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Actualités - REPORTAGE

La construction du premier bâtiment édifié par Solidère dans le nouveau Centre-ville de Beyrouth a été achevée L'ESCWA prendra possession lundi de la Maison de l'ONU à Riad El-Solh (photos)

La date du 10 novembre restera sans doute un symbole pour le centre-ville et Solidere. C’est en effet ce jour-là que sera consacrée solennellement la fin des travaux de construction du premier immeuble s’inscrivant dans le cadre du plan directeur du nouveau centre-ville de Beyrouth. Lundi prochain, le gouvernement libanais, représenté par le ministre des Affaires étrangères, M. Farès Boueiz, remettra le premier immeuble construit et achevé par la société foncière à l’ESCWA (Commission économique et sociale pour l’Asie de l’Ouest), qui en fera son siège permanent. L’immeuble sera officiellement inauguré au début de l’année 1998. M. Kofi Anan, secrétaire général des Nations Unies, pourrait assister à cette inauguration.
Situé à l’entrée sud du centre-ville, à la place Riad el-Solh, à proximité du Sérail et de la Rue des banques, cet immeuble, dont la superficie atteint 43000m2, a été construit en un temps record de quatre mois. C’est le premier nouveau bâtiment construit dans cette zone, par la société foncière Solidere, depuis sa création en 1994. Selon Solidere «cet immeuble, siège de l’ESCWA, restituera à Beyrouth son rôle dans la région».
Les façades extérieures de l’immeuble sont revêtues de granit jaune et de baies vitrées. Les vitres sont dotées, selon les normes internationales, d’un film protecteur empêchant la réverbération de la chaleur à l’intérieur du bâtiment et permettant à la lumière d’entrer de tous les côtés. Ce bâtiment imposant est formé de 16 étages: sept étages au sous-sol, un rez-de-chaussée et huit étages au-dessus du sol.
Il sera pourvu d’un jardin intérieur de 600m2 et d’un centre commercial qui sera mis au service des occupants de l’immeuble. Son parking souterrain pourra accueillir 500 voitures. Le bâtiment est doté également de trois grandes salles de conférences, d’une cafétéria et de huit ascenseurs. Il possède tous les éléments de la technologie et de la sécurité modernes: chauffage, air-conditionné, téléphones, générateurs, systèmes de caméras et de déclencheurs d’alarme en cas d’incendie...

«U.N. House»

L’immeuble sera appelé «U.N. House» (la maison des Nations Unies) car il abritera le siège permanent de l’EscWa et d’autres agences des Nations Unies opérant au Liban, telles que le PNUD (Programme des Nations Unies pour le développement), UNIDO (Organisation des Nations Unies pour le développement industriel), l’UNFPA (le Fonds des Nations Unies pour la population) et l’UNICEF. «C’est l’une des aspirations du secrétaire général des Nations Unies, M. Kofi Anan, de regrouper les agences et les commissions des Nations Unies opérant au Liban dans cet immeuble», affirme le Dr Hazem Beblawi, secrétaire exécutif de l’ESCWA et secrétaire général adjoint des Nations Unies. Cette décision a été prise quand Solidere a loué l’immeuble au gouvernement libanais, lequel l’a mis à la disposition de l’ESCWA.
La division de l’immeuble selon les besoins de l’ESCWA et des différentes agences autonomes de l’ONU a déjà été établie. «Trois des étages souterrains feront office de parking, deux autres seront utilisés comme salles de réunions et conférences. Quant aux étages au-dessus du sol, six d’entre eux (du premier au cinquième et le huitième) seront consacrés à l’ESCWA», a déclaré M. Beblawi. Les sixième et septième étages seront consacrés aux agences de l’ONU opérant à Beyrouth.

Les activités de l’ESCWA

Etablie en 1974, l’ESCWA encourage le développement économique et social entre les pays de l’Asie de l’Ouest. C’est l’une des cinq commissions régionales de l’ONU. Comme toutes les autres, elle dépend du conseil économique et social de l’organisation internationale. Notons que les quatre autres commissions régionales de l’ONU sont: l’ECLAC (commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes), l’ECE (commission économique pour l’Europe), l’ECA (commission économique pour l’Afrique) et l’ESCAP (commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique).
Le secrétaire exécutif de la commission affirme que l’ESCWA «regroupe treize pays arabes, y compris la Palestine. Tous ces pays arabes sont situés en Asie de l’Ouest , à part l’Egypte, qui appartient au continent africain mais dont une partie du désert de Sinaï se trouve en Asie». Il précise que «l’ESCWA élabore des études et des statistiques sur le développement économique et social dans la région».
A part l’administration, l’ESCWA est formée de cinq divisions: «La division des statistiques» (elle couvre les questions de développement et des statistiques); «la division économique» (elle opère dans le domaine de la recherche économique, notamment, la monnaie, le commerce, la balance des paiements des pays concernés); «la division sociale» (elle couvre les affaires de la population, de développement humain, des habitants et des femmes); «la division des ressources naturelles et énergiques» (elle s’intéresse en particulier aux questions de l’eau et des énergies renouvelables); «la division sectorielle» (elle couvre les questions de transport maritime et terrestre).
«Les activités régulières de l’ESCWA, note M. Beblawi, se font sous forme d’ateliers de travail, de séminaires et de colloques». Il ajoute que «l’ESCWA assure aussi un programme d’ordre technique délivré par un pôle de conseillers régionaux, d’experts de haute qualité qui sont à la disposition des pays membres». «Le pôle d’experts n’a pas de programme préétabli, il travaille selon les besoins des gouvernements des pays membres de l’ESCWA», souligne le secrétaire exécutif de la commission.

