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Actualités - CHRONOLOGIE

La visite du président américain au Kremlin ne calme pas la tempête en Russie

La visite de Bill Clinton en Russie et la foire d’empoigne autour de l’investiture de Viktor Tchernomyrdine au poste de premier ministre n’ont contribué en rien à atténuer les rigueurs de la crise financière qui assomme la population russe. Alors que les prix grimpaient d’heure en heure dans les magasins de la capitale, au fur et à mesure que le rouble se dévaluait, le président américain n’a rien pu faire d’autre que de promettre son aide, une fois que la Russie aura balayé devant sa porte. Les prix des biens importés, qui constituent notamment l’essentiel des produits alimentaires à Moscou, ont augmenté de 50 à 100% depuis la mi-août. Bill Clinton, conformément à son habitude lorsqu’il voyage à l’étranger, a rencontré en Russie des leaders parlementaires, dont le chef du Parti communiste Guennadi Ziouganov. Il les a appelés à résoudre la crise politique sans remettre en cause les réformes économiques engagées. Si la Russie respecte les impératifs d’assainissement bancaire, d’équité fiscale et de rigueur budgétaire, M. Clinton a promis de faire en sorte que les Etats-Unis et les autres puissances économiques mondiales lui accordent une «aide supplémentaire». Ecœurement Le général nationaliste Alexandre Lebed, à la sortie de son entretien avec Bill Clinton, a affirmé que la situation en Russie était «pire qu’en 1917» avant la révolution russe. Il avait, peu avant, estimé qu’un soulèvement populaire contre Boris Eltsine était possible, au cas où le président russe déciderait de dissoudre la Douma. Les Russes de la rue se montrent cependant, pour l’instant, d’un calme exemplaire, exprimant le plus souvent leur écœurement ou leur sentiment d’impuissance face à l’effondrement d’un système qui les avait tant bien que mal tirés de la grisaille soviétique. Le président russe lui-même, qui avait dû démentir à la télévision la semaine dernière des rumeurs insistantes sur sa prochaine démission, est apparu éprouvé mercredi aux côtés de Bill Clinton. En une demi-heure de conférence de presse, ce président de 67 ans n’a pu cacher sa grande fatigue intellectuelle, mentionnant une réunion de l’OTAN à Varsovie qui n’existe pas, et répondant de façon totalement hermétique à une question très simple sur la crise politique russe. A son hôte américain, Boris Eltsine a promis de «mener les réformes jusqu’au bout», mais il a reconnu qu’il faudrait au moins deux ans pour assainir l’économie du pays. Les députés russes, de leur côté, ont demandé à Viktor Tchernomyrdine de retirer de lui-même sa candidature au poste de premier ministre, «au nom du destin du pays». La Douma devrait examiner vendredi pour la deuxième fois l’investiture de M. Tchernomyrdine, mais le candidat choisi par Boris Eltsine court au devant d’un second échec, après la gifle reçue lundi au premier tour de scrutin. Viktor Tchernomyrdine n’avait reçu que 94 des 226 voix nécessaires.
La visite de Bill Clinton en Russie et la foire d’empoigne autour de l’investiture de Viktor Tchernomyrdine au poste de premier ministre n’ont contribué en rien à atténuer les rigueurs de la crise financière qui assomme la population russe. Alors que les prix grimpaient d’heure en heure dans les magasins de la capitale, au fur et à mesure que le rouble se dévaluait, le président...