Lors d'une conférence à caractère économique donnée samedi à Tyr Lahoud : l'état n'a pas tiré les leçons des erreurs de l'avant-guerre (photo)

Invité samedi par le Cénacle culturel de Tyr, M. Nassib Lahoud, député du Metn, a fait le point de la situation économique du pays et des défis internes et externes auxquels le Liban doit faire face dans la période à venir.
Le constat de M. Lahoud est plutôt accablant pour le gouvernement qu’il a accusé de n’avoir pas «su tirer les leçons des erreurs économiques de l’avant-guerre. «En dépit des succès économiques enregistrés avant la guerre qui ont placé le Liban en tête des Etats de la région sur le plan de la croissance et de la prospérité, le pays a continué à souffrir de déséquilibres structurels qui ont atténué l’impact des réussites, a-t-il dit. Cette situation a contribué à fragiliser la stabilisation qui est une condition nécessaire pour la prospérité de toute économie. Ces déséquilibres sont dus à trois facteurs: la croissance et le développement inégal des régions, la croissance et le développement inégal entre les différents secteurs de l’économie et la différence dans les revenus».
Comment les gouvernements de l’après-guerre ont-ils réagi face à tous ces défis? «L’Etat a d’abord commencé par réhabiliter et moderniser l’infrastructure. Mais il a trop élargi le programme de réhabilitation, a indiqué le député. Les gouvernements ont par ailleurs réussi à attirer des ressources financières estimées à 25 milliards de dollars en cinq ans. Toutefois, ils n’ont lancé aucun projet sérieux de réforme de l’administration et la plus grande partie des capitaux ont été investis dans des secteurs improductifs, comme les bons du Trésor et les spéculations foncières. Le fait le plus important demeure que les gouvernements successifs se sont comportés avec le legs de la guerre comme s’il s’agissait d’un tremblement de terre ou d’une catastrophe naturelle sans chercher à tirer les leçons des expériences du passé, de la situation présente et des développements du futur».
Sur le plan externe, M. Lahoud a souligné l’importance des défis qui attendent le Liban, affirmant que de nombreuses réformes sont nécessaires pour y faire face avec succès. «Il y a au moins quatre dossiers qui attendent le pays: la libéralisation des échanges commerciaux, les projets de partenariat euro-méditerranéen et du marché arabe et l’avenir des relations économiques entre le Liban et la Syrie», a-t-il ajouté.