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Actualités - CONFERENCES DE PRESSE

Appelant à une participation massive au scrutin de dimanche Aoun insiste sur le principe de non-collaboration avec le pouvoir

Au cours d’une conférence de presse tenue mercredi matin dans sa permanence du quartier de la Défense près de Paris, le général Michel Aoun a défini la position de son mouvement à l’égard des alliances et mésalliances à trois jours des municipales au Mont-Liban. En guise de préambule et en aparté avec quelques journalistes, l’ancien premier ministre a déploré des informations et commentaires parus dans la presse libanaise ces derniers jours les qualifiant de «désinformation délibérément pratiquée par des journalistes mercenaires» ... notamment lorsque certains écrits font état de dissensions entre les chrétiens et de divisons apparues dans leurs rangs. «Je suis contre cette dualité qui veut que l’on soit un dirigeant chrétien ou musulman», a dit le général Aoun avant d’affirmer que son discours a toujours été celui d’un patriote et non celui d’un leader appartenant à une communauté déterminée ajoutant qu’il est bien entendu chrétien, croyant et fier de l’être, mais qu’il respecte toutes les croyances et qu’il lutte contre toutes les formes du confessionnalisme. Après les actes de foi, quelques vœux pieux notamment le souhait de voir un «pacte de non-agression» médiatique et politique qui assainirait l’atmosphère à la veille de cette consultation populaire. Ennemi et non simple adversaire Sur les alliances de son «courant» avec les divers mouvements d’opposition, le général a énoncé le principe de la non-collaboration avec quiconque traite avec le pouvoir expliquant qu’il est impossible de s’allier même ponctuellement avec l’ennemi car, a-t-il dit, «nous considérons le pouvoir actuel comme étant un ennemi et non simplement un adversaire». Après avoir relevé l’anomalie qui consiste à doter Beyrouth et ses 400.000 votants d’une seule et même municipalité alors qu’au Mont-Liban on en compte plus de mille, M. Aoun a néanmoins réitéré son appel en faveur d’une participation massive au scrutin de dimanche. «Une participation aux municipales nous permettra de choisir des représentants pour des fonctions municipales ayant trait à la vie quotidienne alors qu’une participation aux législatives risquait de cautionner des élus pouvant signer des accords mettant en péril la souveraineté du pays», a expliqué le général qui a affirmé qu’il ne s’agit pas là d’un changement d’attitude mais d’une simple logique. Il n’a pas été plus explicite lorsqu’il a affirmé, en réponse à une question, que le critère du choix patriotique devant les urnes sera l’adoption par le candidat d’un «Programme municipal pour les élections de 1998» récemment publié par «le Mouvement national libre», document qui souligne en préambule l’importance des municipalités et de leur rôle et qui traite des prérogatives des élus municipaux, de leur action en vue de la sauvegarde de l’identité nationale au même titre que la sauvegarde de l’environnement et la création d’infrastructures pour les activités sportives, culturelles et sociales. Sur les listes et les coalitions au Mont-Liban peu d’indications sinon le soutien à ceux qui incarnent le changement. Quelques rares noms de responsables chargés par le mouvement «aouniste» d’orienter les électeurs ce dimanche et lors des phases ultérieures. Mme Raya Daouk à Beyrouth, M. Georges Aoun à Zahlé, Mlle Nadine Nehmé à Furn el-Chebback, M. René el-Kareh à Zghorta, ces deux derniers étant également candidats. La «mafia de l’argent» Les mots d’ordre: pas de soutien à la «mafia de l’argent», pas de collaboration avec ceux qui ne savent, ou qui ne peuvent pas placer l’intérêt national avant les considérations familiales ou les susceptibilités locales et enfin, soutien inconditionnel aux forces du changement. «Notre projet est l’édification d’un Liban moderne, travail basé sur un changement réel avec le soutien des jeunes et de toutes les forces vives de la nation», a ajouté M. Aoun qui a réaffirmé sa confiance en l’armée en tant qu’institution rendant hommage aux militaires qui subissent, a-t-il dit, une volonté à laquelle ils ne sont pas supposés se soumettre. «L’élimination des aounistes dans l’armée est une pure légende»... a encore dit le général. L’ancien premier ministre a enfin estimé que la victoire ou la défaite aux municipales de ce dimanche et des dimanches suivants ne se mesureront pas au nombre de ses partisans élus ou battus. «Nous nous considérerons gagnants seulement dans le cas où nous aurons pu entamer un réel processus de changement dans les mentalités et les méthodes de l’action publique», a-t-il conclu.
Au cours d’une conférence de presse tenue mercredi matin dans sa permanence du quartier de la Défense près de Paris, le général Michel Aoun a défini la position de son mouvement à l’égard des alliances et mésalliances à trois jours des municipales au Mont-Liban. En guise de préambule et en aparté avec quelques journalistes, l’ancien premier ministre a déploré des informations...