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Actualités - ANALYSE

Elections israéliennes - Un scrutin qui change la donne Le sort du sud en balance

À l’ombre des élections israéliennes, le sort du Sud est en balance. Et pourrait se trouver réglé, d’une façon ou d’une autre, d’ici le printemps prochain. Au profit de l’un ou l’autre des partis qui s’affrontent en Israël… Certes, il est de notoriété publique que le tandem Rabin-Pérès avait conclu avec Shamir un accord incluant l’occupation du Sud-Liban dans les questions dites nationales. C’est-à-dire qui font nécessairement l’objet d’un traitement par consensus entre les travaillistes et le Likoud. Dans ce cadre même, quand le débat avait été engagé au printemps dernier en Israël sur l’opportunité d’un retrait, Netanyahu n’avait pas manqué de consulter Ehud Barak, le leader des travaillistes, ainsi que Ezer Weizman, le chef de l’État hébreu. Mais les élections qui se présentent changent totalement la donne. Benny Begin, le fils de Menahem, vient de créer un nouveau un parti radical, tandis qu’Ariel Sharon se sent des envies de faire main basse sur le Likoud et d’en évincer Netanyahu. Et, surtout, le très populaire Amnon Lipkin-Shahak, qui selon les sondages écraserait tout le monde s’il se présentait pour le poste de Premier ministre, pourrait fonder une forte formation centriste. C’est la pagaille en somme et dans ces conditions le gentlemen’s agreement d’antan entre droite et gauche au sujet du Sud pourrait passer à la trappe. D’autant qu’Ehud Barak et Amnon Lipkin-Shahak non seulement ont été chefs d’état-major mais encore avaient auparavant commandé la région Nord, c’est-à-dire les troupes d’occupation. Ces rivaux de Netanyahu sont donc tous deux très proches de l’armée dont la volonté en ce qui concerne le Sud-Liban occupé est évidemment déterminante. Et qui peut dès lors favoriser l’un ou l’autre de ces deux candidats. Le précédent des «Raisins de la colère» Parallèlement, on note que, durant les périodes électorales, les Israéliens font toujours monter la tension sur le terrain au Sud. C’est ainsi qu’en 96, Pérès le soi-disant pacifiste, avait ordonné l’opération les Raisins de la colère qui avait une nouvelle fois dépeuplé le Sud. Mais cette agression s’était cependant retournée sur le plan électoral contre le leader travailliste au pouvoir, à cause des retombées du massacre de Cana que même l’opinion publique israélienne avait dû condamner. Ce précédent permet cependant de penser que, cette fois-ci-ci, les Israéliens pourraient ne pas vouloir jouer avec le feu pour de simples objectifs électoraux. D’autant que les Américains veillent. Et que, depuis 96, la situation sur le terrain a complètement tourné à l’avantage du Hezbollah qui ne cesse de marquer des points, ce qui se traduit en pertes israéliennes quasi quotidiennes. Un élément capital dans la mesure où l’opinion intérieure israélienne fait de plus en plus pression pour un retrait rapproché, voire «unilatéral» comme on dit et comme le recommande Sharon. Beaucoup pensent donc à Beyrouth que Netanyahu ne se risquera pas à lancer une opération de diversion au Sud-Liban et qu’en tout cas, les travaillistes ne lui permettraient pas d’exploiter une telle carte. Mais d’autres soulignent que le Premier ministre sioniste pourrait frapper un grand coup sans tarder pour désarçonner ses adversaires qui sont encore désorganisés. Ou encore qu’une fois confronté à une candidature de Lipkin-Shahak, aussi redoutable pour lui que pour Barak, il n’aurait plus rien à perdre et serait tenté de jouer son va-tout au Sud… Reste les Américains. D’une façon chronique, ils ont besoin de stabilité et s’opposent donc à toute initiative de force israélienne. Mais ils doivent sans doute souhaiter la victoire des travaillistes qui sont moins réfractaires à leurs plans que Netanyahu. Et cela pourrait être facilité par une réédition, toujours aux dépens du parti au pouvoir, du fiasco militaire de 96…
À l’ombre des élections israéliennes, le sort du Sud est en balance. Et pourrait se trouver réglé, d’une façon ou d’une autre, d’ici le printemps prochain. Au profit de l’un ou l’autre des partis qui s’affrontent en Israël… Certes, il est de notoriété publique que le tandem Rabin-Pérès avait conclu avec Shamir un accord incluant l’occupation du Sud-Liban...