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Actualités - ANALYSE

La déprime passe à l'ouest

Ce fameux stress, ce désenchantement tant chanté, cet «ihbat» dont l’Est se plaint depuis la fin de la guerre, semble passer maintenant à l’Ouest de la capitale. Plus précisément dans la branche, toujours importante, restée fidèle à M. Rafic Hariri. Mais ce camp montre quand même, à l’image de son chef, du punch. Et pour sa chance, les initiatives du nouveau pouvoir lui permettent de se poser en victime expiatoire d’une opération de basse vengeance. Ainsi un influent politicien de la partie occidentale de la capitale souligne que «personne ne peut admettre que l’on critique un nouveau régime simplement parce que l’on se trouve écarté des travées du pouvoir. Donc il y a quelques jours encore nous estimions que les haririens avaient tout à fait tort de s’en prendre à M. Hoss et à son équipe. Mais maintenant, nous nous posons à notre tour des questions. Parce que le nettoyage par le vide entrepris au niveau des postes-clés de la première catégorie nous paraît procéder d’une improvisation d’amateurs et d’un simple règlement de comptes politicien, sans justificatifs suffisants. Au lieu de dire comme il le fait que les fonctionnaires visés peuvent toujours s’adresser au Conseil d’État et qu’à ce moment-là lui- même exhiberait les charges qu’il a contre eux en ouvrant les dossiers, M. Hoss aurait mieux fait d’indiquer tout de suite ses motivations. La transparence dont il se réclame, c’est cela même et l’opinion publique, même si elle est plutôt disposée à condamner l’ancien système, ne s’explique pas que des gens puissent être liquidés sans que l’on sache pourquoi et sans qu’ils aient la possibilité de se défendre avant, et non pas après, le verdict». Ce politicien pense dès lors que «le Cabinet, après l’affaire du retour avorté de M. Amine Gemayel, vient de commettre son deuxième impair. Et c’est grave car, répétons-le, dans la mesure même où les Libanais tiennent à ce que l’on éradique la corruption, ils veulent que cela se fasse proprement, dans la clarté et l’équité. Sinon on traiterait le mal par le mal. Et il faut trancher dans le vif, une fois pour toutes, pas par petites incisions comme on fait. Car on est de la sorte en train de créer un dangereux climat de division au sein de la communauté sunnite de la capitale et même de Tripoli ou de Saïda. Il est du reste étonnant, voire révoltant, que les éléments saqués n’appartiennent qu’à une seule et unique fraction comme si les fonctionnaires relevant d’autres pôles que M. Hariri étaient tous impeccables, irréprochables. Ou inattaquables». À ces réflexions, un ministre nouveau, donc vraiment loyaliste, répond en affirmant que «les mesures ont été prises en base des rapports circonstanciés des organismes de contrôle. Il n’y a donc ni improvisation ni injustice. Et quant à savoir pourquoi les fonctionnaires évincés appartiennent tous à une même tendance, il faut d’abord dire que l’on a commencé par eux et que l’opération se poursuivra par d’autres ; et ensuite que cette même tendance trustait beaucoup les postes. En tout cas la réforme ne s’arrête pas à ces quelques cas de limogeage, fort réduits en nombre il faut le souligner, et comportera d’autres volets par la suite, dont les nominations et les restructurations des services publics. Ceci étant, personne ne bénéficie de couverture politique, même pas ceux qui sont connus pour être des sympathisants du nouveau pouvoir si par ailleurs ils sont reconnus comme incompétents. Et l’on ne peut procéder que par étapes. Car on ne peut établir les nouveaux organigrammes avant d’avoir éliminé les pourris. C’est élémentaire».
Ce fameux stress, ce désenchantement tant chanté, cet «ihbat» dont l’Est se plaint depuis la fin de la guerre, semble passer maintenant à l’Ouest de la capitale. Plus précisément dans la branche, toujours importante, restée fidèle à M. Rafic Hariri. Mais ce camp montre quand même, à l’image de son chef, du punch. Et pour sa chance, les initiatives du nouveau pouvoir...