La Jama'a Islamiya décide de se transformer en parti politique

Deux grandes innovations ont marqué le congrès que la Jama’a islamiya a tenu le 30 août dernier à Tripoli. Elle a décidé d’abord de se transformer en parti politique «pour être à même de répondre aux exigence politiques sur la scène locale» et elle a plaidé pour «le passage du Liban d’un régime parlementaire à un régime présidentiel». «Suite à toutes les transformations qu’a connues la scène politique libanaise, et conformément à nos principes islamiques, pour être à même de participer aux côtés des autres Libanais à la construction de l’Etat, et convaincus que toute action politique ne peut être efficace qu’à travers un parti politique organisé, le congrès a décidé la création d’un parti politique de masse, ouvert à tous les Libanais dans le but de participer à une profonde réforme de l’ensemble de la vie politique libanaise». Cette résolution a été retenue par le congrès de la Jama’a islamiya dans le cadre de la réorganisation du mouvement pour l’habiliter à jouer un rôle plus important sur la scène politique locale. Par ailleurs, la Jama’a islamiya a demandé à ce que le régime politique «de parlementaire devienne présidentiel». «Avec l’approche de l’élection présidentielle nous souhaitons voir cette échéance constituer un prélude à une profonde réforme de notre régime politique, et à ce titre il est complètement inutile d’établir les caractéristiques du nouveau président sans s’arrêter aux tares qui minent notre système politique. Avec tout le respect que nous devons à ceux qui font acte de candidature et annoncent leurs programmes, nous considérons que pareilles initiatives doivent s’inscrire dans un processus complet qui commence par une élection du président au suffrage universel, sous un régime présidentiel, innovation qui doit s’accompagner d’une loi électorale équitable, de l’abolition du confessionnalisme politique et de l’application de la décentralisation administrative», a encore dit la Jama’a islamiya à l’issue de son congrès. Rappelant, sans donner de détails, que des difficultés avaient entravé l’action de ses militants auprès de la résistance au Sud, la Jama’a islamiya a annoncé aussi que «malgré les obstacles, nos jeunes reprendront leur action auprès de la résistance». Elle a en outre rappelé que «la loi sur l’audiovisuel a été inique à l’égard notamment des masses musulmanes» et a réitéré sa demande «afin que le gouvernement revoie le dossier et accorde des licences aux secteurs qui en ont été privés jusqu’ici». Enfin la Jama’a appelle le gouvernement à débloquer les fonds nécessaires aux nouveaux conseils municipaux «pour ne pas faire avorter une expérience aussi bien réussie» et appelle les siens là où ils ont été élus «à ne pas décevoir leurs électeurs».