances industrielles et la Russie. Toutefois, la Maison-Blanche a annoncé que les discussions entre le président américain Bill Clinton et...