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Actualités - ANALYSE

Loi électorale - Le code rénové obéira à deux impératifs Dernière tendance : trois circonscriptions par mohafazat

Le président du Conseil a fait bon effet, même parmi les opposants, en mettant au clair les constantes qui présideront à l’élaboration d’une nouvelle loi électorale. Les ministres de leur côté soulignent qu’il est trop tôt pour entrer dans les détails. Mais ils laissent entendre que la tendance actuellement est de diviser chaque mohafazat, Beyrouth compris, en trois circonscriptions. Ce qui serait un compromis moyen entre la formule élargie du mohafazat pris en bloc et la formule restreinte du caza. Toujours est-il que, recevant des visiteurs, M. Sélim Hoss a répété devant eux que le code électoral rénové obéira à deux impératifs essentiels. – Respecter l’esprit comme la lettre de Taëf pour organiser un scrutin qui débouche sur une consolidation du brassage national. – Assurer l’égalité de tous les électeurs devant la loi. C’est-à-dire éviter des découpages de base différents suivant les régions, ou suivant les communautés. Une disparité qui avait entaché comme on sait aussi bien les élections de 96 que celles de 92. Et que le gouvernement Hariri avait maintenu, il y a cinq ans, malgré l’arrêt de condamnation rendu par le Conseil constitutionnel. Le chef du gouvernement a écarté comme irréalisable, avant que ne s’établisse au Liban un vrai régime de partis laïcs, l’idée de faire de l’ensemble du pays une seule circonscription. Inversement, il ne retient pas la formule du caza, contraire selon lui à l’esprit de brassage prôné par Taëf. Cependant, il n’exclut pas tout à fait un processus en deux tours, avec des primaires au niveau du caza et une élection définitive à un niveau plus large, comme l’a suggéré naguère le président Élias Hraoui... Une autre proposition, faite par le bloc parlementaire du sauvetage et du changement, vise à faire élire 108 en base de la circonscription réduite et les 20 restants en base de tout le pays, à la proportionnelle. Une suggestion qui n’a aucune chance d’être retenue en principe car elle viole presque tous les principes constitutionnels, dont celui de l’égalité. On revient par ailleurs sur la question du chiffre. Taëf avait arrêté celui de 108 mais on l’avait porté à 128, pour des raisons de complaisance. Aujourd’hui, certains estiment que c’est trop et proposent qu’on se fixe sur le nombre de 100. Pour faire des économies. Il y aura donc à prendre et à laisser, mais le gouvernement affirme qu’il ne bâclera pas le sujet et qu’il ne fera rien non plus sans un large consensus, le code électoral régissant toute vie politique dans le pays. Conscient de cette importance, M. Walid Joumblatt se montre déjà très actif sur ce front. Il se bat comme on sait sur deux fronts, d’ailleurs complémentaires : préserver son fief de la montagne et défendre les idées autour desquelles nombre de forces peuvent s’allier. En clair, le leader druze ne veut pas être «englouti» dans une formule de circonscription élargie. Il accepterait au maximum qu’on mette ensemble les cazas d’Aley et du Chouf mais refuserait tout découpage plus étendu. M. Joumblatt a explicité son point de vue à M. Bachar el-Assad lors de leur dernière rencontre. Et il poursuit ses contacts pour la constitution d’un front solide favorable à la petite circonscription et à la représentation de proximité. Ainsi, malgré ses réserves à l’encontre de Bkerké, M. Joumblatt compte y dépêcher dans quelques jours une délégation pour parler élections. Si ce contact se révèle positif, le leader du PSP pourrait lui-même par la suite rendre visite au cardinal Sfeir.
Le président du Conseil a fait bon effet, même parmi les opposants, en mettant au clair les constantes qui présideront à l’élaboration d’une nouvelle loi électorale. Les ministres de leur côté soulignent qu’il est trop tôt pour entrer dans les détails. Mais ils laissent entendre que la tendance actuellement est de diviser chaque mohafazat, Beyrouth compris, en trois...