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Actualités - REPORTAGE

Auteur de La Danse d'Issam, qu'elle signe ce soir au stand Sélection Paule Noyart : une Belgo-québécoise libanisée ! (photo)

Le Liban n’a plus de secrets pour Paule Noyart. Belge résidant au Québec, elle a déjà effectué ici deux séjours. Au Salon, elle signera jeudi «La danse d’Issam» (éditions Leméac, Montréal), son dernier roman dont l’action se passe à Beyrouth, pendant la guerre. Paule Noyart parle du Liban avec émotion. Elle affirme que dès son premier séjour il y a six ans, elle a eu le sentiment d’être chez elle. «C’est étonnant, mais quand il y a cinq ans, j’ai mis le pied pour la première fois à l’aéroport de Beyrouth, j’ai eu le sentiment de rentrer chez moi», dit-elle. Non qu’elle soit malheureuse ou mal à l’aise au Canada, mais «l’attachement», d’après elle, «est un sentiment qui ne s’explique pas». «J’ai voulu venir pendant la guerre, mais je me suis heurtée à l’administration canadienne qui interdisait à ses ressortissants d’aller au Liban. Dès que j’ai pu obtenir un visa, j’ai pris l’avion». Elle ajoute: «le Liban c’était au départ une intuition qui s’est transformée, au premier contact, en coup de foudre». Deux raisons ont poussé Paule Noyart à situer son roman au Liban : «D’abord j’avais un compte à régler avec la guerre qui a marqué mon enfance belge, puisque j’avais deux ans quand la Seconde Guerre mondiale a embrasé l’Europe. Puis, un jour aux informations, j’ai vu une image de Beyrouth : une silhouette traversant la ligne de démarcation en zigzagant, pour échapper à un franc-tireur. Cette image m’a obsédée pendant de très nombreuses années». Pendant plus de 20 ans, puisque Paule Noyart n’entame la rédaction de La danse d’Issam qu’en 1993. «Il m’a fallu quatre ans pour écrire ce roman». Elle se constitue d’abord une solide documentation sur le pays. «J’ai lu comme une démente tout ce qui s’écrivait sur le Liban, surtout les articles de journaux ou de magazines. J’ai par ailleurs rencontré de nombreux Libanais, ainsi que des Palestiniens». Résultat : un livre où l’histoire d’amour, qui lie Wendel, le correspondant de guerre français, à Leila, l’infirmière libanaise, n’est qu’un prétexte pour raconter de nombreuses histoires. Pour reproduire avec minutie l’atmosphère de Beyrouth pendant ces terribles années… Pour faire se télescoper les dates et les lieux, dans un désir évident de comprendre les événements, les comportements, les motivations… «La guerre provoque le pire et le meilleur», constate l’écrivain. «Malgré tout le travail de lecture, de recherche et les rencontres, jamais je ne dirais que j’ai démêlé le terrible écheveau du conflit libanais. À travailler sur ce genre de sujet, on finit par se poser des questions sur soi-même. C’est angoissant de se demander comment on aurait pu réagir face à telle ou telle situation». Des personnages féminins forts Les personnages féminins du roman de Paule Noyart ont des caractères dominants. Ce sont des forces tranquilles, elles ont une conscience aiguë de leur destin. Leila, Joumana, Lydie, Fadia, Geneviève… autant de femmes, autant de manières différentes de vivre, de lutter, de s’affirmer. Autant de façons d’aimer. Le dernier chapitre voit Geneviève, la femme qui partage la vie de Wendel à Paris depuis le décès de Leila, partir comme correspondante de guerre pour Sarajevo. «Elle part parce qu’elle veut vivre sa vie» explique Paule Noyart qui se défend d’être féministe. «Je n’ai jamais voulu revendiquer quoi que ce soit. Je n’aime pas le féminisme tel qu’il est pratiqué en Amérique du Nord, il est trop radical». Cela ne l’empêche pas de repousser l’idée que Geneviève ait pu accepter de partir pour la Yougoslavie par amour, pour avoir le même vécu que l’homme qu’elle aime et pouvoir ainsi communiquer avec lui. «Mes héroïnes sont à l’abri de la passion», affirme-t-elle. Ce qui les anime, c’est la conscience de leur personnalité propre. Le respect de soi, en somme.
Le Liban n’a plus de secrets pour Paule Noyart. Belge résidant au Québec, elle a déjà effectué ici deux séjours. Au Salon, elle signera jeudi «La danse d’Issam» (éditions Leméac, Montréal), son dernier roman dont l’action se passe à Beyrouth, pendant la guerre. Paule Noyart parle du Liban avec émotion. Elle affirme que dès son premier séjour il y a six ans, elle a eu le...