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Actualités - CHRONOLOGIE

Après deux nouveaux essais nucléaires Sanctions US contre l'Inde

Sourde aux condamnations de la communauté internationale, l’Inde a procédé mercredi à deux nouveaux essais nucléaires, provoquant une ferme riposte des Etats-Unis, qui ont décrété des sanctions, et de plusieurs autres pays occidentaux tandis que la Russie se disait «préoccupée« et «inquiète» tout en continuant à s’opposer à des mesures répressives (VOIR AUSSI PAGE 10). Le test, hier, de deux engins nucléaires de moins d’un kilotonne visait, selon l’un des experts nucléaires indiens, à perfectionner des armes tactiques. M.R. Srinivasan, ex-président de la Commission de l’énergie atomique indienne, a expliqué que les deux essais effectués mercredi avaient émis une énergie équivalente à moins d’un kilotonne de TNT. «De tels engins sous le kilotonne démontrent la capacité de l’Inde à fabriquer des armes tactiques utilisées dans une zone de guerre contre des formations de chars», a-t-il dit. Les essais de lundi auraient eu, eux, une magnitude équivalente à 55 kilotonnes, soit plus de deux fois que la bombe d’Hiroshima, selon une agence sismologique officielle indienne. Les engins thermonucléaires, tels que celui utilisé lundi, ou au plutonium, comme celui testé par l’Inde en 1974, sont des armes de destruction massive aussi utilisées contre les infrastructures, a souligné M. Srinivasan. La réaction américaine, attendue depuis mardi, s’est manifestée hier. Le président Bill Clinton a catégoriquement condamné les tests, les qualifiant d’«injustifiés». Dans le même temps il a signé à Berlin où il se trouve les documents nécessaires pour l’imposition de sanctions. M. Clinton avait affirmé mardi, avant son départ de Washington pour l’Europe, qu’il était décidé à «appliquer pleinement» la loi américaine contre la prolifération nucléaire, qui prévoit un ensemble de sanctions économiques très sévères à l’encontre de tout Etat «non nucléaire» effectuant un test. Dans le cadre de cette loi de 1994, Washington devrait ainsi suspendre toute aide à l’Inde, sauf l’assistance humanitaire, mettre fin aux exportations de produits pouvant avoir une application militaire, s’opposer à l’octroi de crédits à New Delhi par le Fonds monétaire international et la Banque mondiale et interdire aux banques américaines d’accorder des prêts au gouvernement indien. Le Japon, qui a suspendu de manière symbolique un programme d’aide de quelque 25 millions de dollars et annulé une réunion des pays donateurs prévue le 30 juin à Tokyo, a fait savoir qu’il pourrait aller jusqu’à geler ses prêts pour punir un acte «très grave». La Suède, l’Allemagne, le Danemark, les Pays-Bas et la Norvège ont pris des décisions similaires et le gouvernement australien se prononcera la semaine prochaine sur d’éventuelles sanctions. Si elles s’accordent à dénoncer la gravité des essais indiens, la Russie, la France et la Grande-Bretagne, membres permanents du Conseil de Sécurité de l’ONU, refusent de s’associer à la stratégie américaine. Le porte-parole de Tony Blair a annoncé que Londres n’imposerait pas de sanctions. Le gouvernement français a fait savoir de son côté qu’il «n’encourage(ait) pas les Américains sur la voie de la sanction parce que ce n’est sûrement pas la bonne méthode pour veiller, justement, à ce que l’Inde rejoigne les nations qui veulent signer les traités de non-prolifération». Un sentiment partagé par Moscou, allié de New Delhi, qui préfère des moyens de pression diplomatiques à des sanction économiques «contre-productives» selon l’expression du chef de la diplomatie russe, Evguéni Primakov. Il n’en reste pas moins que partout dans le monde, l’inquiétude grandit devant le risque d’une escalade militaire dans l’Asie méridionale. Les menaces appuyées du Pakistan, qui a affirmé mercredi que les provocations de l’Inde ne resteraient pas «sans réponse», confirment ces craintes. Un haut responsable a déclaré sous le couvert de l’anonymat que le Pakistan se préparait à effectuer un essai nucléaire. Le père de la bombe atomique pakistanaise, Abdul Qadeer Khan, affirmait mardi qu’il n’attendait plus que le feu vert des autorités pour assembler une bombe atomique. (AFP, Reuters)
Sourde aux condamnations de la communauté internationale, l’Inde a procédé mercredi à deux nouveaux essais nucléaires, provoquant une ferme riposte des Etats-Unis, qui ont décrété des sanctions, et de plusieurs autres pays occidentaux tandis que la Russie se disait «préoccupée« et «inquiète» tout en continuant à s’opposer à des mesures répressives (VOIR AUSSI PAGE 10). Le...