Rechercher
Rechercher

Actualités - ANALYSE

Liban-sud - Le gouvernement contraint de réagir Solution peut-être en vue pour Jezzine

C’est une réalité qu’il faut bien admettre : le Liban ne vibre pas vraiment au diapason du Sud, qui vit une situation dramatique, extrêmement tendue. Les derniers développements ont cependant obligé les officiels à réagir, à protester contre les agressions israéliennes. Et à se pencher sur les solutions possibles. Surtout dans la région-test de Jezzine où l’ALS de Lahd, en charge au nom de l’occupant, est visiblement en train de s’effilocher, voire de se disloquer. Le retrait de la milice – dont le dirigeant local, Karam, et ses 140 fidèles se démarquent – semble dès lors se préciser. L’État libanais doit donc être prêt à prendre immédiatement la relève. Suivant un plan qui est actuellement négocié à travers des démarches diplomatiques discrètes mais sérieuses impliquant les Américains, les Français et le Vatican. Pour en revenir à l’ALS, une coïncidence symbolique veut qu’au moment où son chef, Antoine Lahd, a des ennuis de santé qui ont nécessité son hospitalisation (en Israël bien entendu), elle subit une forte hémorragie de défections. Un peu partout dans la zone de Jezzine occupée, des voix populaires s’élèvent pour dénoncer la collaboration des lahdistes avec l’ennemi, réclamer le déploiement des forces régulières libanaises et la dissociation avec l’enclave frontalière occupée. D’autant que Jezzine, envahie en 82 et non en 78, n’est pas concernée par la 425. Pour leur part, les députés du Hezbollah effectuent des contacts intensifiés avec les responsables de Beyrouth mais aussi avec les notabilités de la région, pour préparer une transition en douceur. Une relance a également été faite en direction du président de la commission parlementaire de l’Administration et de la Justice, M. Chaker Abou Sleiman, au sujet de la proposition de loi faite par les députés hezbollahis visant à amnistier les sous-officiers et soldats de l’ALS qui feraient leur reddition aux autorités libanaises dans un délai de trois mois après la promulgation du texte. La commission n’a toujours pas étudié la proposition hezbollahie, sous prétexte qu’il lui faut d’abord consulter plusieurs parties concernées. En fait, le groupe Berry est réticent, faisant valoir que le Liban en décrétant une telle amnistie aurait l’air d’abonder dans le sens des Israéliens qui exigent la sauvegarde des lahdistes et même leur intégration dans les forces officielles libanaises, comme ce fut le cas après la guerre intestine pour les autres milices. Les Jezziniotes pour leur part sont très favorables à la proposition hezbollahie, estimant que cela détendrait le climat et permettrait ultérieurement de panser les blessures par une réconciliation nationale, tout en incitant les jeunes qui se sont fourvoyés ou que l’on a trompé à quitter l’ALS sans tarder. Ainsi, le député de Jezzine, Nadim Salem, fait équipe avec le député hezbollahi Mohammed Raad pour tenter d’obtenir qu’à la Chambre la proposition de loi soit séparée, pour accélérer son adoption, des autres textes – tous regroupés par la commission de la Justice – qui comportent des retouches au code pénal. Le président de la commission, M. Abou Sleiman, s’en est entretenu hier avec le président Berry.
C’est une réalité qu’il faut bien admettre : le Liban ne vibre pas vraiment au diapason du Sud, qui vit une situation dramatique, extrêmement tendue. Les derniers développements ont cependant obligé les officiels à réagir, à protester contre les agressions israéliennes. Et à se pencher sur les solutions possibles. Surtout dans la région-test de Jezzine où l’ALS de...