Rechercher
Rechercher

Actualités - ANALYSE

Cabinet - Les tractations ont bel et bien commencé Une préoccupation anticipée : la stabilité gouvernementale

Tirer des plans sur la comète, se prendre pour le nombril du monde et vouloir toujours le reconstruire…Autre petit travers local amusant, inoffensif: l’art de poser des questions saugrenues. Ainsi, incroyable mais vrai, on disserte savamment aujourd’hui dans les salons politiques de la durabilité d’un gouvernement qui n’a pas encore vu le jour ! C’est comme si avant d’avoir vu un bébé, on spéculait sur son espérance de vie. En fonction de l’âge du capitaine… Toujours est-il qu’à Rome il faut faire comme les Romains. Alors «on rappellera, indique sobrement un vétéran, que le prochain Cabinet ne pourra aller au-delà du 15 octobre de l’an 2 000, date d’expiration du mandat de la présente législature.» Un loyaliste estime pour sa part que «le nouveau régime voudra certainement veiller à la stabilité politique du pays en maintenant les gouvernements en place le plus longtemps possible. On ne devrait donc plus avoir de crise ministérielle chaque année. L’impératif de solidité que cela implique va nécessiter de longs préparatifs.» Cette personnalité informée affirme ensuite que, contrairement à ce que déclarent nombre de responsables pour qui le sujet est prématuré, les tractations pour la formation du nouveau gouvernement ont déjà commencé. Les quatre semaines à venir devraient être suffisantes pour résoudre toutes les difficultés, lever tous les obstacles. Et le pouvoir serait à même de proclamer le nouveau Cabinet quarante-huit heures à peine après que l’actuel aura rendu son tablier. On parerait ainsi au risque d’un marasme qui ferait bien mauvais effet pour les débuts du nouveau régime, l’opinion étant appelée à constater que d’entrée de jeu il décide vite et bien. En effet, précise cette source, «le chef de l’État et le président du Conseil désigné auront à cœur de nommer les meilleurs pour faire partie du Cabinet. En tenant compte dans leurs choix du critère d’homogénéité. Autrement dit on ne va pas mettre côte à côte des ministres qui se détestent et ne se parlent pas. Il faudra qu’ils soient tous solidaires, pour servir une même ligne politique. Le chef de l’État et le président du Conseil ne doivent pas perdre leur temps à arbitrer de sempiternelles querelles de clocher. Ils s’efforceront également par leurs choix de prévenir le risque de frondes ultérieures. Longue durée Car cette fois, ajoute cete source, si un ministre devait, contre la logique la plus élémentaire, tenter de faire de l’opposition de l’intérieur et de se soustraire à l’obligation de solidarité gouvernementale, il serait révoqué. Ou prié de se démettre, s’il n’y songe pas de lui-même. Une fois que le Conseil des ministres a voté une décision, tous les membres du Cabinet sont tenus d’en devenir les défenseurs, même ou surtout s’ils s’y sont opposés auparavant. C’est cela un gouvernement.» Certes mais dans un pays composite, comme l’a souvent souligné le ministre des AE Farès Boueiz, un Cabinet représente la synthèse de points de vue différents, parfois diamétralement opposés. Cela à moins qu’on ne renonce à une formation politique pour ne retenir que des techniciens à la docilité éprouvée. Toujours est-il que la perspective d’un ministère longue durée ne fait qu’augmenter le nombre de ministrables, toujours très élevé. D’autant que certains estiment que le prochain gouvernement ne partirait pas avant d’avoir supervisé les législatives de l’an 2 000, ce qui avantagerait les ministres désireux de se présenter à ces élections. Cette question aussi montre, si besoin était, combien la prospective fascine nos politiciens. Et combien ils préfèrent aux problèmes du présent ceux du futur. Pour la simple raison sans doute qu’ils savent de quoi est fait le temps présent, qu’aujourd’hui ils sont en place alors que demain ils risquent de ne plus l’être, s’ils n’y travaillent pas dès maintenant.
Tirer des plans sur la comète, se prendre pour le nombril du monde et vouloir toujours le reconstruire…Autre petit travers local amusant, inoffensif: l’art de poser des questions saugrenues. Ainsi, incroyable mais vrai, on disserte savamment aujourd’hui dans les salons politiques de la durabilité d’un gouvernement qui n’a pas encore vu le jour ! C’est comme si avant d’avoir vu un...