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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Vers la création d'un centre libanais pour la santé mentale

Sous le patronage du ministre de la Santé, Sleimane Frangié, et en collaboration avec le ministre de la santé de la région de Bruxelles-capitale, M. Eric Tomas, un colloque ayant pour thème «La santé mentale au Liban: concept et développement» a été organisé par l’association libanaise FISTA (First step togheter association par special education) et la Commission communautaire française de la région de Bruxelles-capitale (COCOF). Au cours du colloque, qui a ouvert ses travaux mardi soir et qui s’est achevé hier mercredi à Ehden, les conférenciers ont tenté de sensibiliser l’opinion publique sur l’importance de la santé mentale qui doit être intégrée à la santé publique. Comme l’a souligné Mme Colette Prins-Versporten, attaché au cabinet du ministre Tomas, «la santé mentale est l’affaire de tous et concerne tous les membres d’une société, car toute communauté humaine produit sa santé, au même titre qu’elle produit son économie, son système judiciaire et son régime politique». C’est à la salle de conférence «d’el Rabita al Sakafia», à Tripoli, que la séance inaugurale s’est tenue mardi dernier en présence de plusieurs représentants d’associations locales. Mme Suzanne Jabbour, présidente de Fista Liban a déclaré que le colloque a plusieurs buts notamment celui de «de sensibiliser l’opinion publique et les organismes étatiques aux notions de la santé mentale communautaire; d’assurer un service psychologique, social et médical pour tous; de promouvoir la coopération entre le Liban et le COCOF afin d’œuvrer pour la création de centres ambulatoires s’occupant de la santé mentale dans divers milieux (familles écoles, travail…); d’améliorer la qualité des services octroyés par le biais d’un programme d’échanges entre le Liban et l’étranger; et de mettre en place un plan d’action entre divers organismes privés et publics». Une nécessité M. Albert Joe Khadar, chirurgien et conseiller de M.Sleimane Frangié a donné lecture du message du ministre de la Santé. Il a déclaré que «la création d’un centre qui s’occupe de la santé mentale dans le pays, est une nécessité pour le peuple libanais. Bien qu’il soit parvenu à assurer la paix, ce peuple souffre toujours des blessures de la guerre». Et de noter que «une bonne santé mentale est primordiale chez les enfants qui constituent l’avenir du pays». Il a précisé que «M. Frangié est déterminé à exécuter le projet visant à créer un centre consacré à la santé mentale au sein du ministère de la Santé». C’est Mme Colette Prins-Versporten, attachée au cabinet du ministre de la Santé de la région Bruxelles-capitale, M. Eric Tomas, qui a donné lecture du message de ce dernier retenu en Belgique pour des raisons professionnelles. Mme Prins-Versporten a indiqué que son ministère «attache une importance particulière aux échanges d’informations et d’expérience avec les institutions libanaises. Ces échanges donnent plus de connaissances aux professionnels et améliorent leur pratique quotidienne auprès de ceux qui en ont besoin», a-t-elle dit. Se penchant sur le projet de soins ambulatoires qui sera mis prochainement en place au Liban, l’attaché du ministre a donné l’exemple de Bruxelles où un réseau de services de santé mentale ambulatoire s’est développé. «Dans la capitale belge, a-t-elle dit, vingt et un services composés d’équipes pluridisciplinaires, écoutent, recherchent et mettent en application avec chaque citoyen en difficulté, des réponses à des problèmes devenus insurmontables sans un soutien extérieur». Et d’ajouter que «la législation prévoit que ces services procèdent à une évaluation de l’état de santé mentale de la population rencontrée». Chaque pays a ses spécificités Ensuite, Mme Prins-Vesporten a fait part de son expérience. Elle a déclaré «qu’il n’existe pas un seul concept de santé mentale et que chaque pays a des spécificités culturelles et des traditions à respecter dans ce domaine». Elle a noté que «la santé mentale d’une personne ou d’un groupe ne se réduit pas à l’absence de troubles psychiatriques ou de souffrances physiques; elle touche plus profondément une certaine qualité de vie intérieure relationnelle et sociale propre à chaque individu et à son contexte». L’attachée auprès du ministre de la région Bruxelles-capitale a cité plusieurs exemples pour assurer une santé mentale saine au sein d’une société. A cette fin, il faudrait notamment: «susciter et encourager des initiatives permettant l’expression des émotions, des idées et des pensées des individus et des groupes; stimuler la participation des diverses couches de la population aux multiples fonctionnements de la société et de sa culture; venir en aide à ceux qui éprouvent des difficultés de tout genre (relationnelles familiales sociales); créer des espaces et des lieux où il est possible de s’exprimer et de communiquer; soigner ceux qui sont victimes d’abus, de conflits, de marginalisation et de perturbations psycho-sociales; et susciter des solidarités de toute nature». Et de souligner en conclusion, «il n’y a que l’écoute qui ouvre à l’autre». C’est ensuite M. Assem Alamedine, psychiatre et professeur à l’Université Libanaise et à l’Université Saint Joseph (branche de Tripoli), qui a pris la parole pour présenter le concept de la santé mentale au Liban. Il a indiqué que «la santé implique le bien-être physique psychologique et social». Il a souligné que «jusqu’au XIX ème siècle, la santé n’a pas relevé de la responsabilité du pouvoir en place; le gouvernement se chargeait uniquement de la justice et de la sécurité du pays, il intervenait uniquement — et pour des raisons de sécurité — dans le cas d’épidémies (peste…) et de catastrophes naturelles (tremblements de terre, inondations..)». «Au Liban, jusqu’à présent le domaine de la santé est essentiellement pris en charge par le secteur privé et non par les organismes publics», a-t-il poursuivi. M. Alamedine a indiqué qu’une «politique générale de la santé publique doit assurer le bien-être à tous les citoyens; elle ne doit pas dépendre uniquement du ministère de la Santé mais aussi d’autres organismes notamment, des ministères de l’Education (intégration de l’individu à l’école), de l’Intérieur (assurer la sécurité et prévenir les agressions), de la Justice (punir la violence), du Travail (intégration de l’individu en milieu professionnel). Il a également noté qu’une bonne politique de santé publique «ne vise pas uniquement à la guérison des maladies physiques et mentales mais aussi à leur prévention». Il a souligné en conclusion que «la santé mentale est liée étroitement à la qualité de vie et au bien-être de l’individu». Au cours de la matinée d’hier, plusieurs sujets ont été traités durant les diverses tables rondes tenues au Ehden Country Club, notamment l’expérience bruxelloise, la présentation des expériences et des initiatives sur la santé mentale au Liban (milieux scolaire, institutionnel), et les enfants en temps de guerre.
Sous le patronage du ministre de la Santé, Sleimane Frangié, et en collaboration avec le ministre de la santé de la région de Bruxelles-capitale, M. Eric Tomas, un colloque ayant pour thème «La santé mentale au Liban: concept et développement» a été organisé par l’association libanaise FISTA (First step togheter association par special education) et la Commission communautaire...