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Actualités - CHRONOLOGIE

Réactions ouvrières mitigées à la guerre menée par l'Alliance Premier mai dans le monde sous le signe de la Yougoslavie

La guerre en Yougoslavie a été au cœur des manifestations du 1er mai dans la plupart des pays européens, sauf en France, alors qu’en Asie, les conséquences sociales de la crise économique ont dominé la Fête du travail. En Allemagne, l’ex-président du Pparti social-démocrate SPD et ancien ministre des Finances Oskar Lafontaine a exigé lors d’un rassemblement syndical «une suspension des bombardements». Il a espéré «que les gouvernements européens et l’administration Clinton reconnaîtront qu’il faut revenir à la table des négociations». Le ministre de la Défense Rudolf Scharping (SPD) s’est fait copieusement huer lors d’une allocution publique. Le président de la confédération syndicale DGB Dieter Schulte a pour sa part jugé d’abord nécessaire l’arrêt des «pratiques meurtrières de l’armée serbe», mais les fédérations des médias et des banques ont aussi demandé l’arrêt des bombardements. En Italie, la guerre en Yougoslavie a aussi dominé les manifestations et notamment le défilé national de plusieurs dizaines de milliers de personnes organisé à Ancône (centre) par les trois principales confédérations. «Il faut éviter à tout prix une intervention terrestre», a affirmé le secrétaire de la Confédération générale italienne du travail (CGIL, gauche) Sergio Cofferati. En Espagne, les deux confédérations ont défilé dans l’unité en scandant des slogans hostiles à l’Otan et au président serbe Slobodan Milosevic, demandant «une Europe plus forte politiquement pour que cessent les génocides et les nettoyages ethniques» et «une solution pacifique au conflit». En Grèce, les syndicats, communistes et non-communistes, ont défilé séparément mais sous le même mot d’ordre d’opposition aux frappes de l’Otan. À Sofia, près de 10 000 personnes ont répondu à l’appel de l’opposition ex-communiste pour participer à une manifestation anti-Otan et critiquer l’intention du gouvernement d’ouvrir son espace aérien à l’Alliance atlantique. En Russie, selon le ministère de l’Intérieur, 520 000 personnes ont manifesté dans tout le pays, en particulier en Sibérie et dans le Caucase du Nord. À Moscou, les manifestants ont appelé à la «solidarité avec la Yougoslavie», à l’appel notamment des syndicats, du Parti communiste et du parti centriste La Patrie du maire de Moscou Iouri Loujkov, qui a dénoncé «le génocide de l’Otan contre le peuple yougoslave». La France a fait bande à part, la guerre dans les Balkans n’occupant qu’une place secondaire dans les manifestations réunissant plusieurs dizaines de milliers de personnes à travers le pays. Certains syndicats insistaient sur l’emploi et les 35 heures et d’autres sur les retraites. Par ailleurs, les deux leaders concurrents d’extrême droite, Jean-Marie Le Pen et son ex-lieutenant Bruno Mégret, tous les deux opposés à l’intervention de l’Otan, ont manifesté chacun de leur côté. En Pologne, des heurts ont opposé des manifestants de gauche à des contre-manifestants de droite, alors qu’en Turquie, 20 000 policiers étaient mobilisés pour surveiller à peu près autant de manifestants. En Israël, près de 10 000 manifestants Arabes-israéliens ont défilé pacifiquement samedi à Nazareth, dénonçant la politique du Premier ministre Benjamin Netanyahu. En Asie, les conséquences de la crise financière ont fait du chômage le problème numéro un. Au Japon, où un nombre de record de 3,4 millions de chômeurs (4,8 %) a été annoncé vendredi, 1,9 million de personnes ont manifesté en plus de mille endroits pour critiquer la politique du gouvernement, alors que le Premier ministre Keizo Obuchi a jugé la hausse du chômage inévitable. En Corée du Sud, qui sort d’un vaste mouvement de grèves contre des suppressions d’emplois dans le secteur public, environ 30 000 manifestants se sont rassemblés à Séoul pour exiger l’arrêt des licenciements et une réduction du temps de travail. À Phnom Penh, un millier de personnes ont défié une interdiction de manifester aux côtés de l’opposant Sam Rainsy, principalement des ouvrières du textile, pour exiger le respect des droits sociaux et dénoncer la corruption. En Chine, le Quotidien du peuple a averti que «tous les ouvriers doivent comprendre que le maintien de la stabilité constitue une priorité», alors que 11 millions de licenciements supplémentaires sont attendus cette année.
La guerre en Yougoslavie a été au cœur des manifestations du 1er mai dans la plupart des pays européens, sauf en France, alors qu’en Asie, les conséquences sociales de la crise économique ont dominé la Fête du travail. En Allemagne, l’ex-président du Pparti social-démocrate SPD et ancien ministre des Finances Oskar Lafontaine a exigé lors d’un rassemblement syndical...