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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Sabeh : huit milliards remis à Murr

La réaction aux propos tenus par le ministre de l’Intérieur et des Affaires rurales et municipales, M. Michel Murr, lors du congrès sur les municipalités ne s’est pas fait attendre. Deux ministres de l’ancien Cabinet Hariri ont contre-attaqué, accusant leur collègue dans l’ancien gouvernement de manœuvrer pour obtenir la dissolution des deux départements des Affaires rurales et municipales et de l’Environnement afin de s’approprier leurs prérogatives. Particulièrement violent, M. Bassem el-Sabeh, ancien ministre de l’Information et ancien ministre intérimaire des Affaires rurales et municipales, a révélé avoir remis à M. Murr près de 8 milliards de livres dus aux municipalités du Metn afin qu’il les distribue à celles-ci. Il a aussi indiqué que le ministre de l’Intérieur savait comment les milliards ont été dépensés précisant qu’il avait contribué à l’organisation de la répartition des fonds dus aux municipalités lorsqu’il faisait partie du gouvernement de M. Rafic Hariri. «Il est quand même étonnant que le ministre de l’Intérieur et des Affaires rurales et municipales prenne la défense des deniers publics et qu’il éveille les doutes quant au sort des fonds appartenant à l’État et aux municipalités. Il est tout aussi étonnant que (M.) Murr devienne tout miel et s’interroge à l’Unesco sur le sort des milliards accumulés ou dépensés depuis 1988, dans une tentative de camoufler des vérités pourtant bien connues de lui», a affirmé M. Sabeh dans une déclaration truffée de sous-entendus. L’ancien ministre, qui a assuré pendant trois mois l’intérimat à la tête du ministère des Affaires rurales et municipales, a accusé M. Murr de «vouloir faire fondre ce département dans celui de l’Intérieur, de chercher à réserver le même sort au ministère de l’Environnement et d’essayer de contrôler les fonds relevant des municipalités». Il a reproché à M. Murr d’avoir «omis de mentionner son rôle dans l’organisation de la répartition des fonds dus aux municipalités», notant que l’argent dont il est question a été dépensé «sur des projets communs aux municipalités, que ce soit avant ou après l’organisation des élections municipales». Des infractions «Je dois avouer que des infractions ont été commises. Je reconnais que j’ai enfreint les règles lors de la distribution des fonds aux municipalités en décidant de remettre personnellement au ministre Murr l’argent dû aux municipalités du Metn afin qu’il les leur remette à son tour», a déclaré M. Sabeh, précisant que les relevés de comptes au ministère des Affaires rurales et municipales «prouvent que 8 481 247 577 livres ont été adressés en trois versements à M. Murr : un premier versement de 2 376 000 000 de livres, un deuxième de 2 620 000 000 de livres et un troisième de 4 020 429 178 livres». De son côté, M. Akram Chehayeb, ancien ministre de l’Environnement, s’est dit «consterné» par les propos tenus dimanche par M. Murr, au sujet de la mission du ministère de l’Environnement. Dans un communiqué qu’il a fait paraître hier, M. Chehayeb a fait remarquer que les propos du ministre de l’Intérieur sont en contradiction avec les orientations du nouveau régime. Il a rappelé auparavant que la formation du nouveau gouvernement avait été placée sous le signe du changement et du salut et que le chef de l’État, le général Émile Lahoud, avait promis dans son discours d’investiture de mettre un terme aux crimes commis contre l’environnement. «Selon le ministre Murr, le rôle du ministère de l’Environnement se limite à exprimer des points de vue à la télévision et d’envoyer des notes au Conseil des ministres. Ce département aurait été de surcroît créé afin de pouvoir confier des portefeuilles à des ministres d’État, ce qui fait que l’État devrait aujourd’hui y renoncer», a déclaré M. Chehayeb, citant le ministre. Il a ensuite énuméré les tâches confiées au ministère de l’Environnement, reprochant vivement à M. Murr de les «avoir délibérément oubliées». «La conception du ministre Murr n’est pas nouvelle pour ceux qui s’intéressent au domaine écologique et qui en réalisent l’importance dans le processus de développement. Si le souci du ministre de l’Intérieur et des Affaires rurales et municipales est de supprimer le ministère de l’Environnement, de s’approprier ses décisions et de combiner plusieurs départements en un seul, comme il l’avait fait avec le ministère des Affaires rurales et municipales, il est de notre devoir d’attirer l’attention du gouvernement sur le fait que l’evironnement représente un trait d’union entre les ministères. L’environnement est lié à l’éducation, à la santé, à l’information, à l’économie, à la science, aux recherches, au développement durable, à la vie, à l’avenir et ne se limite pas à la collecte des ordures, même si une des missions du ministère de l’Environnement est d’établir des plans pour la gestion des déchets», a-t-il conclu.
La réaction aux propos tenus par le ministre de l’Intérieur et des Affaires rurales et municipales, M. Michel Murr, lors du congrès sur les municipalités ne s’est pas fait attendre. Deux ministres de l’ancien Cabinet Hariri ont contre-attaqué, accusant leur collègue dans l’ancien gouvernement de manœuvrer pour obtenir la dissolution des deux départements des Affaires...