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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Maurice Dantec parle de son muta-roman noir (photo)

Maurice Dantec, tout de noir vêtu, a donné hier soir, salle Ernest Renan, une conférence sur le thème du roman... noir.
L’auteur de «La sirène rouge» et des «Racines du mal» a parlé de l’étiquetage «cartésien» des genres romanesques en France. Classification à laquelle ses romans «criminels» échappent, soutient-il. Lui qui est «entré à la série noire par hasard. Simplement, parce qu’on m’a refusé partout ailleurs . Je sais que j’échappe complètement à la tradition du polar français», dit encore Dantec, «je ne me reconnais pas pour autant dans ce qu’on appelle le roman «blanc». En fait je considère la série noire maintenant plus comme une espèce de laboratoire que comme une collection balisée de romans policiers».
«Comme tout auteur je suis mégalomane», avoue sans fausse honte cet écrivain des temps modernes. «Mon but dans la littérature est d’arriver à créer une espèce d’objet hybride, une sorte de livre-monstre-mutant dans lequel je mets un peu de philosophie, un peu de fait divers, un peu d’innovation scientifique, de la science-fiction, de la religion, de la politique ainsi que de la vie quotidienne des pays occidentaux et industrialisés. Ainsi j’essaie donc de fabriquer des «muta-romans».
Pour Maurice Dantec, un lecteur averti de polar doit pouvoir faire la distinction entre un psychopathe et un tueur en série. «Un tueur en série est quelqu’un de parfaitement intégré socialement, qui a un langage cohérent, une activité sociale et professionnelle généralement tout à fait convenable et qui par ailleurs a une activité occulte extrêmement bien programmée. Non seulement il tue, mais son acte est froid, systématique et son plan est remarquablement intelligent. Alors que le psychopathe lui essaye d’échapper non pas à la police mais à la fantasmagorie qui le pousse à tuer pour des raisons qui lui échappent».
Le conférencier a aussi exposé sa «théorie personnelle» sur l’origine commune du roman noir et de science-fiction. Un noyau commun qu’il ramène à la fin du XVIIIe siècle avec l’apparition du roman fantastique.
Interrogé sur «sa gestion de l’horreur» dans ses écrits, il a répondu «que le mal est une dimension à la fois obscure et lumineuse de l’être humain. Et à ce titre, la littérature ne peut plus faire l’économie d’éclairer les zones obscures de l’humanité». Voilà ce qui s’appelle prêcher pour sa paroisse...
Z.Z.
Maurice Dantec, tout de noir vêtu, a donné hier soir, salle Ernest Renan, une conférence sur le thème du roman... noir.L’auteur de «La sirène rouge» et des «Racines du mal» a parlé de l’étiquetage «cartésien» des genres romanesques en France. Classification à laquelle ses romans «criminels» échappent, soutient-il. Lui qui est «entré à la série noire par hasard. ...