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Actualités - REPORTAGE

La crise d'identité vue par Cattaruzza et Zaven à l'UL (photo)

Dans le cadre du festival d’Ayloul, une «installation de gaz» dans la cour arrière du bâtiment de l’UL, Raoucheh. Catherine Cattaruzza et Cynthia Zaven se sont approprié l’espace pour véhiculer à travers cette forme d’expression artistique qu’est l’installation, un questionnement sur l’identité. Concrètement cela se traduit en quinze bonbonnes à gaz dispersées dans le terrain de basket, des chalumeaux attachés aux becs crachent un feu bleu. Un peu en retrait, un poste de télévision diffuse une vidéo représentant un plat de tabboulé. On entend la voix de Catherine réciter un texte de loi sur la naturalisation. Catherine est de nationalité française mais libanaise de cœur. Son identité personnelle est brouillée. Elle se sent tiraillée entre deux mondes. Elle souhaite la nationalité libanaise. D’ailleurs, elle en a fait la demande il y a presque deux ans. Pas de réponse depuis. Elle se situe emotionellement dans un no man’s land, une zone d’incertitude. Est-ce que l’identité d’une personne tient à un papier? Est-ce que l’appartenance à un certain groupe de gens se limite à la nationalité? Qui suis-je, où vais-je? Suis-je proche de l’illusion de l’identité ? Un tas de questions existentielles qui taraudent Catherine Cattaruzza. La jeune artiste a vécu son enfance au Liban. Puis elle est repartie en France où elle a fait les Beaux-Arts à Toulouse. En 1994, elle retourne dans le but de vivre ici «dans une tentative de comprendre les choses, de participer pleinement ... On a tous besoin de savoir d’où on vient et où on va. Ce questionnement est devenu plus crucial par rapport à ma nationalité». Et d’ajouter: «L’installation est une forme d’expression artistique à part entière, au même titre que les arts plastiques. Mais à un moment donné, la sculpture ou la peinture ne suffisent plus. A l’opposé de la sculpture et de la peinture, l’installation permet une plus grande liberté dans l’utilisation de l’espace et une plus grande variété dans les matériaux. Les matériaux concernent la vie quotidienne et tissent par là une relation plus directe avec le public qui regarde le travail». Les bonbonnes à gaz, la télé, le magnétophone sont des éléments du quotidien et font partie du vécu. Mais là, ils deviennent des symboles chargés de sens. Les chalumeaux pourraient représenter le danger d’une situation à l’apparence tranquille. Une menace latente, une paix extérieure qui peut exploser à tout moment et provoquer un désastre. Gros plan sur une paire de mains en train de puiser, à l’aide de tranches de pain, des petites bouchées dans un saladier de tabboulé. Ce plat national devient peut-être synonyme de mélange d’appartenances. Et la relation chalumeaux - public: on peut circuler tout autour mais on ne peut pas approcher. Marginalisation? Cynthia Zaven, professeur de piano au Conservatoire, signe la musique. «C’est la première fois que je compose une musique atonale», dit-elle. «J’ai pris le violon de mon oncle et j’ai expérimenté des sons. Cela donne des sons non accordés comme un violon qui n’arrive pas à produire une mélodie. Il se cherche…». Suivez son regard...
Dans le cadre du festival d’Ayloul, une «installation de gaz» dans la cour arrière du bâtiment de l’UL, Raoucheh. Catherine Cattaruzza et Cynthia Zaven se sont approprié l’espace pour véhiculer à travers cette forme d’expression artistique qu’est l’installation, un questionnement sur l’identité. Concrètement cela se traduit en quinze bonbonnes à gaz dispersées dans le...