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Actualités - OPINION

Bloc National - Eddé adresse un message aux membres du parti Le Amid invite le pape à ne pas se rendre à Jérusalem

Le Bloc national a organisé hier soir un dîner auquel étaient présents les hauts responsables et les cadres du parti. Le «Amid» du BN, M. Raymond Eddé, a adressé à cette occasion aux membres du BN réunis un message écrit dans lequel il évoque certains épisodes de la guerre libanaise, soulignant, notamment, qu’il ne saurait pardonner «aux ignobles phalangistes (...) qui ont tué nos partisans et trahi le Liban». M. Eddé a, d’autre part, invité le pape Jean-Paul Il à ne pas se rendre à Jérusalem en l’an 2000 comme il le prévoit. Voici le texte intégral du message de M. Eddé : Mes chers amis, Ce soir je ne vous lasserai pas avec un long discours, j’ai estimé préférable de soumettre à votre réflexion les faits suivants : Quand j’étais enfant de chœur chez les pères jésuites à Beyrouth, je servais la messe au père Marcel et j’encensais les fidèles. Devenu homme politique, je considérais qu’il était de mon devoir de critiquer ceux qui portent préjudice au Liban. Bien entendu, j’ai toujours accepté d’être critiqué. Certains Libanais me répètent souvent que «Dieu pardonne ce qui appartient au passé». Je soutiens que c’est inexact. Dieu, parfois, ne pardonne pas. Ainsi, les chrétiens qui meurent en état de péché mortel vont en enfer. Jésus a souvent parlé de la Géhenne, c’est-à-dire de l’enfer. Dans l’évangile de Saint Matthieu, Jésus dit (25.41) : «Allez loin de moi maudits dans le feu de l’enfer éternel...» Ce qui signifie que Dieu, parfois, ne pardonne pas : Je peux, donc, moi aussi, ne pas pardonner à ceux qui ont tué nos partisans et à ceux qui leur ont fait du tort, à ceux qui trahissent le Liban. Le 23 mai 1976, à deux heures de l’après-midi, d’ignobles phalangistes ont encerclé, soudainement, le siège du parti à Jbeil et ont tué onze de nos camarades. Le 20 juin 1976, ils ont assassiné dans le village de Jage quatre autres de nos camarades. Le 20 mai 1979, ils assaillirent Akoura et tuèrent plusieurs de nos partisans. Je ne citerai pas les noms des victimes pour ne pas attrister publiquement leurs parents. Je ne peux aussi oublier les souffrances qu’ont endurées les habitants de Jbeil sur le barrage que les phalangistes créèrent à Berbara pour exploiter les passants, sans compter l’argent qu’ils prélevaient sur les habitants de la région. Quant à moi, j’ai toujours pardonné à ceux qui m’ont attaqué et blessé durant mes campagnes électorales, parce qu’il s’agissait de ma personne. Ainsi, quand j’étais ministre de l’Intérieur, sous le mandat du président Fouad Chéhab, j’aurais pu les faire arrêter et les traduire en justice. Je ne l’ai pas fait. Certains Libanais s’apitoient, ces temps-ci, sur le sort d’un chef de guerre libanais qui, au moment de la sale guerre civile, a constitué un «Tribunal militaire» présidé par un ancien officier de l’armée libanaise qui, en date du 6 janvier 1988, a condamné à mort deux jeunes Libanais : Samir Zainoun et Ghassan Lahoud, pour tentative d’assassinat. Ce même chef de guerre a ordonné que les condamnés soient passés par les armes. Ce qui fut fait à Dbayé en présence d’un grand nombre de spectateurs et, surtout, de tout l’état-major des FL, alors, qu’ordinairement, les cours criminelles ne condamnent pas à mort en cas de tentative d’assassinat, mais à une peine de travaux forcés. * * * Ce qui fait la force des juifs, c’est qu’ils n’oublient jamais. Je donne en exemple l’affaire Papon et les discussions qui sont en cours en France au sujet de Dachau, le camp allemand de concentration dont on ne peut honorer l’existence. Les juifs ne cessent de réclamer le châtiment des coupables et des indemnités. * * * J’aborde, maintenant, un tout autre domaine. Sa Sainteté Jean-Paul II a été le premier pape, depuis deux mille ans, à visiter la grande synagogue de Rome, le 13 avril 1986, et à demander, depuis, aux chrétiens de faire acte de repentance à l’égard des juifs. J’estime, en tant que maronite catholique, qu’il serait juste que Sa Sainteté demande aux Grands Rabbins, héritiers des Grands Prêtres, qui ont livré Jésus à Ponce Pilate en exigeant qu’il soit crucifié à la place de Barrabas, de faire également acte de repentance à l’égard des chrétiens. Je souhaite aussi que le pape ne se rende pas en l’an 2000 à Jérusalem, qu’après qu’elle fut restituée aux chrétiens et aux musulmans. * * * Je termine en vous disant que vous devez être fiers d’appartenir au Bloc national libanais, qui s’est refusé d’avoir des milices dans ses rangs, qui s’est refusé de détruire, de tuer, de piller, de trahir et de provoquer l’exode de la jeunesse libanaise. Vous pouvez donc marcher la tête haute. Vive le Bloc national libanais et ses partisans. Vive le Liban, uni, libre et souverain.
Le Bloc national a organisé hier soir un dîner auquel étaient présents les hauts responsables et les cadres du parti. Le «Amid» du BN, M. Raymond Eddé, a adressé à cette occasion aux membres du BN réunis un message écrit dans lequel il évoque certains épisodes de la guerre libanaise, soulignant, notamment, qu’il ne saurait pardonner «aux ignobles phalangistes (...) qui ont tué...