Flirt-ticket

Une compagnie de transports régionaux de l’Etat régional (Land) du Schleswig-Holstein (nord de l’Allemagne) a inventé le «flirt-ticket», dans le cadre d’une campagne de publicité, qui permet aux amoureux de voyager 50% moins cher, à condition qu’ils s’embrassent devant le contrôleur. La campagne a duré un mois, dans tout l’Etat régional sillonné par les quelque 700 bus et 300 trains de DBZugBus, filiale de la Deutsche Bahn, les chemins de fer allemands, créée en janvier 1996. Jeunes ou vieux, hétérosexuels ou homosexuels, tous les couples peuvent bénéficier de ce tarif très spécial, de 9 à 2 heures du matin les jours ouvrés. La crédibilité de l’union n’importe d’ailleurs pas, assure Ulrike Kruse, porte-parole de DBZugBus. Autrement dit, les malins peuvent même jouer aux amoureux pour profiter de ce mini-tarif, «ce ne serait pas la première fraude dans les transports en commun». Les amoureux doivent également arborer sur la poitrine un cœur rouge auto-collant tout au long du trajet. Un amuseur public répondant au doux nom d’«Amor», et déambulant d’un train à un bus, peut ainsi les reconnaître et leur distribuer, au hasard, des cadeaux-surprise dont la porte-parole n’a pas révélé le contenu. «Ce ne serait plus une surprise», a-t-elle souligné. Transformés bon gré mal gré en Cupidons du rail, les contrôleurs ont accueilli plutôt tièdement ce nouveau «concept-marketing» déployé par leur entreprise. «Mais, ils se sont rapidement habitués», assure Mme Kruse. Quant aux implications financières et à l’impact de l’opération, pas un mot, «il est trop tôt pour les évaluer», explique-t-elle laconiquement. Le but de DBZugBus n’est, paraît-il, «pas vraiment» lucratif: l’idée-choc de ce ticket-charme est de «donner une image moderne de l’entreprise à travers une campagne gaie». Pour le directeur de l’entreprise, Goetz Dietsche, «prendre le train ne doit pas seulement être agréable, cela doit aussi être amusant».. DBZugBus n’en est pas à sa première offensive insolite en matière de campagne de publicité: en décembre, des lectures avaient été organisées dans les wagons et les bus et une fausse femme de ménage avait aussi convié les voyageurs à se joindre à son labeur, pour rire... (AFP)