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Actualités - CHRONOLOGIE

Programme chargé pour le président italien au deuxième jour de sa visite Scalfaro : soutien total au Liban en cette phase transitoire difficile (photos)

Programme chargé hier pour le président italien, M. Oscar Luigi Scalfaro, au deuxième jour de sa visite au Liban: réunion avec les présidents Elias Hraoui et Nabih Berry et rencontre avec les représentants de 14 communautés religieuses à Baabda, visites au monument du soldat inconnu et au siège de la municipalité de Beyrouth et enfin en soirée, retour à Baabda pour un dîner offert en son honneur par le chef de l’Etat.

Une «visite d’amitié» comme l’a qualifiée M. Scalfaro mais qui a donné lieu à d’importantes prises de position aussi bien sur la volonté de renforcer les liens déjà très solides entre les deux pays que sur les dispositions de l’Italie à jouer un rôle accru au Proche-Orient. «L’Italie, a précisé le président Scalfaro, fera tout ce qui est possible pour soutenir le Liban politiquement et économiquement en cette phase transitoire difficile». «Nous sommes prêts à contribuer à une paix basée sur la justice et sur le respect des droits», a également déclaré M. Scalfaro au palais de Baabda. «Si le blocage du processus de paix se poursuit, a de son côté affirmé M. Hraoui, la région sera sur un volcan qui risque d’entrer en irruption à n’importe quel moment. Et l’Europe ne sera pas à l’abri en cas d’explosion».
M. Scalfaro a entamé sa journée hier en assistant à une messe de rite latin au couvent Saint-Antoine à Baabda, en compagnie du président Hraoui.
Les deux chefs d’Etat ont ensuite eu un tête-à-tête au palais de Baabda, où ils ont été rejoints par le président Nabih Berry, le ministre de l’Intérieur, M. Michel Murr, et le ministre des Affaires étrangères, M. Farès Boueiz. Après la fin des entretiens, MM. Scalfaro et Hraoui ont organisé une conférence de presse commune. M. Hraoui a remercié à cette occasion l’Italie pour le soutien apporté au Liban dans tous les domaines, notamment au niveau de la reconstruction et de la réhabilitation du réseau électrique et dans le cadre du conflit au Proche-Orient. «Je tiens à vous remercier pour le soutien de l’Italie et de l’Union européenne à la position du Liban aux Nations Unies et au projet que j’ai personnellement présenté condamnant Israël», a-t-il dit.
Après avoir rendu hommage au peuple libanais qui a «enduré tant de souffrances», M. Scalfaro a rappelé que l’Italie a toujours «exprimé sa solidarité avec le Liban. Une solidarité qui s’est exprimée par notre appui aux droits du Liban pendant la guerre et qui s’exprime aujourd’hui par l’aide à la reconstruction. L’Italie croit que le Liban à le droit de jouir d’une stabilité et d’une souveraineté sur son territoire».
«Il est évident que l’Italie soutient la résolution 425, a-t-il ajouté. Nous avons plaidé pour sa mise en œuvre au sein de l’Union européenne et aux Nations Unies qui réclament le retrait israélien des territoires libanais. Cependant, nous ne nions pas le droit d’Israël à la sécurité et à la paix. En tant qu’amis du peuple d’Israël, nous soutenons ce principe. Mais nous soutenons également que le principe d’un Liban libre, indépendant et souverain doit être respecté».
Après cela, M. Hraoui a fait visiter les différentes ailes du palais de Baabda au président Scalfaro qui est installé pendant son séjour au palais des hôtes.
M. Scalfaro s’est ensuite rendu en compagnie du ministre d’Etat Michel Eddé place du Musée pour déposer une couronne au pied du monument du soldat inconnu. Il a été accueilli par le ministre de la Défense, M. Mohsen Dalloul, et le chef d’état-major de l’armée, le brigadier Samir Kadi.
Après les hymnes nationaux, le chef de l’Etat italien a passé en revue une unité de la garde républicaine. La cérémonie s’est déroulée en présence du président du Conseil municipal de Beyrouth, M. Mohammed Ghaziri, du mohafez de Beyrouth, M. Nicolas Saba, du directeur général des Forces de sécurité intérieure (FSI), le brigadier Rafic el-Hassan, du directeur de la Sûreté générale, M. Raymond Rouphayel, du directeur général de la Sûreté de l’Etat, le brigadier Nabih Farhat, du chef des renseignements militaires, le brigadier Michel Rahbani, et d’un certain nombre d’officiers supérieurs.

