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Actualités - CHRONOLOGIE

Parlement - Formule de compromis entre Berry et Hariri L'échelle des salaires serait votée sans effet rétroactif

Pour éviter une nouvelle crise entre les chefs du Parlement et du gouvernement, des contacts tous azimuts ont été entrepris hier afin de parvenir à un compromis concernant la nouvelle échelle des salaires que M. Nabih Berry a inscrite à l’ordre du jour de la réunion parlementaire de la semaine prochaine. La médiation menée conjointement par le président de la commission parlementaire des Finances et du Budget, M. Khalil Hraoui, et le ministre de l’Information, M. Bassem el-Sabeh, semble avoir porté ses fruits: MM. Nabih Berry et Rafic Hariri ne voient pas d’inconvénient à un vote par la Chambre de l’échelle des salaires prévue dans le secteur public telle qu’elle a été approuvée la première fois en commissions, à savoir avec un coût de 264 milliards de livres par an (370 avec les salaires des enseignants) au lieu de 415 milliards. Le texte sera toutefois voté sans effet rétroactif et sans les pensions de retraite. Les fonctionnaires étaient supposés commencer dès le 1er janvier 1999 à toucher l’effet rétroactif de leurs nouveaux salaires, à compter du 1er janvier 1996. Mais au cours de la réunion du Conseil des ministres hier, M. Hariri a informé les ministres qu’il s’était entendu avec le président de la Chambre pour ajourner l’examen du chapitre relatif à l’effet rétroactif, précisant qu’il doit être modifié pour que les sommes dues aux fonctionnaires soient échelonnées sur plusieurs années. En ajournant le paiement de l’effet rétroactif (qui totalise quelque 1500 milliards de livres, soit un milliard de dollars, selon les estimations du ministre d’Etat aux Finances, M. Fouad Siniora, l’État économisera près de 450 milliards de livres par an. Les salaires de retraite seront également révisés par le prochain régime après avoir été majorés en commissions. Les augmentations décidées par les députés auraient coûté à l’Etat 70 millions de livres supplémentaires. Les députés, rappelle-t-on, souhaitaient réduire les écarts relevés entre les pensions de trois catégories de fonctionnaires à la retraite. Aux ministres, M. Hariri a annoncé qu’il compte proposer au Parlement le retrait du chapitre relatif aux salaires de retraite. Il leur a aussi demandé d’être tous présents mardi au Parlement. Trois aller-retour Il a fallu à MM. Khalil Hraoui et Bassem el-Sabeh trois aller-retour entre la place de l’Etoile et le Grand Sérail pour trouver un terrain d’entente entre le président de la Chambre et le chef du gouvernement. Normalement, l’État ne doit pas avoir de difficultés à payer les nouveaux salaires du moment qu’il a pu réunir les sommes nécessaires, grâce aux surtaxes de 2 % sur les produits importés, et de 10 % sur les cigarettes – grâce aussi au relèvement de la taxe mécanique. Selon des sources parlementaires, les 2 % assureront au Trésor 240 milliards de livres par an, et la mécanique près de 150 milliards. Le président de la Chambre, rappelle-t-on, soulignait régulièrement devant ses visiteurs que l’État est en mesure de verser sans problèmes la contrevaleur de l’effet rétroactif des nouveaux salaires grâce aux taxes qu’il a imposées au cours des deux dernières années et pour peu qu’il pratique une politique d’austérité. Selon M. Khalil Hraoui, les contacts amorcés hier se poursuivront au cours des prochains jours dans l’espoir de régler une fois pour toutes les points qui avaient dans le passé fait l’objet de désaccords. Et peut-être aussi, pour éviter des heurts durant la réunion parlementaire. Quant au ministre de l’Information, il a indiqué que la navette d’hier a permis de régler 70% des problèmes en suspens, estimant, en réponse à une question, qu’une rencontre Berry-Hariri n’était pas nécessaire pour parvenir à un terrain d’entente sur le reste. Les proches de M. Berry n’ont pas exclu par contre une rencontre entre les deux pôles du pouvoir et ont laissé entendre que l’un d’eux pourra prendre l’initiative d’un contact en prévision d’un entretien. Celui-ci sera essentiellement axé sur le coût de l’échelle des salaires, mais à en croire des sources politiques, il pourra aussi servir à définir les bases de nouveaux rapports entre les deux responsables sous le prochain régime. Selon les mêmes sources, c’est essentiellement dans le principal but de ne pas léguer au sexennat Lahoud l’épineux dossier de l’échelle des salaires que le gouvernement et la Chambre s’attèllent à le régler. Toujours de même sources, on a appris que le ministre d’Etat aux Finances, Fouad Siniora, a exprimé son opposition à la mise en vigueur de la nouvelle échelle des salaires dans le secteur public en raison des dépenses qu’elle entraînera et qui aggraveront le déficit budgétaire. Interrogé avant la réunion du Conseil des ministres par les journalistes accrédités au palais de Baabda, M. Siniora a réaffirmé que toute nouvelle dépense devait être accompagnée des recettes équivalentes. Aux correspondants de presse qui lui expliquaient que des ministres avaient, un peu plus tôt, affirmé que l’État est en mesure de payer 370 milliards de livres par an pour les salaires de ses fonctionnaires, il a répondu : «S’ils en savent plus que moi, je devrais alors parler d’environnement». Peut-être, oui...
Pour éviter une nouvelle crise entre les chefs du Parlement et du gouvernement, des contacts tous azimuts ont été entrepris hier afin de parvenir à un compromis concernant la nouvelle échelle des salaires que M. Nabih Berry a inscrite à l’ordre du jour de la réunion parlementaire de la semaine prochaine. La médiation menée conjointement par le président de la commission parlementaire...