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Actualités - REPORTAGES

Cinéma - Les arabes des Etats-Unis sont furieux A l'assaut de Siege

Washington, Irene Mosalli À sa sortie, il y a trois semaines, sur les écrans américains, le film «Siege» a déclenché un tollé dans la communauté arabe. Et pour cause, ce film met en scène des groupes de musulmans arabes organisant et exécutant à New York explosion sur explosion, kidnapping sur kidnapping. S’ensuivent l’instauration de la loi martiale et une grande rafle, sans chef d’inculpation, au sein de la communauté arabe, dont les membres sont donc écroués sans mandat d’arrêt, ni jugement. L’idée initiale de ce film, selon son metteur en scène Ed Zwick, est de dénoncer la xénophobie, la discrimination et les mesures drastiques que prend souvent le gouvernement à l’égard de personnes innocentes. Et d’ailleurs, il a fait incarner le rôle du «bon et gentil» policier par un acteur d’origine libanaise, Tony Chalhoub. À l’écran, il s’appelle même Frank Haddad. Les autres principaux acteurs sont Bruce Willis et Denzel Washington. Mais l’enfer est pavé de bonnes intentions. Le film convoie un tout autre message, celui d’un islam uniquement synonyme de violence, de vengeance et de criminalité. C’est ce que se sont dépêchées de dénoncer les différentes associations arabes opérant aux États-Unis, dont l’ADC (American-Arab Anti-Discrimination Committee). Son directeur pour la communication, Hussein Ibish, précise: «À travers ses images, sa musique, les angles de prise de vue, le langage cinématographique renvoie une représentation de la réalité différente que celle annoncée par Zwick. Ainsi, ce plan montrant la mosquée de Brooklyn et les ablutions avant la prière, juste avant le lancement d’une opération terroriste». À noter que l’ADC a rédigé une lettre ouverte à l’intention du metteur en scène du film, le rendant responsable de tout acte de violence perpétré contre la communauté arabe, à la suite de la projection de son œuvre. À Hollywood, «méchants» = Arabes Par ailleurs, les personnes se rendant dans les salles de cinéma où est projeté «Siege» se voient remettre des pamphlets portant les signatures du Conseil pour les relations américano-islamiques et l’Association des étudiants musulmans de l’Université George Washington. Un porte-parole des étudiants s’explique: «Nous n’allons pas du tout donner dans l’image stéréotype dont on nous affuble, celle d’Arabes émotionnels et réactionnaires. Nous n’allons ni manifester, ni appeler au boycottage. Nous voulons simplement sensibiliser l’opinion publique sur cette étiquette négative qu’on nous colle, Hollywood en particulier». Certes, il y a eu l’attentat contre le World Trade Center, mais cela n’implique pas que tous les habitants du Machrek et du Maghreb, sans exception, sont dangereux et nuisibles. Ce que laissent souvent entendre les producteurs hollywoodiens qui n’hésitent pas à donner aux Arabes les mauvais rôles. Une approche que les Américains commencent à désapprouver. Témoin, un article publié à la page une du Washington Post et concernant le film controversé. On peut notamment y lire: «Pour comprendre l’objection des Américains d’origine arabe et des musulmans, imaginez les scénarios suivants: « –un infâme rabbin exhorte ses disciples extrémistes orthodoxes à organiser un attentat contre des sympathisants arabes aux États-Unis. Le FBI commence alors à arrêter à tour de bras les juifs orthodoxes et à les parquer dans un camp. « — ou bien: un prêtre catholique moleste un enfant de chœur. L’Église refuse de le livrer à la police. Le FBI s’en prend alors à tout le clergé. «Ces histoires provocantes ne pourraient que susciter le courroux des communautés juive et chrétienne. Mais pour commencer, songerait-on dans les studios de Hollywood à réaliser de tels films?»
Washington, Irene Mosalli À sa sortie, il y a trois semaines, sur les écrans américains, le film «Siege» a déclenché un tollé dans la communauté arabe. Et pour cause, ce film met en scène des groupes de musulmans arabes organisant et exécutant à New York explosion sur explosion, kidnapping sur kidnapping. S’ensuivent l’instauration de la loi martiale et une grande rafle, sans chef...