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Actualités - CHRONOLOGIE

Netanyahu aurait franchi le Rubicon Palestiniens et israéliens très proches d'un accord

Palestiniens et Israéliens sont «très proches» d’un accord, à en croire un membre du gouvernement Netanyahu. Le premier ministre israélien aurait «franchi le Rubicon». «La différence entre les deux parties est maintenant minime et je suis très optimiste qu’un accord sera signé bientôt», a indiqué le ministre israélien de la Sécurité intérieure Avigdor Kahalani. Dans la pratique pourtant, aucune indication dans le sens d’un dégel n’est intervenue au cours des dernières heures. Bien au contraire: Benjamin Netanyahu a fait monter les enchères en «exigeant» de Yasser Arafat une condamnation publique de l’attentat qui a coûté la vie mercredi à deux colons juifs et les responsables de la sécurité de l’Etat hébreu ont fait savoir qu’ils craignaient une nouvelle escalade armée en raison de l’extension des colonies de peuplement dans les territoires palestiniens. Le déblocage évoqué par M. Kahalani porte sur les retraits israéliens en Cisjordanie, dont le pourcentage avait été fixé par les Américains à 13,1%. Israël avait rejeté cette initiative, proposant de ne céder que 10% et de déclarer 3% supplémentaires «réserve naturelle», ce qui limiterait le contrôle palestinien. M. Kahalani a fait état hier d’une «nouvelle formule» concernant ces 3%, qui permettrait, selon lui, de «résoudre le différend». L’amorce d’un dégel imminent annoncée par M. Kahalani a été confirmée par l’ambassadeur israélien à Washington Zalman Shoval, qui a jugé «à portée de main» un accord et suggéré qu’un responsable américain se rende dans la région pour le finaliser. «Je veux être très clair. Les dissensions sur le fond sont presque inexistantes. Elle sont très, très, très étroites», a déclaré M. Shoval au cours d’une conférence de presse. Le diplomate a affirmé qu’Israël avait fait de nouvelles propositions aux Palestiniens au cours de récentes discussions pour mettre fin à 17 mois de blocage du processus de paix. «Je pense que les Palestiniens (...) se feront dire ici que les dissensions étant si faibles, il serait vraiment tragique de ne pas parvenir à un accord», a-t-il conclu. Le ministre jordanien des Affaires étrangères Jawad Anani a de son côté insisté sur la nécessité pour Israël d’effectuer «les pas qui permettront de finaliser les négociations en cours». «Nous avons appris aujourd’hui par M. Kahalani que le premier ministre israélien a des intentions de paix et qu’un accord est proche», a dit M. Anani. «Nous souhaitons voir la partie israélienne prendre les mesures qui confirmeront leur désir de paix, non pas verbalement mais par des actes», a-t-il ajouté. Les bons offices jordaniens ont été requis par les Palestiniens dont le président a demandé au prince héritier Hassan Ibn Talal d’intervenir auprès de Washington pour que soient publiés les propositions de paix US ainsi qu’un rapport accusant l’Etat hébreu d’avoir fait échouer les négociations. Le négociateur en chef palestinien Saëb Erakat a indiqué à la presse qu’il avait remis au prince une lettre en ce sens de M. Arafat. Le prince Hassan a estimé en soirée qu’une percée était possible. «Il est temps de clore le chapitre du deuxième redéploiement de l’armée israélienne en Cisjordanie», a-t-il déclaré à la télévision jordanienne, après un entretien avec M. Kahalani. Du côté israélien, le premier ministre a haussé le ton au lendemain de l’assassinat de deux colons juifs exigeant, lors d’une conférence de presse à Jérusalem, que Yasser Arafat condamne ces meurtres, ajoutant: «Et j’espère qu’il le fera». «Je crois que le meurtre sauvage perpétré à Izhar souligne à quel point il est important que les Palestiniens respectent leurs engagements, en particulier leur obligation de réprimer le terrorisme», a-t-il ajouté. «Ce crime odieux justifie encore plus nos exigences en matière de sécurité et notre détermination à obtenir des Palestiniens qu’ils remplissent leurs engagements», a déclaré Netanyahu. «J’ai parlé à Arafat il y a deux jours, et