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Actualités - REPORTAGE

Le voyage de Monsieur Perrichon de Labiche au théâtre de la Sagesse Un classique du Vaudeville bien enlevé.. (photo)

Pendant trois soirées et une matinée (pour laquelle Jean-Pierre Darras a offert sa prestation), les spectateurs se sont rendez-vous au théâtre de la Sagesse à Beyrouth, pour «Le voyage de Monsieur Perrichon» d’Eugène Labiche, un classique du théâtre de vaudeville, en quatre actes. Une heure trente bien enlevée, où l’interprétation de qualité orchestrée par la mise en scène de Jean-Luc Moreau, a été au service d’un texte aux répliques subtiles.
La scène s’éclaire sur le sifflement d’un train. A gauche des planches, un banc. En fond de décor un panneau de bois figure les guichets d’une gare. Nous sommes en 1860, gare de Lyon. Monsieur Perrichon offre à Madame et à Mademoiselle un voyage d’agrément en Suisse. Alors qu’il est occupé à prendre les billets et à enregistrer les bagages, deux admirateurs de la jeune Henriette Perrichon font leur apparition simultanément dans la salle d’attente. Ils y saluent les deux dames et tentent en vain, de connaître la destination de la famille. Armand et Daniel décident en désespoir de cause de suivre la famille Perrichon et de tenter chacun sa chance pour conquérir la belle. Dans le même train, il y a le commandant. Ce personnage qui, sous des apparences de rigidité, cache un coeur d’artichaud, se sépare d’Anita, sa dulcinée, pour la énième fois. Sur le quai, au moment de partir, surgit Majorin. Employé de M. Perrichon à l’esprit retors, il vient «taper» son patron d’une avance. Perrichon, pétri de vanité, ne peut que céder... Et le train s’ébranle, direction la Suisse.
Changement de décor: les panneaux de bois pivotent, et ce sont des croquis des Alpes suisses qui s’étalent à perte de vue. L’auberge où descend la famille Perrichon, les deux jeunes gens ainsi que le commandant, jouxte cette mer de glace. A la première excursion, Monsieur tombe de cheval et se trouve sauvé in extremis, par Armand. Le jour suivant, notre vaniteux repêche Daniel s’abîmant malencontreusement -et pas par hasard- au fond d’une crevasse... Les mésaventures de Perrichon viennent pimenter ce séjour: de la leçon de grammaire infligée par le commandant, aux poursuites engagées par les douanes... De plus, la main d’Henriette dépendant de la sympathie qu’éprouvera le père pour chacun des prétendants, toutes les manoeuvres sont bonnes. Celles d’Armand sont guidées par un esprit chevaleresque; celles de Daniel ne sont que le résultat de viles manipulations. Lequel des deux gagnera les faveurs du père et le coeur de la fille? «Les imbéciles ne s’attachent pas à nous en raison des services que nous leur rendons; mais en raison des services qu’ils nous rendent» remarque cynique Daniel.
Jean-Pierre Darras donne le «la» d’une comédie qui évite avec adresse toute lourdeur. Il est entouré de sept comédiens dont les talents variés se prêtent avec bonheur au jeu subtile de ce vaudeville. Comme une partition très bien orchestrée, «Le voyage de Monsieur Perrichon» nous entraîne avec allégresse au plus profond de la nature humaine. L’on découvre, tout naturellement, la vanité des imbéciles, la pureté et la noblesse d’un jeune coeur, la fourberie d’une nature envieuse...
A.G.
Pendant trois soirées et une matinée (pour laquelle Jean-Pierre Darras a offert sa prestation), les spectateurs se sont rendez-vous au théâtre de la Sagesse à Beyrouth, pour «Le voyage de Monsieur Perrichon» d’Eugène Labiche, un classique du théâtre de vaudeville, en quatre actes. Une heure trente bien enlevée, où l’interprétation de qualité orchestrée par la mise en scène de...