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Actualités - ANALYSE

La population jugera sur les résultats Une oeuvre de longue haleine

Un ancien chef de gouvernement qui a pris sa retraite politique affirme que la réforme administrative ne consiste pas, pour le peuple, à remplacer des fonctionnaires corrompus ou incapables mais, bien plus, à faciliter les formalités administratives et à assurer gratuitement les services auxquels la population a droit. Comme l’a souligné le président Émile Lahoud dans son discours d’investiture, les gens veulent une administration soumise à un contrôle véritable, une Administration capable, intègre, gérée par des responsables dont les prérogatives seraient tributaires de leurs aptitudes et de leurs réalisations et non point d’une couverture politique et confessionnelle, précise encore l’ancien premier ministre précité qui souligne également que les gens estiment payer les services étatiques qui leur sont rendus par le biais des impôts et refusent donc de devoir payer, en plus, des pots de vin. Peu importe au peuple l’identité d’un directeur général ou son affiliation politique et confessionnelle. Peu lui importe également que soit démis de ses fonctions un fonctionnaire corrompu, incapable ou dont les affiliations politiques seraient devenues non gratae si ce dernier doit ensuite être remplacé par un successeur qui serait vite atteint à son tour par le virus de la corruption et qui ne tarderait pas à tomber dans les filets des corrupteurs en l’absence de tout contrôle radical. Les gens veulent en effet pouvoir achever leurs formalités sans devoir recourir à un médiateur ou à un piston et sans avoir à payer des pots de vin ou des gratifications. Et c’est sur cette base que se fera l’évaluation des mesures adoptées par le gouvernement et du processus de nominations enclenché ces dernières semaines. Car la question qui se pose déjà est celle de savoir si la nouvelle Administration sera intègre et productive, si elle sera définitivement immunisée contre la corruption et si elle sera, enfin, à l’abri des ingérences politiques et confessionnelles. Question de climat Pour l’ancien chef de gouvernement retraité, l’administratif et le politique ne peuvent pas rester insensibles à un pouvoir intègre et transparent à la tête. Et le nouveau régime, estime-t-il, aurait très bien pu opérer avec l’ancienne Administration car il aurait pu lui imposer sa façon de faire, son intégrité et sa transparence. Tout est finalement le résultat d’un climat général. Car, sinon, comment se fait-il qu’un Libanais qui, dans son pays, jette ses détritus dans les rues, s’abstient ensuite d’en faire autant quand il se trouve à l’étranger où les rues sont propres et où personne ne penserait même à jeter un mégot de cigarette par terre ? Rien n’empêche toutefois que le nouveau régime veuille mettre ses hommes en place, affirme encore l’ancien chef de gouvernement qui estime en outre possible la nomination de fonctionnaires hors cadre à condition cependant que ces derniers entreprennent de démissionner à la fin du régime en cours exactement comme cela est le cas pour les ambassadeurs hors cadre. Le fait de savoir a priori qu’il aura à démissionner et le risque «calculé» qu’il encourra donc de toujours perdre son poste devraient en principe contraindre tout fonctionnaire hors cadre à se montrer fidèle à sa mission s’il désire réellement conserver son poste par la suite. De plus, la démission «obligée» de tous les fonctionnaires hors cadre éviterait bien des problèmes à l’avènement de tout nouveau régime. Celui-ci n’aurait pas à chercher des motifs pour se débarrasser des hommes qu’il ne désirerait plus garder à leurs postes et les fonctionnaires hors cadre nommés par le régime sortant pourraient se retirer dans la dignité s’ils savent qu’ils ne sont pas agréés par le nouveau régime en place. Il reste en définitive que la réforme administrative ne saurait être l’œuvre d’une nuit sans lendemain ou le résultat de mises sur pied de fonctionnaires devenus indésirables. La réforme administrative est et doit être un processus continu, un chantier perpétuel…
Un ancien chef de gouvernement qui a pris sa retraite politique affirme que la réforme administrative ne consiste pas, pour le peuple, à remplacer des fonctionnaires corrompus ou incapables mais, bien plus, à faciliter les formalités administratives et à assurer gratuitement les services auxquels la population a droit. Comme l’a souligné le président Émile Lahoud dans son discours...