La fièvre électorale gagne le parlement et risque de retarder le vote de l'échelle des salaires

A l’approche de la date prévue pour les municipales, la fièvre électorale a même gagné le Parlement dont l’activité s’est ralentie ces quelques jours, les députés étant pour la plupart occupés par les préparatifs électoraux. Aux députés qu’il a reçus hier, le président de la Chambre, M. Nabih Berry, a même affirmé redouter un défaut de quorum au cas où l’échelle des salaires dans le secteur public devrait être transmise aux commissions parlementaires mixtes. Jusqu’à hier, le projet de loi n’était pas présenté au Parlement, le gouvernement n’ayant pas fini de réécrire le texte en fonction des amendements décidés en Conseil des ministres il y a une dizaine de jours. Au cas où les modifications introduites au projet de loi seraient mineures, le texte sera immédiatement transmis à l’Assemblée. A ce moment-là, il sera examiné et voté en réunion plénière avant la fin de ce mois. Mais si des changements substantiels y sont apportés, il devra alors être transmis aux commissions mixtes pour examen. Le problème qui se pose est de savoir si les parlementaires, plongés dans les préparatifs électoraux, auront le temps d’assister aux réunions des commissions, a déclaré M. Berry devant ses visiteurs. Ce même problème risque aussi de retarder l’approbation de la loi sur les loyers, car il semble que le président de la Chambre envisage de retransmettre le texte pour complément d’études aux commissions mixtes. M. Berry considère qu’une question aussi importante que les loyers ne doit pas être bâclée. Berrry reconnaît l’existence de lacunes De sources parlementaires, on apprend aussi que des députés qui ont été reçus par le chef du Parlement ont exprimé le souhait d’un report des élections municipales en raison de la tension et des tiraillements qu’elles sont en train de susciter dans les villages. Catégorique, M. Berry a affirmé que le scrutin aura lieu aux dates prévues (le 24 mai au Mont-Liban, le 31 mai au Liban-Nord, le 7 juin à Beyrouth, à Nabatiyé et au Liban-Sud et le 14 juin dans la Békaa). Il a reconnu l’existence de problèmes, rappelant qu’il avait mis en garde durant l’examen de la loi sur les municipales, contre les conflits que les élections pourraient provoquer. Selon lui, la loi aurait dû être «mieux étudiée pour ce qui est de la distribution des makhatirs et du découpage des mohafazats». L’indisposition de Hariri A sa sortie de son entretien avec le chef du Législatif, M. Jacques Tchoukhadarian a confié aux journalistes avoir débattu avec M. Berry des résultats de sa visite à Damas. «Il n’y a pas à préciser plus que ce que la presse a rapporté, parce que l’entretien qui était prévu avec le vice-président syrien (M. Abdel-Halim Khaddam) n’a pas eu lieu à cause du malaise du président Hariri», a déclare le député, en expliquant que le chef du gouvernement a eu une très forte diarrhée après avoir consommé du fromage de chèvre local. Un journaliste plaisante en laissant entendre que l’indisposition du chef du gouvernement n’était peut-être pas accidentelle et M. Tchoukhadarian indique qu’il y a justement une blague à ce sujet. Il commence à raconter que M. Hariri, tout en sueur, a demandé au chef de la diplomatie syrienne, M. Farouk el-Chareh, s’il avait mangé du fromage et ce dernier lui répond par l’affirmative en ajoutant qu’il en a été très malade. «Mais moi aussi j’en ai mangé et je n’ai rien eu», intervient M. Khaddam. Mais à ce stade de l’histoire l’attaché de presse de M. Berry fait signe au député de ne pas poursuivre. On ne connaîtra pas la fin de l’histoire.