Musée de l'AUB : collecte de fonds pour un lifting (photos)

Une campagne de collecte de fonds pour le musée de l’AUB a été lancée hier au cours d’une réception tenue dans les locaux du musée où des objets allant de l’ère préhistorique à l’ère islamique sont exposés. La date de ce lancement n’est pas fortuite puisque l’AUB célébrait hier son 131e anniversaire et le musée son 129e anniversaire. Les sommes recueillies collectées serviront au relookage intérieur du musée.
C’est à l’instigation du comité sociétaire, qui compte 18 membres, que ce projet a pu voir le jour. Au cours de la réception, Mme Rima Chéhadé, présidente du comité, a brièvement passé en revue les différentes étapes de la rénovation. Elle a également souligné qu’un «Wall of Fame» ou mur de célébrité à l’entrée du musée lifté comportera les noms de tous les donateurs de 5000 $ et plus. Les noms de contributeurs seront par ailleurs publiés dans le nouveau catalogue du musée.
«Ce musée constitue un lien entre le passé et le présent, a ajouté Mme Chéhadé. C’est une source d’informations importantes pour les historiens. Le musée contient une documentation qui reflète le patrimoine de toute la région. Son but principal est de rendre cet héritage accessible au public, notamment les jeunes».
Une maquette représentant le musée rénové est exposée au centre du musée. Les plans, dessinés par deux muséologues allemands, Anna Christine Janke et Frederick Zink, seront réalisés par la société Eid et Karam Maakaroun.
De 1975 à 1997, le musée de l’AUB était le seul musée ouvert au Liban, jusqu’à la réouverture récente du Musée national.
Mais durant les années de guerre, il était évidemment impossible de faire des travaux ou de collecter les fonds nécessaires. Mais cela n’a pas empêché le musée d’organiser une série d’activités allant des conférences aux expos à thèmes en passant par les excursions, les programmes d’enfants, les voyages.... et de créer la société des Amis du musée de l’AUB (350 membres).
Le projet de relookage comporte quatre phases: la climatisation, la division des espaces, la présentation et l’éclairage.
«Le musée de l’AUB a servi de base pour l’initiation au patrimoine et l’archéologie et la présentation des vestiges, souligne Leila Badre, curateur depuis 1979. Depuis sa fondation, le musée a été réaménagé deux fois: en 1948 avec de nouvelles vitrines en bois. En 1961, il a subi un grand changement: on a changé les vitrines, amené des nouvelles d’Angleterre et des Etats-Unis et agrandi les espaces.
«Depuis, le musée est resté tel quel. L’idée de relooker le musée est devenu au fil des années un souhait, un vœu plus qu’un devoir. Il fallait lui donner un aspect plus actuel et plus neuf». Et de poursuivre: «C’est lorsque nous avons découvert que des champignons ont commencé à pousser sur des vases que nous avons tiré la sonnette d’alarme et décidé d’entamer, coûte que coûte, ce relookage. Il est devenu indispensable de mettre un dispositif qui contrôle l’humidité».
Il ne s’agit pas là d’opérer un changement radical mais de diviser l’intérieur, d’assurer une bonne climatisation et un éclairage judicieux qui mette en valeur les objets exposés. Il est tout aussi important de revoir la présentation des vestiges archéologiques, d’installer des panneaux explicatifs... Pour garder et entretenir la mémoire du passé.

M.G.