Beyrouth-Bagdad-Amman-Beyrouth

Avant 1974, l’ESCWA était un simple bureau de l’ONU, établi à Beyrouth. «Avec la création de la commission , le siège de l’ESCWA s’est établi donc de facto dans la capitale libanaise», explique le Dr Hazem Beblawi qui rappelle qu’en «1978, décision a été prise de transférer le siège de l’ESCWA à Bagdad. Il est toutefois resté à Beyrouth jusqu’en 1982, le temps que le siège soit prêt en Irak. Après la deuxième guerre du Golfe, en 1991, le siège de la commission est évacué de Bagdad et est installé temporairement à Amman, en Jordanie».
La commission devait décider d’un nouveau siège permanent. Elle avait le choix entre Beyrouth, Doha et Amman. Le Dr Beblawi déclare que «le choix de tous les pays membres est tombé sur Beyrouth, car elle est la mieux située dans la région». «Elle possède toutes les qualifications, les services, l’infrastructure humaine et technique nécessaires. Elle est également un centre régional important», note-t-il. «C’est un message que les pays membres ont voulu donner, une marque de soutien pour le Liban, afin de montrer au monde entier que Beyrouth peut assumer son rôle dans la région», ajoute-t-il. Le 28 août dernier, Beyrouth est choisie officiellement comme siège de l’ESCWA. «J’ai transféré mes bureaux à Beyrouth depuis le 24 octobre, jour anniversaire des Nations Unies; depuis cette date le drapeau bleu de l’organisation flotte devant l’immeuble», souligne M. Beblawi.

Les fonctionnaires

«L’ESCWA a deux catégories d’employés, explique M. Beblawi, les employés professionnels et les employés des services généraux. Leur répartition selon les nationalités est dictée selon un quota établi par l’ONU. Le pourcentage des Libanais est le plus élevé parmi la catégorie professionnelle». Il note: «Partout les Libanais sont surreprésentés. Leur quota ne peut donc pas augmenter. De plus, quand le siège a été transféré en 1982, beaucoup d’employés des services généraux, qui sont recrutés généralement dans les pays hôtes (secrétariat, assistants d’études, traduction...), ont déménagé avec la commission». «Ces employés libanais sont devenus des fonctionnaires internationaux», poursuit-il.
M. Beblawi déclare également que «le nombre de tous les fonctionnaires de la commission s’élève à 280 employés. 110 d’entre eux sont des techniciens, tandis que 160 sont des personnes qui assurent un travail administratif».
Quant au recrutement des fonctionnaires, il souligne que «200 des employés de la commission viendront d’Amman tandis que 60 seront recrutés sur place». Il a noté que «l’ESCWA a reçu jusqu’à présent, au Liban, plus de 1500 demandes d’emploi mais un seul employé a été recruté et il avait les qualifications nécessaires». Il a rappelé que «l’ESCWA procédera à des examens, avant le recrutement des employés».
Quant aux frais du transfert, il a déclaré que «le financement n’a pas été assuré par le budget des Nations Unies. Plusieurs Etats arabes, notamment ceux du Golfe, sur la demande de M. Anan, ont garanti le financement». «Le Koweït par exemple a offert 500 mille dollars» a-t-il poursuivi. Il a noté que « la totalité de ces frais s’élève à 5 millions et demi de dollars, dont 3 millions et demi ont été déjà assurés, ils servent au transfert du personnel et du matériel».
«La commission dès à présent commence à assurer des services, les bureaux seront totalement prêts dans trois à six mois», a souligné M. Beblawi.
L’immeuble abritera la bibliothèque de l’ESCWA qui sera ouverte gratuitement au public. Elle offrira des publications émises par les différentes agences de l’ONU, des recherches établies par l’ESCWA, des documents de l’Assemblée générale et d’autres manuels de recherche. Elle sera ouverte au public du mardi au vendredi de 7h à 14 heures.
Lundi prochain, l’immeuble sera remis à l’ESCWA et les drapeaux des treize pays arabes flotteront dans le ciel du centre-ville.

Patricia KHODER
La date du 10 novembre restera sans doute un symbole pour le centre-ville et Solidere. C’est en effet ce jour-là que sera consacrée solennellement la fin des travaux de construction du premier immeuble s’inscrivant dans le cadre du plan directeur du nouveau centre-ville de Beyrouth. Lundi prochain, le gouvernement libanais, représenté par le ministre des Affaires étrangères, M. Farès...