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Actualités - ANALYSE

Les américains plutôt indifférents...

Retour de Washington, un politicien de marque souligne sur un ton désabusé que «les péripéties libanaises sont le dernier souci des Américains. Peu leur chaut qu’il y ait chez nous des présidentielles car à leur avis le nouveau régime n’apportera rien de neuf, ne changera rien à une situation qui ne les intéresse que vue sous l’angle régional. Sur le plan des incidences purement internes, ils laissent pratiquement carte blanche aux Syriens». Accompagné de plusieurs notables d’origine libanaise, ce voyageur a pu rencontrer sur les bords du Potomac nombre de sénateurs, d’universitaires politologues, de cadres de la Maison-Blanche et du Département d’Etat, dont le nouvel ambassadeur au Liban, M. David Sutterfield, attendu ce mois-ci à Awkar. Il explique qu’on lui a déclaré sans ambages que «le dossier libanais, Sud excepté, est remisé au frigo. Les développements dans la région sont trop préoccupants pour qu’une attention quelconque soit portée au microscopique cas libanais. Washington craint sérieusement, et le dit d’ailleurs tout haut, que son processus de paix au Proche-Orient ne s’effondre totalement dans les semaines à venir. Dès lors et du moment qu’il n’y a rien qui bouge encore sur le plan des négociations syro-israéliennes, le volet libanais reste en souffrance. Et tant qu’on n’aura pas avancé sur le plan régional, il est inutile de toucher à quoi que cela soit sur le plan intérieur libanais. Ce qui revient à dire que les Américains, malgré les pressions israéliennes allant dans ce sens, renoncent à tenter de dissocier le volet libanais du volet syrien. Ils réalisent en effet que c’est tout simplement impossible, Beyrouth étant trop bien contrôlé par Damas pour être en mesure de rompre le jumelage, si tant est qu’il le veuille». «Partant de ces considérations, pour eux capitales, les Américains ne veulent pas s’impliquer dans une affaire, comme les présidentielles libanaises, qui ne peut rien leur rapporter en termes de régulation régionale. C’est uniquement pour le principe, par acquit de conscience et pour paraître rester fidèles à leurs constantes, qu’ils font à ce propos des déclarations prônant la promotion de la démocratie au Liban ou plutôt la sauvegarde des apparences y relatives. Un acte de foi prononcé du bout des lèvres, pour ainsi dire, et qui n’a aucune connotation concrète. Aussi les Américains refusent, même «off record», de discuter en détail du problème, de traiter de la question des noms ou de l’amendement de l’article 49, par exemple. Ils laissent clairement entendre qu’ils ne prendront pas le risque de se fâcher pour si peu avec la Syrie, et lui reconnaissent donc implicitement le statut de grand électeur unique, pour cette édition 98. Ils ajoutent toutefois, à titre tout à fait officieux, qu’à leur avis, Damas suit depuis quelque temps une ligne d’ouverture sur l’Occident qui permet de penser qu’il voudra en ménager les souhaits, donc composer avec le camp de l’Est. Mais cela ne va pas plus loin. Et les bruits qu’on entend par-çi par-là sur un soutien U.S. à tel ou tel candidat potentiel ne sont que pétards mouillés ou simples ballons d’essai». Ce témoin souligne, toujours dans le même sens, que «Washington est d’autant moins attentif à la question libanaise, que les accords d’Oslo traversent juste en ce moment une phase cruciale. Tous les efforts sont concentrés sur cette histoire, complexe et pointue, des 13% en Cisjordanie. C’est même pour les Américains la carte de la dernière chance et c’est maintenant, après l’acceptation conditionnelle de Netanyahu, que tout se joue. Si cela marche, alors le tour du volet syrien et par ricochet du volet libanais pourrait venir. On commencerait même, selon toute probabilité, par le Sud puisque Netanyahu a déjà proposé de s’en retirer. Mais de toute évidence, il n’y a pas assez de temps pour que quelque chose de sérieux soit mis en train avant notre présidentielle. Et par voie de conséquence, les Américains ne vont pas s’en mêler».
Retour de Washington, un politicien de marque souligne sur un ton désabusé que «les péripéties libanaises sont le dernier souci des Américains. Peu leur chaut qu’il y ait chez nous des présidentielles car à leur avis le nouveau régime n’apportera rien de neuf, ne changera rien à une situation qui ne les intéresse que vue sous l’angle régional. Sur le plan des incidences purement...