Négociations - Netanyahu s'estime marginalisé par les Américains Crise à Wye Plantation(photo)

Contrastant avec l’optimisme ambiant de la veille, les négociations de Wye Plantation ont pris hier une tournure inattendue et dramatique, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ayant exigé en soirée qu’on lui présente «immédiatement» un document palestino-américain, faute de quoi il quittera le sommet «le jour même». Selon la radio israélienne, ce document, qui porte sur la lutte contre le terrorisme dans les territoires autonomes palestiniens, a été mis au point par les responsables des services de sécurité palestiniens et la CIA américaine sans que la délégation israélienne ait pu en prendre connaissance. La radio a précisé que ce dossier est à l’origine de la crise des négociations au sommet de Wye Plantation et des menaces de départ dans les prochaines heures de la délégation israélienne sans qu’un accord ait été conclu sur un retrait militaire israélien de 13% en Cisjordanie. À l’heure de mettre sous presse, Netanyahu s’entretenait avec le secrétaire d’État américain Madeleine Albright pour une «réunion de la dernière chance», a également indiqué la radio. «Il y a une crise sérieuse», a précisé un membre de la délégation israélienne. «Les Américains reviennent sur des arrangements précédents avec les Israéliens et les Palestiniens ne veulent pas fournir de réponses claires». En fait les États-Unis, selon un proche de Mme Albright, estiment que la position palestinienne répond parfaitement aux exigences de sécurité réclamées par les Israéliens. Après sept jours de négociations laborieuses, les États-Unis ont donc annoncé qu’ils soumettraient un nouveau projet de plan de paix aux deux délégations. «Nous sommes à un moment critique, a reconnu le porte-parole du département d’État. Nous ne pouvons pas répondre à la question sur la direction que prendra cette affaire». La délégation palestinienne a estimé que la position israélienne n’était qu’une manœuvre de dernière minute destinée à arracher quelques concessions supplémentaires. Effectivement, plusieurs heures après avoir menacé de partir immédiatement, la délégation israélienne se trouvait encore sur place. Bill Clinton, pour sa part, n’a pas fait le voyage dans le Maryland mercredi, mais son secrétaire d’État, Madeleine Albright, restait en permanence sur place et lui rendait compte des événements en permanence. À Jérusalem, Netanyahu a été mis en accusation par la droite ultra qui lui reproche d’avoir «capitulé» devant les pressions du président palestinien Yasser Arafat et de Clinton.