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Actualités - CHRONOLOGIE

L'Occidentaliste" de Hani Hammoud La guerre, un sujet grave traité avec humour (photo)

«L’Occidentaliste» de Hani Hammoud, journaliste et directeur général de Radio Orient à Paris, est un récit inspiré de la guerre libanaise. Un thème qui a déjà fait couler beaucoup d’encre, mais qui n’a cependant jamais été abordé sous l’angle de la dérision. C’est là toute la force et l’originalité de ce premier roman, qui narre sur le mode humoristique les aventures et les élucubrations d’un jeune étudiant pris très tôt dans la tourmente des événements.
D’emblée, le lecteur est prévenu par une notice que «ce roman est une œuvre de fiction dont tous les personnages sont imaginaires». Une mention qui s’impose tant il existe de similitudes entre le héros et son auteur. Mais aux confidences autobiographiques, Hani Hammoud dit préférer les accents intimistes. «Je suis parti du réel. Cela étant, les éléments de réalité sur lesquels se base ce livre je ne les ai pas nécessairement expérimentés. Dans leur grande majorité ce sont des situations qui ont été vécues par des gens que je connais. Des choses que j’ai vu vivre ou dont on m’a rapporté l’histoire».
Ecrit à la première personne, «L’Occidentaliste» dépeint, à travers les tribulations cocasses d’un anti-héros, ses crises successives d’identité. La première en tant que musulman dans une école chrétienne. Puis lorsqu’il rejette, tour à tour, son père qui ne le comprend pas, son pays en guerre et l’Orient compliqué. Il partira donc aux Etats-Unis, vers cet Occident sur lequel il fantasme tant. Et qu’il finira par rejeter après y avoir découvert qu’en dépit -ou à cause- de ses libertés, l’Occident est lui aussi un creuset de violence et de bêtise.
Cette quête du narrateur a pour point névralgique l’image du père. «Un absent très présent» par rapport auquel il devra se situer pour finalement trouver sa place au sein du monde adulte et de la société. D’ailleurs tout au long du roman, une question revient «tu es le fils de qui?». «Un leitmotiv qui résume toute l’organisation de la société libanaise», dit Hani Hammoud. Se défendant de toute prétention politique ou sociologique, l’auteur souligne néanmoins que «ce qui sous-tend cette trame romanesque c’est l’idée que le confessionnalisme provient de la composition même de notre société. Les structures de solidarité de notre société ne sont que familiales et par extension confessionnelles». Ajoutant: «Nous envoyons nos enfants dans des écoles confessionnelles. Lorsque nous nous retrouvons au chômage, nous nous adressons aux relations de la famille. Nous votons pour des gens de même confession. Pour que ce confessionalisme, que théoriquement nous refusons tous, soit délogé, il faut essayer de créer un Etat moderne. Qui ait une caisse nationale d’assurances qui fonctionne comme celle des pays développés, une caisse de chômage, un système éducatif laïc et gratuit»...
Hani Hammoud, on le devine aisément, a le courage de ses opinions. Vertu occidentale dans cet Orient où la langue de bois est la langue officielle? Toujours est-il que sa vision acide et sarcastique du monde donne un récit savoureux, où la justesse de la langue est au service d’un humour intelligent.
L’auteur signera ce soir son ouvrage, publié aux Editions Dar an-Nahar, au stand de la librairieTarazi.

Zéna ZALZAL
«L’Occidentaliste» de Hani Hammoud, journaliste et directeur général de Radio Orient à Paris, est un récit inspiré de la guerre libanaise. Un thème qui a déjà fait couler beaucoup d’encre, mais qui n’a cependant jamais été abordé sous l’angle de la dérision. C’est là toute la force et l’originalité de ce premier roman, qui narre sur le mode humoristique les aventures...