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Actualités - CHRONOLOGIE

Un article de Y. Beilin dans le Jérusalem Post Avec Lahoud, un Liban plus fort et une chance d'appliquer la 242

Dans un article que publie le quotidien israélien d’expression anglaise «Jerusalem Post», le travailliste Yossi Beilin, ancien conseiller de Shimon Pérés, négociateur et «colombe» notoire, voit dans l’élection du général Émile Lahoud à la présidence une chance sérieuse pour un Liban «plus uni, plus fort et plus discipliné, avec des structures indépendantes sous supervision syrienne». L’auteur de cet article, que nous reproduisons ci-dessous, estime que cette élection représente également une sérieuse opportunité pour la mise en application de la résolution 425 de l’Onu sur le Liban-Sud. «Le mois prochain, le général Émile Lahoud prendra possession de sa charge de président du Liban. Lahoud est différent de la plupart de ses prédécesseurs. Il n’est pas un chrétien conventionnel, dont le seul titre de gloire serait la disposition des Syriens à l’agréer en tant que marionnette. «Il est vrai que si les Syriens n’avaient pas contraint le Parlement libanais à modifier la constitution et à supprimer la période d’attente réglementaire entre le commandement militaire et la charge présidentielle, ce qui lui a permis de devenir président, le général n’aurait pu être élu. Il n’en reste pas moins que c’est là un cas particulier, et que Lahoud est aujourd’hui l’homme le plus populaire du Liban. «Il a réussi à faire de son armée une force véritable, a aboli les unités confessionnelles et a imposé l’intégration dans une force de 60 000 hommes, une armée entraînée par les États-Unis et la France, dotée d’armements modernes et qui se charge essentiellement de la sécurité interne. Sous son commandement, l’armée est devenue un symbole de l’unité libanaise, et Lahoud est lui-même l’incarnation de cette unité. «Il est accepté par sa propre nation, par les États-Unis, la France et la Syrie à la fois et, en tant que président, il va être désormais responsable de la sécurité nationale de son pays. Oui, ses actes devront être approuvés par la Syrie. Non il ne sera pas indépendant, mais son charisme et le soutien international dont il jouit lui procureront une marge de manœuvre substantiellement accrue. S’il continue de se comporter avec autant de sagesse et de circonspection qu’il l’a fait jusqu’à ce jour, même une marge d’action limitée lui permettra d’apporter un changement considérable. «Je ne doute pas que la question de l’instauration de l’autorité libanaise dans le sud du pays occupera une place importante dans son programme. En tant que commandant de l’armée, il soutenait que si Israël venait à se retirer unilatéralement du Liban, son armée serait en mesure de se déployer dans toute la région, en coordiunation avec la FINUL. En tant que président, il peut promouvoir cette idée. La suggestion qui a été faite d’inclure un ministre du Hezbollah dans le nouveau gouvernement pourrait bien aider à concrétiser cette même idée : le Hezbollah n’est pas simplement une organisation terroriste, c’est un parti politique d’importance au Liban avec ses intérêts propres, ses réalisations en matière d’administration locale, un groupe de députés relativement large et peut-être aussi, désormais, une position stable au sein du gouvernement. «L’affirmation du Hezbollah, selon laquelle il ne lancera pas d’opérations hors des zones placées sous le contrôle de l’armée libanaise revêt plus de sérieux que jamais sous le régime de Lahoud. Le nouveau président ne signera certes pas une paix séparée avec Israël. Il ne concluera pas davantage un accord partiel avec nous. Les Syriens ne le permettront pas en effet, et il en est si conscient qu’il n’aura pas même à leur poser la question. «Mais le général Lahoud est l’occasion d’un Liban quelque peu différent. Il représente une chance pour un Liban plus uni, plus discipliné, avec des structures indépendantes sous supervision syrienne. Un tel Liban serait capable de faire d’un retrait israélien de son territoire sud une source de force supplémentaire, et il est de l’intérêt précis d’Israël d’avoir affaire à un Liban plus fort et paré d’une plus grande légitimité. «Les premiers jours du régime Lahoud pourraient offrir une rare opportunité de changer la situation. La déclaration d’intentions d’Israël, quant à sa disposition à concrétiser sa décision du 1er avril d’accepter la résolution 425 de l’Onu et de coordonner le retrait de ses troupes avec la FINUL, en vue d’un redéploiement sur la frontière internationale avec l’aide des mesures techniques adéquates, conduirait à un déploiement de l’armée libanaise dans le Sud. Cela nous libérerait de cette blessure sanglante, et rien moins que nécessaire, qu’est le Liban-Sud.»
Dans un article que publie le quotidien israélien d’expression anglaise «Jerusalem Post», le travailliste Yossi Beilin, ancien conseiller de Shimon Pérés, négociateur et «colombe» notoire, voit dans l’élection du général Émile Lahoud à la présidence une chance sérieuse pour un Liban «plus uni, plus fort et plus discipliné, avec des structures indépendantes sous supervision...