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Actualités - REPORTAGE

Masrah Al-Madina "70, Hill Lane" par le "Improbable Theater" : la magie de l'enfance (photos)

Voilà un théâtre vivant où tout est action, mouvement, dialogue, animation... Les jeunes (et les moins jeunes) seront ravis de ce spectacle qui combine à la fois une beauté visuelle sur scène autant que l’intérêt et le suspense d’une histoire «70, Hill Lane» présenté par le «Improbable Theater» de Londres offre une belle occasion aux jeunes de rêver ou tout simplement de s’identifier à la part secrète de leurs rêves... Fondé par Phelim Mc Dermott pour produire du «grand théâtre» à petite échelle «l’Improbable Theater» est en fait un mélange d’histoire bien ficelée, de musique «live», d’improvisation et de jeux de «marionnettes»! Monde onirique où l’enfance a toutes les magies. Avec une bonne dose d’humour, de la fantaisie, de la désinvolture... Théâtre ludique par excellence où les acteurs, c’est-à-dire les «créateurs» (Phelim Mc Dermott, Lee Simpson, Julian Crunch, Guy Dartnell) ont la part belle dans cette «réussite». Comment résumer le monde de l’enfance avec ses mirages, ses illusions, ses combats, ses moments de bonheur ou de détresse, ses fuites dans le rêve? Narration à la trame bien enlevée, «70 Hill Lane» mêle avec sagacité l’esprit mordant, pince sans rire anglais aux facéties presque burlesques de l’enfance. Esprit délicieusement corrosif empreint de l’innocence des enfants aux confins de l’adolescence... Objets qui traversent les murs comme dans une fabulation de H.G. Wells, maison hantée dans la tradition des romans d’Enid Blyton, voilà l’univers plein d’imprévus et d’aventures, habité par l’impondérable, fourmillant de mille détails à garder éveiller le spectateur et les «actants» de cette fabulation bien improbable, mais que l’on tient vrai et vraisemblable, par cette troupe au talent à mille facettes. Savoureux moments riches en rebondissements où la musique (Ben Park) et l’animation des «puppets» (excellent travail de Steve Tiplady) mettent une ambiance de tonnerre dans cette œuvre conçue comme une authentique fête de scène, prolongation des jeux de l’enfance… Parée des accents de la langue de Shakespeare, son impact n’en est que plus grand et son pouvoir de séduction plus étendu. L’on déguste tout à la fois les suaves intonations d’une langue anglaise aussi belle qu’un cours de littérature bien servi que les effets de scène où tout oscille entre pétillements et mystère... Sur une scène absolument nue où seule une table est posée, la pièce commence, en ces termes, comme un conte: «Il était une fois une lune qui voyageait à travers les fenêtres...» Et à l’adresse indiquée, 70, Hill Lane, un homme se souvient de son enfance qui afflue pêle-mêle dans sa mémoire surchargée d’images, de sons, de vocables, d’odeurs, d’affections, de sentiments, de ressentiments... La force de cette pièce est de créer à partir de rien, c’est-à-dire un bout de journal, quatre barres en fer et un rouleau de scotch, tout une atmosphère... Mérite énorme car les inventions scéniques abondent et le spectateur est pris dans ce jeu jubilatoire jusqu’au bout... Outre un remarquable emploi de l’aire scénique par les trois acteurs à rôles multiples, superbe fin avec cette «poupée» géante en scotch tel un Martien endiamanté sous la lumière des projecteurs... Poupée chiffonnée et renversée en état fœtal comme pour marquer un certain anéantissement et l’on aura compris que l’adulte a triomphé de l’enfance: la magie s’est évaporée... Un excellent moment de théâtre.
Voilà un théâtre vivant où tout est action, mouvement, dialogue, animation... Les jeunes (et les moins jeunes) seront ravis de ce spectacle qui combine à la fois une beauté visuelle sur scène autant que l’intérêt et le suspense d’une histoire «70, Hill Lane» présenté par le «Improbable Theater» de Londres offre une belle occasion aux jeunes de rêver ou tout simplement de...