Citoyen d’honneur de Beyrouth

De retour au palais de Baabda, le chef de l’Etat italien a accordé audience aux représentants de 14 communautés religieuses. Etaient notamment présents le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, le mufti de la République, cheikh Mohammed Rachid Kabbani, le vice-président du Conseil supérieur chiite, le mufti Abdel Amir Kabalan, Mgr Elias Audé représentant le patriarche grec-orthodoxe, le catholicos des arméniens-catholiques, Mgr Jean XVIII Kasparian, Mgr Habib Bacha, évêque grec-catholique de Beyrouth et de Jbeil, l’évêque Youssef Melki représentant le patriarche des syriens-catholiques, l’évêque Khatchig Terterian délégué par le catholicos des arméniens-orthodoxes, l’évêque syrien-orthodoxe de Zahlé et de Beyrouth Ephrem Barsoum, l’évêque des Assyriens, Zysay Dibaz, le chef de l’Eglise copte au Liban, le père Boulos Mahraki, l’évêque des Latins Boulos Bassim et le supérieur de la communauté évangéliste, le révérend Sélim Sahioune et l’évêque chaldéen, Youssef Thomas.
La communauté druze n’était pas représentée. L’entrevue a duré une demi heure et les dirigeants spirituels n’ont fait aucune déclaration.
A 18h30, M. Scalfaro a reçu le président et les membres du Conseil municipal de la capitale. M. Ghaziri lui a remis la clé de la cité et lui a décerné un certificat de citoyen d’honneur de la ville de Beyrouth conformément à une décision prise par le Conseil lors d’une réunion tenue le 30 octobre dernier.
Avant le dîner offert par M. Hraoui au palais de Baabda en l’honneur de son hôte et en présence de 200 personnes, les deux chefs d’Etat ont échangé des distinctions honorifiques.
Dans une allocution prononcée à cette occasion, M. Hraoui a mis l’accent sur le rôle joué par l’Italie pour le retour de la paix au Liban. «Votre pays à participé aux efforts visant à mettre un terme à la guerre, a-t-il dit. Vos soldats ont participé à la force de maintien de la paix au Sud et vous avez des martyrs qui sont tombés sur notre terre. De même que vous n’avez pas hésité à apporter votre aide aux blessés et une contribution importante au processus de reconstruction».
M. Hraoui a déclaré que la participation de l’Italie au processus de reconstruction représente 11% du volume du financement extérieur contre 17% pour la Banque mondiale, 13% pour la Banque européenne d’investissement et 12% pour le Fonds arabe du développement social et économique.
«Nous souhaitons renforcer davantage nos relations économiques, a encore dit le chef de l’Etat. Vous connaissez l’importance du Liban sur le plan commercial à la lumière de la libéralisation économique et de la création de grands blocs mondiaux (...). Ensemble, nous devons lutter pour la sauvegarde de l’environnement et protéger la Méditerranée de la pollution. Nous devons aussi consolider la démocratie, les valeurs de liberté, de justice et de paix».
«Nous n’oublierons pas le soutien de l’Italie à la résolution 425, a poursuivi M. Hraoui. L’obstination d’Israël à vouloir bloquer les démarches de paix juste et globale menace tout le Proche-Orient et la stabilité mondiale. Toutes les parties se sont engagées à Madrid à appliquer les résolutions internationales, ainsi que le principe de la terre contre la paix(...). Les obstacles posés par Israël au processus de paix renforcent les extrémistes et entraînent la région dans un cycle de violence».
M. Scalfaro a de son côté mis l’accent sur l’ancienneté et la solidité des liens qui unissent depuis des siècles le Liban et l’Italie. «Alors que le monde était divisé entre chrétiens et musulmans et entre Ottomans et puissances européennes, les Italiens et les Libanais s’efforçaient de maintenir le dialogue entre les deux rives (de la Méditerranée), a-t-il dit. Gênes et Venise constituaient le lien entre l’Europe et les commerçants libanais qui, à leur tour, constituaient le lien entre le monde arabe et l’Europe. Dans le même temps, cette formidable vérité qui est la convivialité entre des ethnies, des cultures et des religions diverses, a commencé à prendre forme. Parfois, elles vivaient séparées, mais s’unissaient de nouveau en un seul peuple qui a des qualités qui lui sont particulières: il appartient au monde arabe et malgré cela, les Européens voyaient en lui un frère».
M. Scalfaro a mis l’accent sur la nécessité de renforcer l’unité des Libanais. «Il ne faut pas oublier qu’un pays divisé devient une proie facile pour ses voisins, a-t-il dit. Je sais que vous attendez des Italiens une garantie concernant le problème principal auquel le Liban doit faire face. A savoir, l’occupation d’une partie de votre terre, et la tragédie sanglante d’une résistance qui s’oppose à cette situation et d’une population civile victime innocente des combats. Enfin, il y a les préparatifs pour recupérer la souveraineté totale. La position du gouvernement italien à ce sujet a toujours été très claire. Le Liban doit recouvrer toute sa souveraineté et notre pays de tout temps a soutenu la mise en oeuvre des applications de l’ONU (...). Soyez certains que l’Italie fera tout ce qui est possible pour vous soutenir politiquement et économiquement dans cette période transitoire difficile».

Programme chargé hier pour le président italien, M. Oscar Luigi Scalfaro, au deuxième jour de sa visite au Liban: réunion avec les présidents Elias Hraoui et Nabih Berry et rencontre avec les représentants de 14 communautés religieuses à Baabda, visites au monument du soldat inconnu et au siège de la municipalité de Beyrouth et enfin en soirée, retour à Baabda pour un dîner offert en...