Rechercher
Rechercher

Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Société - Ouverture sur le monde, brassage des cultures, préservation des traits identitaires Nouvelle orientation de l'Union générale arménienne de bienfaisance (photo)

Ouverture sur le monde, brassage des cultures, mais encore et toujours préservation des traits identitaires par-delà les frontières et les circonstances politiques, constituent en quelque sorte la ligne directrice et la nouvelle orientation de l’Union générale arménienne de bienfaisance (UGAB) créée en 1906 et présente dans 23 pays. Fidèle à son engagement dans le domaine socio-culturel et humanitaire, l’association philanthropique a réussi au fil des années à réaliser «un rêve multinational», créant ainsi un havre d’entraide et de soutien aux Arméniens répartis dans le monde. Aujourd’hui, l’UGAB, qui tient pour la première fois son assemblée générale au Liban, s’ouvre au monde, pour inscrire désormais son action dans le créneau de la globalisation. S’appuyant largement sur des donations et des subventions pouvant parfois atteindre 2 millions de dollars, l’UGAB parraine des activités très variées, dont les bénéficiaires changent en fonction de l’échelle des priorités et des besoins. «Avec l’éclatement de l’Union soviétique, une nouvelle diaspora est née dans les pays de l’Est, explique le vice-président et secrétaire général de l’UGAB , M. Berge Setrakian. Ce sont des populations qui avaient été privées d’aide pendant très longtemps. Tout comme les 2 millions d’Arméniens d’ailleurs qui vivaient à l’intérieur de l’ex-URSS, et qui n’avaient jamais bénéficié auparavant du soutien de l’association». Après l’indépendance de l’Arménie en 1991, les efforts de l’association se sont déployés en vue du renforcement et du développement du secteur académique et hospitalier dans ce pays. L’association a alors initié le projet de l’Université américaine d’Arménie (AUA), «inspirée de l’Université américaine de Beyrouth» explique M. Berge Setrakian. «L’idée de soutenir l’Arménie et d’autres pays anciennement rattachés à l’Union sovétique en continuant d’envoyer une aide matérielle ne suffisait pas. Il fallait former des cadres pour assurer la transition d’une économie dirigée à une économie libre». Oublier le passé D’ailleurs, c’est un peu vers cette direction que s’oriente de plus en plus l’association, à savoir dans le sens d’une action dirigée vers l’avenir, «et non plus vers le passé. Il est grand temps que les Arméniens cessent de vivre avec les malheurs du passé et s’orientent pour s’intégrer complètement en jouant un rôle actif dans leurs sociétés respectives». C’est le thème de l’intégration qui revient souvent sur les lèvres du responsable de l’UGAB, qui croit profondément que la perpétuation de l’identité ethnique et culturelle arménienne ne doit rien à son milieu environnant. Berge Setrakian le répète souvent lorsqu’il affirme que «les Arméniens sont des citoyens à part entière ; ils doivent vivre leur citoyenneté en tant que telle, et dépasser le stade des slogans». Pour le vice-président de l’UGAB, l’inverse est tout aussi vrai. En effet, Berge Setrakian œuvre aujourd’hui à ouvrir toutes grandes les portes de la branche libanaise de l’UGAB, pour accueillir les non-Arméniens. D’ailleurs, l’impulsion a déjà été donnée par le centre Demerjian, une institution affiliée à l’UGAB, qui accueille les amateurs de culture et de sport, toutes communautés confondues. Berge Setrakian a un souhait encore plus ambitieux en terme d’intégration et de brassage. «J’aimerais, dit-il, que nos écoles soient un jour si bien gérées qu’elles arriveront à attirer même des non-Arméniens». En attendant, l’UGAB continue sur sa lancée et l’assemblée générale, présidée par Mme Louise Manoogian Simone, soulèvera aujourd’hui des questions qui visent à concrétiser cette ligne d’action. Un des thèmes principaux qui seront débattus est celui de savoir comment “sponsoriser” des activités dont la finalité n’est pas arménienne mais libanaise. De nouveaux projets de développement social, en l’occurrence dans le Akkar, ainsi que des projets touchant à l’environnement seront également étudiés par les 26 participants à cette rencontre. L’assemblée effectuera également une évaluation des différentes activités entreprises par l’UGAB sur le plan mondial. Connaissance, communauté, identité Une ouverture se révèle, certes, à travers la nouvelle stratégie de l’association, mais cette dernière n’est pas près d’oublier les constantes pour lesquelles elle continue de lutter à travers le monde, par-delà les mutations du siècle. Car si les thèmes de l’adaptation et de l’intégration sont de plus en plus manifestes, les mots d’ordre restent : connaissance, communauté et identité. Et Berge Setrakian d’expliciter cela par une position qui, d’emblée, apparaît comme “paradoxale” : «Face à la globalisation socio-économique et culturelle, dit-il, il s’agit, certes, d’opérer les changements et adaptations qui s’imposent, car on ne peut arrêter le cours naturel de la vie». Pour cet avant-gardiste, il faut évoluer, moderniser, s’adapter en se donnant les moyens nécessaires pour le faire (l’association a déjà à son crédit des publications distribuées à plus de 90.000 exemplaires et des programmes télévisés diffusés sur des chaînes internationales). Cependant, enchaîne Berge Setrakian, il ne faudra surtout pas se diluer dans une culture “mondialiste” dont les contours ne sont pas encore tout à fait définis. Il ne faudra certainement pas perdre en identité ce que des générations entières d’Arméniens ont construit au fil des ans. Pour le président de l’UGAB, l’héritage arménien ne doit en aucun cas se dissiper et se fondre avec l’avènement du village planétaire. Bref, c’est une synthèse qui s’impose aujourd’hui, celle qui concilie l’identitaire avec le planétaire. Berge Setrakian, qui se dit «Libanais à part entière» et détenant une identité arménienne, mais également un passeport américain («pour des considérations d’ordre pratique»), reste lui-même l’illustration “parfaite” de ce “paradoxe” qui a fini par se transformer en une symbiose culturelle exceptionnelle, que le président de l’association voudrait bien ériger en exemple pour l’avenir.
Ouverture sur le monde, brassage des cultures, mais encore et toujours préservation des traits identitaires par-delà les frontières et les circonstances politiques, constituent en quelque sorte la ligne directrice et la nouvelle orientation de l’Union générale arménienne de bienfaisance (UGAB) créée en 1906 et présente dans 23 pays. Fidèle à son engagement dans le domaine...