L'ouragan financier se rapproche des USA

La crise financière mondiale se rapproche dangereusement des Etats-Unis et menace de s’étendre à leurs partenaires mexicain et canadien de l’Association de libre-échange nord-américaine (ALENA) et aux pays d’Amérique latine. «Après être passé sur l’Asie et la Russie, l’ouragan qui dévaste les marchés émergents est maintenant centré sur l’Amérique latine», souligne Robert Pelosky, économiste pour les marchés émergents auprès de la banque d’investissement américaine Morgan Stanley Dean Witter. «La conviction grandit que la contagion et la récession économique sont passées de l’Asie et des marchés émergents européens à l’Amérique latine et même au Canada, qui représentent à eux deux les trois quarts des exportations des Etats-Unis», estime la maison de titres Salomon Smith Barney dans son analyse hebdomadaire. Le peso mexicain et le dollar canadien se sont considérablement dévalués ces derniers mois face à la devise américaine, rendant les termes de l’échange particulièrement défavorables pour les Etats-Unis. La Banque centrale du Canada a remonté le 27 août son taux d’escompte d’un pour cent à 6% pour défendre sa monnaie. Au Mexique, la valeur du billet vert a progressé depuis le début de l’année de 23% par rapport au peso mexicain, les autorités mexicaines étant obligées d’augmenter régulièrement leurs taux pour limiter la chute. Le ministre des Finances canadien, Paul Martin, a affirmé la semaine dernière que le pays était «en bonne position» face à la crise financière tout en reconnaissant que «la nervosité et l’incertitude qui sévissent sur la scène internationale frappent notre pays». Le Canada peut se targuer d’une forte croissance de son économie, de l’ordre de 3%, et d’une faible inflation mais «d’autres augmentations de taux seront nécessaires pour restaurer la confiance et stabiliser la monnaie», juge Salomon Smith Barney.