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Actualités - CHRONOLOGIE

Affaire Sabounji - La Cour de justice a entamé hier l'interrogatoire des inculpés Une leçon d'Islam et des dénégations embrouillées (photo)

Après quelques semaines consacrées à la lecture des pièces du dossier et une interruption de plusieurs mois due aux vacances judiciaires, la Cour de justice a enfin entamé l’interrogatoire des dix inculpés présents dans l’affaire Sabounji. Selon l’acte d’accusation, les jeunes gens appartenant à la mouvance islamique sont coupables d’avoir tenté d’assassiner le mufti de Tripoli, cheikh Taha Sabounji, ainsi que le responsable des Ahbaches (association sunnite hostile aux intégristes) au Nord, Taha Naji. Ils sont aussi accusés d’avoir formé un groupe armé, sous la direction de l’insaisissable Abou Mahjane (déjà condamné à mort par contumace pour l’assassinat de cheikh Halabi), désireux de troubler l’ordre public et incitant à la discorde confessionnelle. Hier, pour la première fois depuis l’ouverture de ce procès, les inculpés ont eu droit à la parole. Fouad Zeyné, présenté dans l’acte d’accusation comme le chef de la cellule, a été longuement interrogé par les magistrats, notamment les présidents Mounir Honein et Ralph Riachi, et le représentant du parquet, Amine Bou Nassar. Mais, en véritable professionnel des interrogatoires, le jeune homme a répondu évasivement, se contentant de donner un cours d’islam aux magistrats, tout en évitant soigneusement d’entrer dans les détails, pour ne pas se contredire. Revenant sur ses précédents aveux devant les enquêteurs militaires et devant le juge d’instruction, (à l’époque Abdallah Bitar), Zeyné a affirmé avoir parlé sous la menace de «tortures sauvages». Il s’est ensuite longuement étendu sur les mauvais traitements qu’il aurait subis à la prison du ministère de la Défense. Et le président Honein en a profité pour lui demander s’il critiquait l’institution militaire. L’inculpé s’est aussitôt rétracté, précisant qu’il dénonçait simplement les mauvais traitements que lui auraient infligés des membres du service de renseignements de l’armée. Le magistrat Riachi lui a alors demandé pourquoi il avait maintenu ses mêmes aveux , avec force détails, devant le juge d’instruction, 45 jours après avoir été interrogé à Yarzé. L’inculpé a répondu qu’il avait suggéré au juge Bitar de recopier la déposition qu’il avait faite devant les enquêteurs militaires. «Dans ce cas, comment expliquez-vous les contradictions entre les deux dépositions?» a encore insisté le magistrat. Et Zeyné, qui décidément semble avoir réponse à tout, a précisé qu’il avait quelque peu modifié sa version, dans une tentative d’alléger ses fautes. Bref, à l’en croire, il n’aurait jamais entendu parler d’Abou Mahjane avant son arrestation, bien qu’il ait affirmé connaître, de par sa formation religieuse, les ulémas de l’école wahabite salafite à laquelle il appartient ainsi qu’Abou Mahjane. Tout en précisant qu’il déteste les Ahbaches, condamnés selon lui par la plus grande figure contemporaine wahabite, le mufti de Ryad, cheikh Abdel Aziz Ben Baz, Zeyné a reconnu qu’il priait régulièrement à la mosquée de Bourj Abou Haïdar où officiait l’ancien chef des Ahbaches, cheikh Nizar Halabi. «Il n’y en avait pas d’autre dans le périmètre de mon lieu de travail», a-t-il déclaré pour se justifier. Avant d’ajouter que son bureau était situé à Zalka… La cour ayant eu son lot de contradictions, la prochaine audience a été fixée au 4 novembre.
Après quelques semaines consacrées à la lecture des pièces du dossier et une interruption de plusieurs mois due aux vacances judiciaires, la Cour de justice a enfin entamé l’interrogatoire des dix inculpés présents dans l’affaire Sabounji. Selon l’acte d’accusation, les jeunes gens appartenant à la mouvance islamique sont coupables d’avoir tenté d’assassiner le mufti de...