Francophone - Après Beyrouth, Jbeil Une nouvelle médiathèque Hachette au Collège Saint Joseph de Byblos (photos)

Après le Collège La Sagesse de Beyrouth, en 1997, la Maison Louis Hachette installe une médiathèque à Byblos, au Collège Saint- Joseph des Sœurs maronites de la Sainte-Famille. L’inauguration est prévue pour vendredi 6 novembre à 18h, en présence de l’ambassadeur de France M. Daniel Jouanneau et de M. Patrick Déchin , administrateur et rapporteur général de la Fondation Hachette. Avec la construction, en 1995, de l’auditorium Patriarche Elias Hoyek (600 places), les religieuses du Collège Saint-Joseph de Byblos posent la première pierre d’un projet : faire de leur école un centre culturel. «Byblos est une ville historique qui a donné l’alphabet au monde. Elle a une vocation et doit rester un foyer de rayonnement culturel», affirme la directrice sœur George-Marie Azar. «La salle Hoyek a rendu service à toute la région. Plus besoin de se déplacer vers Beyrouth ou vers Tripoli pour assister à des manifestations culturelles, sociales ou artistiques». Aujourd’hui, le Collège Saint-Joseph s’enrichit d’une médiathèque, offerte par la Fondation Hachette, sur initiative de deux amis du Collège, cheikh Hadi Hobeiche et M. Melhem Hajj. Le projet a été mis en place en collaboration avec Mme Dominique Fox Rigaux, déléguée générale de la Fondation Hachette au Liban. «Nos enfants ne lisent pas, pour des raisons presque toujours financières. C’était donc un véritable besoin», ajoute sœur Azar. Coordinatrice de français, Marie-Anne Bitar s’occupe du volet pédagogique. Elle explique qu’il existe, pour les élèves du Collège, deux approches de la médiathèque. «La première est purement scolaire», dit-elle. «Tous les élèves, du primaire au complémentaire, y passent obligatoirement une fois par semaine, accompagnés de leur professeur de français. Ils y font une lecture orientée, mais peuvent aussi écouter de la musique». La deuxième approche est libre. L’enfant va à la bibliothèque lorsqu’il le désire, pendant la récréation ou pendant une heure creuse. «Je pense qu’ils s’y retrouveront car le choix des livres a été fait d’après une mini-enquête sur ce qu’ils aiment, ce qu’ils ont envie de lire», ajoute-t-elle. Côté public, la médiathèque reçoit les visiteurs dans l’après-midi, après les cours. Une documentaliste est toujours présente sur les lieux pour guider et conseiller les lecteurs. «Pour les visiteurs, nous projetons de créer un club-vidéo, des ateliers de lecture, des journées thématiques», poursuit Marie-Anne Bitar. «Nous pourrions aussi organiser des débats entre nos élèves et ceux d’autres établissements, autour de sujets divers». Ghyslaine Boustany, psychologue, note que «pour les tout-petits, nous avons voulu créer un espace étudié, maternant, harmonieux, où ils se sentent à l’aise et en sécurité. Ils peuvent s’asseoir par terre ou sur des coussins, lire, écouter de la musique. Pour les enfants à difficultés scolaires, nous avons des livres “autocorrectifs”, pour apprendre l’écriture, la lecture, etc. Pour les enfants à problèmes familiaux, il existe des “livres-miroirs” où ils retrouvent leurs problèmes et s’identifient». Local Espace de lecture essentiellement francophone, la médiathèque du Collège Saint-Joseph comprend 1500 titres, dont quelques ouvrages seulement sont en anglais et en arabe. Conçu dans un ancien préau, sur une surface de 300 m2, le bâtiment a été construit par l’École mais meublé par la Fondation Hachette : éléments de bibliothèque, tables, chaises, chauffeuses, etc. La médiathèque a pour objectif principal de faire aimer la lecture aux enfants et aux jeunes et de les familiariser avec les nouveaux modes de communication (cédéroms, vidéo…). Lieu d’animation et de rencontre, la médiathèque a deux entrées. Une interne, réservée aux élèves de l’école; une seconde, externe, pour les visiteurs-adhérents. Elle est divisée en cinq salles. D’abord le hall, destiné à l’accueil et à la lecture de périodiques. La salle des tout-petits, aménagée de coussins-poufs en forme d’animaux, est joliment décorée d’une fresque naïve. La salle de lecture, la plus vaste, est également destinée au stockage des livres. Il y a aussi une salle spécialement conçue pour visionner des vidéos et enfin, une salle de consultation multimédia. Sans oublier la cour, rehaussée de panneaux aux couleurs gaies, pour ceux qui préfèrent la lecture à l’air libre. La documentaliste , Nelly Nehmé, insiste sur le fait qu’«il faut que les enfants viennent ici pour le plaisir de lire, pour s’amuser et se détendre. Cela n’a rien à voir avec les notes ; ils ne sont pas obligés de lire. Ils sont libres de s’asseoir comme ils veulent, de faire des recherches, de lire les livres des tout-petits même s’ils sont grands ou de tourner les pages d’une encyclopédie sans forcément chercher à tout comprendre…» «La Fondation Hachette continuera de soutenir le projet en 1999 et en 2000. Ensuite, c’est au Collège de prendre la relève», précise Roland Barbar, chargé des relations publiques. «Nous ne sommes pas obligés d’avoir exclusivement des produits Hachette ; nous pouvons choisir n’importe quelle édition», ajoute-t-il. Et de conclure que «l’important est que la médiathèque soit un endroit toujours vivant. Nous y organiserons régulièrement, par exemple, des expositions. Afin de mieux connaître nos talents, jeunes ou moins jeunes, mais aussi d’avoir une ouverture sur les talents d’ailleurs…».