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Actualités - REPORTAGE

Musique - Au Goethe Institut Le Trio Arensky , éclats feutrés de la musique de chambre (photo)

Ils n’en sont pas à leur premier récital beyrouthin... Les musiciens du Trio Arensky ont déjà donné plus d’une prestation sur nos scènes et les mélomanes avertis ont eu le plaisir de mesurer l’étendue de leur talent... De retour parmi nous dans ce paysage musical qui a souffert presque d’une «overdose» de concerts cet été, le Trio Arensky est la première formation de musique de chambre qui anime la rentrée de ses notes douces et élégantes... Au piano Fumiko Shirag, née à Tokyo mais vivant en Allemagne, élève de Friedriech Wilhehm Schnurr dont on a applaudi ici même plus d’une fois le jeu admirable et précis au clavier. Au violoncelle Christoph Rocholl, né à Heidelberg, lauréat de plus d’un prix. Au violon, Stephan Balle, né à Stuttgart, détenteur aussi de plusieurs prix et successivement élève de François Guye, Boris Pergomenshikov et Arto Noras. Pour sa nouvelle étape beyrouthine, le Trio Arensky a concocté un programme à consonance romantique. Au menu du Schubert, Beethoven et Schumann. Belle filiation pour des partitions étincelantes où éclate en douceur un esprit particulièrement germanique. Impétuosité et fougue avec le Trio B dur Op; 11 «Grassenhauer-trio» de Beethoven. Lointaine influence de Haydn peut-être, mais cette œuvre aux couleurs intenses et aux correspondances secrètes atteint souvent un degré de perfection et demeure sans conteste le reflet d’une certaine recherche musicale. Mouvements amples et précipités où entre «l’allegro con brio» «l’adagio» et «l’allegretto» Beethoven donne libre cours à une narration pleine d’une vie débordante où se mêlent passion et sérénité, fièvre et détachement, larmes et sourires. On sait très bien que Schubert excelle dans la musique de chambre. Dès les premières mesures de cette sonate D 28, de l’auteur du «Roi des Aulnes», le ton est à une inimitable pudeur, une lumineuse sérénité teintée toutefois d’une tristesse à peine perceptible. Lyrisme contenu, originalité d’une narration à la fois chaude et feutrée, sens dramatique aigu, cadences imprévisibles, effets singuliers des timbres qui tiennent l’auditeur en haleine, tout Schubert est là mais il est évident que la confidence ne lui est ni facile ni familière... Trait d’union entre le XVIIIe siècle et le XIXe siècle, entre la légèreté de Mozart et la gravité de Schumann, la voix de Schubert n’a pas fini de nous étonner... Pour terminer le trio D-moll op.65 de Schumann. Comme une suite normale à la voix emportée et si «humaine» de Beethoven, celle de l’indéfectible amant de Clara... Ne disait - il pas d’ailleurs qu’il «se passe parfois des choses bizarres dans le cœur de l’homme : ainsi la joie et la douleur s’y mêlent dans une étrange bigarrure». Sans être la première de son inspiration, la musique de chambre est toutefois largement représentée dans l’œuvre de Schumann. On y retrouve là des dialogues aux accents pathétiques avec le clavier. Le musicien use avec habilité d’un riche éventail de sonorités soit pour exprimer des sentiments mêlés, soit en vue de créer des effets de couleurs par des rencontres soudaines et imprévues de timbres. C’est bien en étincelles de feu que les accords du dernier mouvement «mit feuer» se sont terminés... Notes éclatantes pour un concert de qualité dominé par une grande maîtrise des interprètes, où ne manquaient guère insensibilité ni sens de la nuance et encore moins un jeu inspiré pour des partitions à l’exécution ardue. Un bien beau moment de retrouvailles avec le Trio Arensky chaleureusement applaudi par un public absolument conquis qui eut droit, en rappel, à un lumineux passage Mandelssohn.
Ils n’en sont pas à leur premier récital beyrouthin... Les musiciens du Trio Arensky ont déjà donné plus d’une prestation sur nos scènes et les mélomanes avertis ont eu le plaisir de mesurer l’étendue de leur talent... De retour parmi nous dans ce paysage musical qui a souffert presque d’une «overdose» de concerts cet été, le Trio Arensky est la première formation de musique...