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Actualités - REPORTAGE

Jazz Abboud Saadi : du punch dans le rythme (photos)

Abboud Saadi, 44 ans, est bassiste, compositeur et arrangeur. Dirigeant son propre quintet «Virus», il a fait de nombreuses apparitions cet été dans les festivals de jazz; du Heineken à l’avenue Foch en passant par celui d’al-Madina. Mais les mordus de la musique bleue le connaissent pour ses soirées «oo ya cool» au Blue Note café, rue Makhoul. Rencontre avec un jazzman, un peu timide mais qui soigne ses arrangements mélodiques… «Le jazz, c’est fabuleux et mystérieux, déclare Abboud Saadi. C’est une musique généreuse, elle donne autant qu’elle reçoit de la part des autres genres musicaux. Le feeling qu’elle communique à ses auditeurs est indescriptible». Nous sommes, à l’évidence, en présence d’un inconditionnel du jazz. Son portfolio est chargé. Il a joué avec Rain and Tears, Wrong Approach, Force, Ziad Rahbani, Feyrouz, Marcel Khalifé, Khaled el-Habr, Ahmad Kaabour, Julia Boutros, Charbel Rouhana, Oussama Rahbani… Il a à son actif trois enregistrements, «Games», «Forced» et «Reinforced». Il a également fait des arrangements musicaux pour Julia Boutros, Khaled el-Habr, Ahmad Kaabour, Makhoul Kassouf, Wajdi Chaya et Sumaya Baalbacki. Il a fait plusieurs arrangements et thèmes musicaux pour la télé, la radio et des publicités. Ses premières gammes? A 16 ans, avec une guitare sur une musique flamenco. «J’avais un professeur de musique qui m’a enseigné la base. Mais pendant mes voyages, en été, aux States, je prenais des cours qui me mettaient up to date sur les dernières «découvertes» techniques. Plus tard j’ai réalisé qu’il suffisait de lire des ouvrages spécialisés sur le sujet pour apprendre. Il faut évidemment aimer ce que l’on fait». Saadi est titulaire d’un Bachelor of science en physique et maths et d’un autre diplôme en ingénierie électrique qui ne lui ont jamais servi. «Vous savez pendant la guerre, on n’avait rien d’autre à faire que d’étudier». Au début des années 80, il a enregistré sur cassette quelques- unes de ses compositions. «Mais ma musique n’est pas commerciale. Il est donc difficile de trouver un producteur quand on sort des sentiers battus». Avec le temps et l’expérience, Saadi s’est fait une raison : «Si je ne me montre pas plus flexible, je risque de passer ma vie en train de composer et jouer une musique pour mon propre plaisir uniquement». La solution ? «tout en restant hors du label commercial, offrir aux mélomanes un genre coloré, rythmé, enrichissant». Acte donc. Dans le cadre du festival du jazz du théâtre al-Madina, Virus a prouvé que le jazz est un genre musical loin d’être limité. Accompagné de Fouad Afra, batterie; Arthur Satian et Hani Siblini, keyboard; Tom Hornig, sax et Hratch Kassis, sax et flûte. En plus des standards, le groupe a donné la pleine mesure de son talent avec une approche «World music», étendue vers des compositions de fusion jazz rock, latino, swing, salsa. Quelle est la part d’improvisation dans leur jeu ? «Cela dépend du musicien et de sa capacité à broder autour d’un thème musical sans trop se répéter. Tom et Arthur se débrouillent très bien dans leurs solos. Personnellement, mon rôle oscille entre celui du chef d’orchestre (faire en sorte que la structure rythmique soit harmonisée) et de technicien de son : trouver la bonne fréquence et donner la meilleure fidélité et clarté du son de l’instrument». Comme tout bon jazzman qui se respecte, Abboud Saadi a une prédilection particulière pour les performances «live», dans un club de préférence. Même si les gens sont en train de manger ou de boire?… «Au contraire, cela constitue un défi supplémentaire : il faut accrocher l’auditoire, l’emporter, ne pas le lâcher une seconde». Et le jazzman d’ajouter : «La clé du succès ? Savoir garder une qualité décente de modestie. Surtout au cours d’une jam cession qui est en fait une conversation entre les instruments». Dans ces sens, Saadi annonce qu’il pense sérieusement intituler son quintet «Perfect Match». Une veine mélodique, un punch rythmique et surtout un son (basse rythmique et cuivres en avant) clair, le «groupe précédemment connu sous le nom de Virus» est une parfaite combinaison de tout cela.
Abboud Saadi, 44 ans, est bassiste, compositeur et arrangeur. Dirigeant son propre quintet «Virus», il a fait de nombreuses apparitions cet été dans les festivals de jazz; du Heineken à l’avenue Foch en passant par celui d’al-Madina. Mais les mordus de la musique bleue le connaissent pour ses soirées «oo ya cool» au Blue Note café, rue Makhoul. Rencontre avec un jazzman, un peu...