Israël - Le Likoud n'exclut pas de participer au nouveau gouvernement Barak prend tout son temps

Fort de son éclatante victoire aux élections du 17 mai, le Premier ministre israélien élu, Ehud Barak, prenait tout son temps hier pour former son gouvernement, face à une droite traumatisée par sa défaite. Six jours après sa victoire aux urnes, M. Barak n’a toujours donné aucune indication sur les alliances qu’il compte nouer pour former la «large coalition» à laquelle il aspire. Il s’est contenté de rencontres protocolaires dimanche – avec le président de l’État, M. Ezer Weizman, puis avec les deux grands rabbins d’Israël – repoussant à plus tard les négociations qu’il doit mener avec les partis. Selon ses proches, M. Barak entamera ces pourparlers en début de semaine. Le chef travailliste n’avance qu’à petits pas, pesant soigneusement ses mots et ses gestes. Il s’en tient aux généralités sur la nécessité de «réparer les fractures» de la société, de reprendre les négociations avec les Palestiniens et de sortir l’armée du Liban. Outre les formations du centre, deux grandes formations de l’opposition pourraient éventuellement entrer au gouvernement: le parti ultraorthodoxe Shass et le parti Likoud, sérieusement affaibli. La direction du Shass a fait savoir qu’elle attendrait la publication du programme gouvernemental de M. Barak pour se décider. De son côté, le chef par intérim du Likoud, le ministre sortant des Affaires étrangères Ariel Sharon, n’a pas exclu une participation à un gouvernement Barak élargi, mais sous certaines conditions. Selon les commentateurs politiques, plusieurs hauts responsables du Likoud sont tentés d’entrer dans un gouvernement Barak dont ils constitueraient l’aile droite.