lui ai proposé que nous évitions tous deux autant que possible les polémiques publiques. Je lui ai dit aussi que nous devions nous engager sérieusement dans les pourparlers sur l’application des accords intérimaires d’autonomie», a encore dit Netanyahu. L’entretien téléphonique auquel fait allusion Netanyahu s’est déroulé mardi. Il a porté «sur les moyens de surmonter les divergences concernant un redéploiement militaire israélien» en Cisjordanie, a déclaré à la radio militaire le secrétaire général du gouvernement israélien Danny Naveh, qui a précisé que c’est le premier ministre qui a eu l’initiative de cet entretien. Celui-ci, selon la radio, n’a pas permis de rapprocher les points de vue entre les deux parties. Par ailleurs, M. Netanyahu a également eu un entretien avec le secrétaire d’Etat Madeleine Albright. L’attentat de mercredi, rappelle-t-on, a été condamné avec force par les Etats-Unis. «Ce genre d’incidents souligne le besoin d’une coopération totale dans le domaine de la sécurité entre Israël et l’Autorité palestinienne afin qu’ils ne se reproduisent plus», a déclaré le porte-parole du département d’Etat James Foley. «Plus particulièrement, nous appelons à la coopération la plus étroite possible dans l’enquête sur ces assassinats et dans les poursuites contre les coupables. Les ennemis de la paix ne doivent pas réussir», a poursuivi M. Foley. Les deux colons juif avaient été abattus à bout portant mercredi dans une embuscade, alors qu’ils patrouillaient de nuit, à bord d’une jeep, à la lisère de leur implantation d’Izhar, au sud de Naplouse. Inquiétude Pour les responsables de la sécurité israélienne, cette affaire constitue une nouvelle source d’inquiétude, venant s’ajouter au problème que posent les extensions des colonies de peuplement dans les territoires palestiniens. Ces responsables ont lié l’attentat à la construction d’une route à travers des terres privées arabes. C’est précisément sur cette route de terre que les deux colons ont été abattus à bout portant dans une embuscade soigneusement montée alors qu’ils patrouillaient de nuit. Des responsables du Shin Beth, la sécurité intérieure, ont demandé au premier ministre de ne pas autoriser la construction d’une extension d’Izhar à trois kilomètres du centre de la colonie existante, comme le souhaitaient les colons car cela reviendrait de fait à construire une nouvelle colonie. Le Shin Beth a souligné les risques de la création d’une nouvelle implantation, particulièrement dans ce secteur selon la radio publique. Il a en outre exprimé la crainte que des colons se livrent à des actes de représailles, comme cela s’est déjà produit dans le passé. M. Netanyahu a cependant annoncé après l’attentat un agrandissement de la colonie de peuplement, qui est considérée comme un bastion de l’extrême droite religieuse. Paradoxalement Izhar va s’agrandir alors qu’un nombre important de maisons de l’implantation ne sont toujours pas occupées. Selon un rapport publié jeudi par le mouvement antiannexionniste israélien La Paix Maintenant 60% des maisons de la colonie, qui comprend 70 familles, sont vides. Mais un porte-parole des colons, M. Aaron Domb, a affirmé que ce chiffre était «exagéré» et que seuls 19 logements étaient inoccupés. L’Autorité palestinienne a mis en garde contre les «conséquences dangereuses» d’une extension de la colonie de peuplement. «Nous condamnons sévèrement la décision du gouvernement israélien qui pourrait avoir des conséquences dangereuses», a déclaré M. Nabil Abou Rodeina, le porte-parole du président palestinien Yasser Arafat. Il a accusé M. Netanyahu, «d’exploiter cet incident pour saisir des terres palestiniennes» et de «faire un pas de plus pour détruire le processus de paix».
Palestiniens et Israéliens sont «très proches» d’un accord, à en croire un membre du gouvernement Netanyahu. Le premier ministre israélien aurait «franchi le Rubicon». «La différence entre les deux parties est maintenant minime et je suis très optimiste qu’un accord sera signé bientôt», a indiqué le ministre israélien de la Sécurité intérieure Avigdor Kahalani. Dans la...