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Actualités - CHRONOLOGIE

Les Etats-Unis impatients, Netanyahu intransigeant Le dialogue israélo-US n'est pas rompu toutefois après une première rencontre, hier, entre Albright et le premier ministre de l'Etat hébreu

«Nous n’avons plus beaucoup de temps pour faire aboutir notre médiation»: Washington a choisi de manifester son impatience le jour où le premier ministre israélien devait rencontrer, hier mercredi, le secrétaire d’Etat Madeleine Albright. «Il appartient au gouvernement de trancher (sur l’ampleur du retrait en Cisjordanie) à mon retour à Jérusalem»: Benjamin Netanyahu a continué d’afficher son intransigeance au moment, où, de part et d’autre, on tentait de faire croire que rien n’était perdu et que «d’autres réunions pourraient se tenir», en attendant la fin des rencontres entre experts américains et israéliens. Une deuxième rencontre doit avoir lieu entre Madeleine Albright et Benjamin Netanyahu aujourd’hui jeudi. De sources informées au département d’Etat, on indique que Mme Albright a annulé une visite prévue vendredi à La Haye. M. Netanyahu avait affirmé auparavant qu’il ne prendrait, pendant les discussions avec Mme Albright, aucune décision sur l’ampleur du retrait militaire israélien en Cisjordanie, principal sujet de discussion et principal obstacle à la relance du processus de paix. «Je ne pense pas qu’une décision sera prise durant ces discussions, pour la bonne raison que c’est au gouvernement de trancher lorsque je serai de retour en Israël», avait-il déclaré à la télévision publique israélienne. Le refus de Sharon Interrogé sur un possible sommet que pourraient organiser les Etats-Unis avec le président américain Bill Clinton et le président palestinien Yasser Arafat, M. Netanyahu avait souligné que les «invitations ne m’impressionnent pas». Le premier ministre israélien a refusé de participer à un sommet que Washington voulait organiser lundi pour entériner une proposition américaine d’un retrait de 13,1% en Cisjordanie, que M. Netanyahu a rejetée en soulignant qu’elle mettait «en danger la sécurité d’Israël». A propos d’éventuelles pressions américaines, M. Netanyahu s’est montré très ferme. «Aucun premier ministre israélien sensé ne peut accepter de mettre en danger la sécurité d’Israël pour plaire aux Etats-Unis», a-t-il souligné. Selon lui, «on ne peut pas comprendre les besoins de sécurité d’Israël à partir de Washington». Il a également affirmé que «plusieurs responsables SUITE DE LA PAGE 1 militaires américains qui se sont rendus sur les collines de Judée-Samarie (Cisjordanie) ont compris le problème et m’ont conseillé de ne pas céder». Le porte-parole du département d’Etat James Rubin avait de son côté souligné avant l’entretien que les Etats-Unis n’avaient plus beaucoup de temps pour faire aboutir leur médiation. «Cette phase de nos efforts se rapproche rapidement de sa fin», a-t-il averti. Il avait cependant refusé de critiquer l’intransigeance de M. Netanyahu, estimant que Washington «ne pensait pas qu’Israël ignorait délibérément les idées américaines». Le chef de file des durs du gouvernement, M. Ariel Sharon, interrogé de New York où il effectue une visite, a pour sa part indiqué qu’il avait refusé l’invitation de M. Netanyahu à participer à l’entretien avec Mme Albright. «Je ne prends pas part à des discussions qui ne sont pas menées dans le cadre de décisions prises par le gouvernement», a souligné le ministre des Infrastructures nationales. M. Sharon s’en est pris à M. Netanyahu qu’il soupçonne de vouloir faire des concessions aux Etats-Unis et d’aller au-delà d’un retrait de 9% en Cisjordanie. Ce pourcentage constitue, selon les médias israéliens, la limite maximale que M. Netanyahu a fixée jusqu’à présent. «En accordant 1 à 2% de plus, nous donnerions le contrôle des ressources en eau vitales pour Israël à Yasser Arafat, ce qu’aucun gouvernement sérieux ne peut envisager», a poursuivi M. Sharon. Pressions En Israël même, les pressions des durs du Likoud, la coalition gouvernementale, se font de plus en plus fortes sur le premier ministre et leurs auteurs menacent même de lancer un nouveau mouvement en cas de concessions aux Palestiniens. M. Reuvin Rivlin, un député du Likoud, a affirmé qu’un mouvement se dessinait en faveur de la création d’un nouveau parti nationaliste dirigé par M. Benny Begin, le fils de l’ancien premier ministre Menahem Begin. Dans une déclaration à la radio israélienne, M. Begin a ajouté que l’idée d’un nouveau parti serait lancée si M. Netanyahu donne son accord à la proposition américaine d’un retrait de 13% en Cisjordanie. Si M. Netanyahu accepte la proposition américaine, «l’aile droite du Likoud trouvera une autre personnalité qui la conduira aux prochaines élections», a menacé M. Rivlin. «Je pense que Benny Begin conduira ce mouvement. La carte de politique d’Israël va changer», a-t-il ajouté. M. Benny Begin est farouchement opposé à toute concession territoriale en Cisjordanie qu’il considère comme faisant partie du territoire biblique d’Israël. Il avait démissionné en janvier 1997 du poste de ministre des Sciences pour protester contre l’accord signé par M. Netanyahu sur un retrait des quatre cinquièmes de la ville de Hébron, en Cisjordanie. M. Michael Kleiner, à la tête d’une douzaine de députés de la coalition gouvernementale, a indiqué qu’il suivrait M. Begin en cas d’accord de M. Netanyahu avec Mme Albright. «Netanyahu sait que s’il décide un tel retrait, il n’aura plus de gouvernement», a-t-il dit, ajoutant qu’«en cas de retrait, un nouveau parti nationaliste serait nécessaire» et que «Benny Begin serait un bon candidat» pour le conduire.
«Nous n’avons plus beaucoup de temps pour faire aboutir notre médiation»: Washington a choisi de manifester son impatience le jour où le premier ministre israélien devait rencontrer, hier mercredi, le secrétaire d’Etat Madeleine Albright. «Il appartient au gouvernement de trancher (sur l’ampleur du retrait en Cisjordanie) à mon retour à Jérusalem»: Benjamin Netanyahu a continué...