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Actualités - CHRONOLOGIE

Immigration clandestine - Michaélidès veut solliciter la contribution de la Syrie pour la clôture du dossier Accord libano-chypriote pour une solution radicale (photo)

Le Liban et Chypre se sont officiellement entendus hier pour régler le dossier des immigrants clandestins qui a failli empoisonner les relations entre Beyrouth et Nicosie. Un accord de coopération doit être conclu aujourd’hui entre les deux ministres libanais et chypriote de l’Intérieur, MM. Michel Murr et Dinos Michaélidès. Cet accord dont la teneur n’a pas été rendue publique prévoit essentiellement, selon des sources informées, la mise en place d’une Chambre d’opération libano-chypriote et le renforcement des patrouilles navales le long des côtes libanaises. Mais il ne s’agit là que d’un volet de la solution préconisée. Car, pour régler une fois pour toutes le problème de l’immigration clandestine via le Liban, les autorités chypriotes envisagent d’entrer en contact avec la Syrie dont la frontière avec le Liban est réputée pour être une véritable passoire. Une solution qui inclurait la Syrie serait en premier lieu bénéfique au Liban qui souffre lui aussi depuis des années de l’afflux d’immigrants clandestins. M. Michaélidès qui regagnera aujourd’hui Nicosie, au terme d’une visite officielle de 36 heures au Liban, doit incessamment solliciter un rendez-vous de son homologue syrien, M. Mohamed Harba. C’est ce que le ministre chypriote a affirmé hier, dans un entretien accordé à L’Orient-Le Jour. Il a dans le même temps insisté sur les bonnes relations que Chypre entretient avec le Liban, affirmant que son pays fait confiance au gouvernement et au chef de l’État, le général Émile Lahoud. M. Michaélidès qui s’est abstenu de commenter les déclarations incendiaires faites la semaine dernière par des ministres chypriotes s’est dit persuadé que le président Lahoud se rendra prochainement à Chypre et que le président Glafcos Cléridès ne tardera pas à visiter le Liban. Le ministre s’est dit satisfait des résultats de ses entretiens avec les dirigeants libanais. Dans la journée, il a conféré comme on le sait, avec M Murr ainsi qu’avec le chef du gouvernement, M. Sélim Hoss, et le directeur général de la Sûreté générale, le général Jamil el-Sayyed. M. Michaélidès et le directeur de la Sûreté générale doivent mettre la dernière main, ce matin, à l’accord de coopération bilatérale. Le ministre chypriote sera ensuite reçu au palais de Baabda par le président Émile Lahoud. À ses interlocuteurs, il a communiqué les informations que les autorités de son pays ont pu recueillir au sujet du trafic d’immigrants entre le Liban et l’île. Si les autorités chypriotes se sont empressées de réagir après avoir arrêté 29 immigrants clandestins qui venaient de débarquer à Larnaca, c’est parce que 200 autres avaient récemment débarqué dans l’île. C’est surtout parce que leurs «sources» les ont informées de la présence de 15 000 immigrants qui attendent leur tour d’être emmenés soit à Chypre, soit en Grèce, soit ailleurs en Europe «grâce à des gens qui font le commerce d’êtres humains». «Un contrôle renforcé à partir d’aujourd’hui» On ignore si ces immigrants se trouvent toujours au Liban. M. Michaélidès s’est abstenu de fournir davantage de précisions sur la question. Il s’est contenté d’indiquer que Nicosie attend de recouper ces informations avec les autorités libanaises qui poursuivent l’enquête ouverte à la suite du refoulement par Nicosie des 29 immigrants illégaux. Ces derniers se seraient embarqués à Tripoli à bord d’un bateau battant pavillon libanais qui les a conduits à Chypre, rappelle-t-on. M. Michaélidès s’est dit confiant dans la volonté des autorités libanaises à résoudre ce problème. Il réalise que le Liban souffre autant que Chypre du problème de l’immigration clandestine, soulignant que Beyrouth fait de son mieux pour mettre un terme au «trafic d’êtres humains». Au cours des six derniers mois, les autorités libanaises ont déjoué une dizaine de tentatives de départ d’immigrants clandestins vers Chypre, selon les explications du ministre qui a insisté sur le fait que «rien ne pourra nuire aux relations entre Nicosie et Beyrouth». M. Michaélidès a rendu un vibrant hommage à son homologue libanais, ainsi qu’au chef du gouvernement et au général Jamil el-Sayyed «pour leur coopération et leur aide qui prouvent que les relations entre nos deux pays resteront amicales». Avec les officiels libanais, M. Michaélidès a défini les grandes lignes de l’accord de coopération qui sera finalisé aujourd’hui, sans vouloir, par égard pour ses interlocuteurs, en divulguer la teneur avant sa conclusion. Aux termes de cet accord, le Liban et Chypre s’engagent à établir une Chambre d’opération commune et échangeront régulièrement des informations sur d’éventuels réseaux de passeurs, a-t-on appris. Chacun des deux pays s’engage en outre à renforcer le contrôle de ses frontières. L’important pour eux, n’est pas seulement de mettre un terme à l’immigration clandestine, mais de connaître et de démanteler les réseaux de passeurs. L’accord, a expliqué M. Michaélidès, sera mis en vigueur à partir d’aujourd’hui. Le ministre a en outre assuré qu’il compte soulever la question du contrôle des frontières avec son homologue syrien qu’il espère pouvoir rencontrer la semaine prochaine. «Je suis sûr que nous obtiendrons à Damas une réponse favorable Nous entretenons avec ce pays les mêmes relations amicales qu’avec le Liban», a-t-il dit. Les autorités libanaises et chypriotes pourrant dans un mois évaluer l’efficacité de leur accord de coopération à la faveur de la visite que M. Murr effectuera dans la capitale chypriote. M. Michaélidès a officiellement invité son homologue libanais à Chypre. Le ministre de l’Intérieur est attendu fin février à Nicosie. Si Chypre est déterminé à en finir avec l’afflux d’immigrants ce n’est pas seulement pour des raisons économiques (exacerbation du chômage, nouvelles charges financières pour l’État). C’est surtout parce qu’elle doit garantir l’imperméabilité de ses frontières pour pouvoir faire partie de l’Union européennne.
Le Liban et Chypre se sont officiellement entendus hier pour régler le dossier des immigrants clandestins qui a failli empoisonner les relations entre Beyrouth et Nicosie. Un accord de coopération doit être conclu aujourd’hui entre les deux ministres libanais et chypriote de l’Intérieur, MM. Michel Murr et Dinos Michaélidès. Cet accord dont la teneur n’a pas été rendue...