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Actualités - CHRONOLOGIE

Liban-sud - Washington craint un dérapage Le gouvernement envisagerait le renforcement des FSI à Jezzine

Les responsables américains craignent de plus en plus qu’un dérapage incontrôlé au Liban-Sud ne ruine définitivement le processus de paix au Proche-Orient, et le volet syro-israélien en particulier. Adressés aux belligérants, les multiples appels à la retenue de l’ambassadeur des États-Unis, M. David Satterfield, reflètent bel et bien l’inquiétude de Washington à cet égard. Dans ce cadre, l’Administration américaine a «conseillé» au Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, de ne pas exploiter le terrain du Liban-Sud à des fins électorales. Dans ce cadre aussi, les États-Unis confirment leur attachement au rôle du comité de surveillance de l’accord d’avril 96, celui-ci étant considéré comme un facteur essentiel d’apaisement dans la région. Cet appui américain au comité susmentionné est d’autant plus prononcé que Washington suspecte une tendance à vouloir torpiller cette instance qui, pour l’instant, est seule susceptible de préserver le Sud d’une escalade difficile à contrôler. À la lumière de la tension permanente qui caractérise la situation dans cette région du pays, certains milieux politiques soulignent la nécessité de traiter le cas de Jezzine loin des feux de la rampe. Les États-Unis adoptent le même point de vue et tentent d’aboutir à un compromis dans cette ville, qui conviendrait aux différentes parties au conflit. En quoi consiste un tel compromis ? Il incomberait aux autorités libanaises d’assumer la responsabilité de la sécurité dans toutes les localités qui seraient désertées par l’Armée du Liban-Sud en y renforçant la présence des Forces de sécurité intérieure, notamment dans le commissariat de Sfaray, entre la voie de jonction de Kfarfalous et l’entrée de Roum. Selon ces milieux, les Américains estiment qu’une telle initiative permettrait de garantir à Jezzine un statut de neutralité qui la distinguerait de la bande frontalière occupée. Jezzine retournerait de ce fait dans le giron de la légalité sans provoquer pour autant des secousses politiques préjudiciables à un retour au calme dans cette région. Les États-Unis favorisent d’autant plus une telle démarche que l’État libanais semble peu enthousiaste à l’idée d’envoyer l’armée à Jezzine. Sans doute le fera-t-il après un retrait effectif des forces israéliennes ou de celles de l’ALS. Mais, entre-temps, le gouvernement ne peut prendre le risque d’envoyer l’armée qui se retrouverait ainsi sur une ligne de front face aux Israéliens et à leur milice inféodée. D’où le compromis des FSI. La dislocation de l’ALS L’initiative américaine, si on peut l’appeler ainsi, survient au moment où l’Armée du Liban-Sud semble au bord de l’effondrement. En effet, d’aucuns, parmi les combattants de la milice, ont fui la région; des jeunes Libanais de la zone occupée ont refusé d’intégrer les rangs de l’ALS, et divers cas de rébellion ont été signalés au sein de la milice. Tout cela aboutit naturellement à la dislocation des forces de Lahd qui constituent désormais un poids pour l’État hébreu. Celui-ci aurait bien voulu ainsi se dispenser des services de son allié. Mais en ce faisant, il reconnaîtrait implicitement l’échec de son pari sur l’ALS et donc sa défaite face à la Résistance libanaise. En tout état de cause, selon certaines informations, à l’heure actuelle, l’armée de Lahd ne tiendrait pas plus de cinq positions à Jezzine alors que la ville était, il y a encore quelque temps, truffée de barrages de l’ALS. Dans un tel contexte, les responsables libanais se préoccupent de plus en plus de la situation à Jezzine. Preuve en est que le Premier ministre Sélim Hoss s’est engagé auprès du député Nadim Salem à renforcer la présence des FSI et de la légalité dans les localités abandonnées par les forces de l’ALS, notamment, à Roum et Anane. Parallèlement aux mesures de sécurité qui seraient prises dans ces régions, les autorités envisageraient sérieusement d’amnistier les miliciens et officiers de la milice de Lahd. Une telle démarche – à l’origine de laquelle se trouve le Hezbollah – viserait à assainir le climat de peur et de tension qui prévaut dans la région. La visite à Bkerké du président de la commission parlementaire de l’Administration et de la Justice, le député Chaker Abousleiman, s’inscrirait dans ce cadre. Il en est de même pour le député Nadim Salem qui s’est rendu tout à tour à Bkerké, au Grand sérail et au palais de Baabda pour rappeler aux responsables la nécessité de se pencher sérieusement sur la situation à Jezzine. Mais l’application d’un tel projet inquiète aussi plus d’un homme politique. On craint en effet que la décision d’amnistier les miliciens de l’ALS n’aboutisse à un exode massif des jeunes de la zone occupée vers les régions libérées, sans compter les représailles auxquelles seraient exposés les habitants qui resteraient à Jezzine. Bref, une telle démarche ne serait guère pour encourager les gens de la région à la résistance prônée par l’État lui-même. Mais, relèvent d’autres milieux politiques, de telles appréhensions sont infondées d’autant plus que le gouvernement semble déterminé à ramener Jezzine dans le giron de la légalité à travers le renforcement de la présence de FSI.
Les responsables américains craignent de plus en plus qu’un dérapage incontrôlé au Liban-Sud ne ruine définitivement le processus de paix au Proche-Orient, et le volet syro-israélien en particulier. Adressés aux belligérants, les multiples appels à la retenue de l’ambassadeur des États-Unis, M. David Satterfield, reflètent bel et bien l’inquiétude de Washington à cet égard....