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Actualités - ANALYSE

Les déclarations US sèment l'inquiétude

D’ordinaire, en ce qui concerne le chaudron du Liban-Sud en ébullition depuis vingt et un ans, Washington calme le jeu et se montre rassurant à souhait comme à dessein. Aussi les déclarations alarmistes du diplomate confirmé qu’est David Satterfield à l’issue de son entrevue avec le président Hoss, n’ont pas manqué d’étonner les autorités locales. Et de les inquiéter profondément. D’autant que l’ambassadeur revient justement de la capitale fédérale où il a pu recevoir des indications comme des directives toutes fraîches du Département d’État. Il a fait en substance état des craintes des son gouvernement concernant un embrasement au Liban-Sud, martelant avec force des remontrances «à toutes les parties d’éviter le recours à une violence qui dans les conditions actuelles mènerait à une escalade qui ne serait dans l’intérêt de personne». Selon des sources informées, le diplomate a rapporté aux autorités libanaises que l’Administration US exerce autant que possible des pressions de retenue sur Israël et s’efforce plus globalement de faire instaurer une trêve, afin d’initier un climat propice à la reprise des négociations sur tous les volets en suspens depuis plus de deux ans. Ces mêmes sources ajoutent que l’on croit comprendre, à travers les démarches de M. Satterfield, que le gouvernement américain n’est pas parvenu à persuader Netanyahu de mettre de l’eau dans son vin et de ne pas utiliser la carte libanaise pour des surenchères électorales. Les dirigeants US n’auraient de la sorte pas pu obtenir de l’extrémiste sioniste au pouvoir en Israël l’assurance qu’il ne tenterait pas de s’attaquer à l’infrastructure libanaise, comme il a menacé de le faire. Mais M. Satterfield a ajouté que Washington fera tout pour protéger ce pays de telles agressions. On apprend parallèlement que les Américains ont adressé un message au gouvernement israélien lui demandant de faire rouvrir la voie de jonction de Kfarfalous entre Jezzine et Saïda, parce que sa fermeture nuit à la stabilité dans la région. En pratique tout pourrait donc dépendre sur le terrain de l’évolution de la campagne électorale. Si Netanyahu, lâché par Moshé Arens et sans doute affaibli sur la scène même du Likoud, s’estimait en perte de vitesse trop accentuée, il serait à craindre effectivement qu’il n’use du Liban pour un regain de popularité, à travers des opérations militaires d’envergure. À Beyrouth, on attend donc. Et la position officielle, confirmée après un entretien avec M. Hoss par le président de la commission parlementaire des AE M. Ali el-Khalil, est que toute attaque israélienne contre un objectif infrastructurel libanais (routes, ponts, réseaux électriques, hydrauliques ou téléphoniques, bâtiments publics) serait une violation aussi flagrante que grave des accords d’avril 96. Le député ajoute que le comité de surveillance doit se réunir et que des démarches doivent être effectuées auprès des capitales amies influentes, pour des pressions préventives sur les Israéliens et pour alerter l’opinion publique mondiale.
D’ordinaire, en ce qui concerne le chaudron du Liban-Sud en ébullition depuis vingt et un ans, Washington calme le jeu et se montre rassurant à souhait comme à dessein. Aussi les déclarations alarmistes du diplomate confirmé qu’est David Satterfield à l’issue de son entrevue avec le président Hoss, n’ont pas manqué d’étonner les autorités locales. Et de les...