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Actualités - CHRONOLOGIE

L'Amérique se mobilise contre le terrorisme biologique

Dispersion d’un virus difficile à identifier, groupuscules terroristes déterminés complotant dans un hangar: les Etats-Unis prennent désormais tout à fait au sérieux les dangers que présentent les armes biologiques pour leur sécurité. Le «New York Times» indiquait dimanche dernier que le président Bill Clinton comptait signer dans les prochains jours plusieurs directives pour renforcer les mesures de prévention et de coordination dans ce domaine, ainsi qu’en cas d’attaques chimiques ou informatiques. Ces mesures apparaissent nécessaires à en juger par les révélations faites la semaine dernière dans la presse: un rapport mandaté par l’Attorney General (ministre de la Justice) Janet Reno a mis en évidence les carences de la coopération entre les différentes agences concernées pour lutter contre d’éventuelles attaques terroristes sur le sol américain. Et des agressions biologiques, avec la dispersion de virus ou toxines mortels, préoccupent sérieusement désormais les autorités, certains scénarii relevant même du cauchemar, sans être nécessairement spectaculaires. «L’un des aspects les plus refroidissants de cette menace est que nous pouvons ne rien savoir (d’une attaque) biologique avant le début de l’apparition des symptômes, au bout de plusieurs jours», explique Stephen Sharro, responsable des questions de terrorisme au sein de l’Agence fédérale pour la gestion des situations d’urgence. Au cours d’un colloque organisé par la Brookings Institution, un centre d’analyses de Washington, il évoque le scénario catastrophe du bacille mortel du charbon disséminé dans un aéroport envahi par des voyageurs en partance pour les quatre coins du pays ou l’étranger. 15 à 20 agents meurtriers Repérer l’origine du drame ne sera pas évident tout de suite. La difficulté sera d’autant plus grande, renchérit le biologiste Roland Atlas, que certains agents biologiques se transmettent et d’autres non. «Dans le passé, nous nous préparions à combattre des guerres à grande échelle» en dehors du pays; «aujourd’hui, nous devons parer à des attaques réduites mais très meurtrières visant des cibles situées sur le territoire américain, ajoute Stephen Sharro. Le colonel David Franz, de l’armée américaine, spécialiste des armes biologiques, considère pour sa part que des attaques biologiques causées par les 15 à 20 agents les plus meurtriers nécessiteraient probablement «le soutien d’un Etat» et apparaissent «les moins probables». Il pense, par contre, que n’importe qui peut préparer «dans son garage» des agents biologiques à des fins mal intentionnées et que la nature comprend «des centaines d’agents infectieux et toxines». Selon lui, ces agents, sans être nécessairement les plus mortels, sont susceptibles de tenter des terroristes pour des attaques contre les villes américaines. Les responsables américains prônent donc une meilleure coordination sur le plan intérieur, mais aussi des mesures sur le plan diplomatique. Gary Samore, du Conseil national de sécurité, indique que le président Clinton souhaite parvenir d’ici la fin de l’année à la conclusion d’un protocole sur les inspections à la Convention sur les armes biologiques, signée en 1972. Des négociations sont en cours à ce sujet à Genève depuis 1995, rappelle-t-il, et tentent de définir les modalités des différentes inspections dans ce domaine. Seth Carus, de l’Université nationale de défense, recense huit pays qui auraient ou auraient eu des programmes d’armes biologiques: la Chine, l’Egypte, l’Iran, l’Irak, la Libye, la Russie, la Syrie et Taïwan. Il y ajoute deux autres pays pour lesquels il est cependant plus difficile de se déterminer: Israël et la Corée du Nord. Ce spécialiste des questions de contre-prolifération souligne que cette liste est la même, ou peu s’en faut, de ce qu’elle était il y a dix ans et qu’il «n’existe pas de preuve» permettant d’indiquer une augmentation de leur nombre. (AFP)
Dispersion d’un virus difficile à identifier, groupuscules terroristes déterminés complotant dans un hangar: les Etats-Unis prennent désormais tout à fait au sérieux les dangers que présentent les armes biologiques pour leur sécurité. Le «New York Times» indiquait dimanche dernier que le président Bill Clinton comptait signer dans les prochains jours plusieurs directives pour...