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Actualités - CHRONOLOGIE

Israël - Durcissement de la campagne électorale à 2 semaines des générales Netanyahu exploite le spectre des attentats et des tensions ethniques (photo)

Donné perdant dans les sondages à deux semaines des élections du 17 mai, le Premier ministre de droite Benjamin Netanyahu a durci sa campagne lundi en exploitant le spectre des attentats palestiniens et des tensions ethniques en Israël. «M. Netanyahu espère ainsi réveiller ses militants de base sur le terrain car sans une campagne passionnelle, le Likoud va droit à la défaite», a estimé le commentateur politique de la radio publique Hanan Cristal. À huit points de son rival travailliste Ehud Barak dans les intentions de vote, M. Netanyahu a choisi de diffuser à la télévision des images d’autobus calcinés à la suite d’attentats suicides commis par des islamistes palestiniens au début de 1996. «Souvenez-vous, sous le précédent gouvernement travailliste, le terrorisme a atteint son paroxysme et la peur régnait dans la rue», souligne le message du Likoud accompagnant ces scènes traumatisantes. M. Netanyahu espère recréer la dynamique de peur qui, en 1996, avait contribué à son élection et à la défaite du Premier ministre travailliste Shimon Peres. Le chef de la droite joue également à fond la carte ethnique, en utilisant une bévue commise ce week-end par une comédienne protravailliste, Ticky Dayan, qui a assimilé les électeurs du Likoud à une «populace». Ces propos ont beau avoir été condamnés par M. Barak, M. Netanyahu a sauté sur l’occasion. «Je suis fier de faire partie de cette populace qui regroupe les sépharades, les ultraorthodoxes, les nationalistes, les Russes et les Éthiopiens», a-t-il lancé lundi en faisant le tour du marché Hatikva, un fief de la droite à Tel-Aviv. Dans un spot télévisé qui devait passer lundi soir, le Likoud s’apprêtait à diffuser la remarque de Mme Dayan, suivie d’une prise de vue de M. Barak souriant, impliquant ainsi que le dirigeant travailliste se moquait des sépharades. La majorité des sépharades, qui forment le gros des classes défavorisées en Israël, votent traditionnellement à droite par rejet d’une «élite» travailliste en quasi-totalité ashkénaze (juifs d’Europe). Pour essayer de mordre sur cet électorat, M. Barak s’est adjoint comme numéro deux sur sa liste un transfuge du Likoud, M. David Lévy, qui est d’origine marocaine et qui se veut un symbole des sépharades. Le thème sépharade est traditionnellement utilisé par la droite et place les travaillistes sur la défensive, mais le recours aux images d’attentats a provoqué un profond malaise, au sein même du Likoud. Selon la radio publique, le ministre des Communications Mme Limor Livnat, chargée de superviser la campagne du Likoud, était hostile à l’utilisation de ces images de crainte qu’elles n’aient un effet boomerang. Une quinzaine de parents de victimes du terrorisme sont venus lundi protester devant la maison de M. Netanyahu, portant des banderoles affirmant : «N’ajoute pas à notre peine». «Comment Netanyahu ose-t-il utiliser ainsi la douleur des familles en deuil alors qu’il nous avait promis la sécurité», s’est indignée Mme Zeeva Rozen, dont la fille a été tuée en 1997, alors que M. Netanyahu était au pouvoir, lors d’un attentat dans un café de Tel-Aviv. Sur la défensive, le ministre du Tourisme M. Moshé Katzav, membre du quartier-général électoral du Likoud, a expliqué que les images choisies «ont été filmées de loin et on ne peut pas voir de sang». Les travaillistes ont de leur côté dénoncé «l’utilisation cynique des attentats, qui prouve que Netanyahu est tombé bien bas».
Donné perdant dans les sondages à deux semaines des élections du 17 mai, le Premier ministre de droite Benjamin Netanyahu a durci sa campagne lundi en exploitant le spectre des attentats palestiniens et des tensions ethniques en Israël. «M. Netanyahu espère ainsi réveiller ses militants de base sur le terrain car sans une campagne passionnelle, le Likoud va droit à la défaite», a...