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Actualités - CHRONOLOGIE

Hariri au Japon en quête de nouveaux investissements

Le chef du gouvernement, M. Rafic Hariri, a quitté hier soir Beyrouth pour Tokyo où il entame aujourd’hui sa deuxième visite officielle au Japon, la première datant de mai 1996. Lors de son séjour de quatre jours, le premier ministre sera reçu par l’empereur Akihito et son épouse l’impératrice Michiko et par son homologue japonais Ryutaro Hashimoto. Il aura aussi des entretiens avec un certain nombre de ministres et de chefs de grandes entreprises. Objectif des discussions: convaincre le Japon d’investir davantage au Liban.
M. Hariri est accompagné de son épouse Nazek, du ministre de l’Agriculture, M. Chaouki Fakhoury, du ministre d’Etat chargé des finances, M. Fouad Siniora, du secrétaire général de la présidence du Conseil, M. Hicham el-Chaar, du président du Conseil du développement et de la reconstruction (CDR), M. Nabil el-Jisr, et de ses conseillers Nouhad Machnouk, Daoud Sayegh, Abdel Latif Chamaa et Bassil Fleihane. L’ambassadeur du Liban à Tokyo, M. Samir Chamma, se joindra à la délégation au Japon.
Dans une interview accordée à la télévision japonaise avant son départ, M. Hariri a indiqué que «le Japon, l’un des géants économiques mondial, souhaite jouer un plus grand rôle au Proche-Orient et le Liban lui donne la possibilité de le faire».
«Nous respectons les Grandes réalisations accomplies par le Japon après la Deuxième Guerre mondiale, a-t-il ajouté. Nous essayons aussi de développer notre pays et de reconstruire l’infrastructure dévastée par la guerre. Nous pensons que le Japon peut nous aider et nous allons encourager les hommes d’affaires nippons à venir investir au Liban et à participer aux nombreux projets qui sont prévus. De toute façon, les Japonais ont déjà commencé à investir dans de nombreux projets et nous espérons qu’après cette visite officielle, leur participation au processus de reconstruction s’accroîtra».
Le Liban a-t-il besoin d’une aide dans un secteur précis? «Nous avons besoin de lancer plusieurs projets d’infrastructure à travers la contribution du secteur privé au Japon, a répondu M. Hariri. Le pays est à la recherche de capitaux. Le Liban est un pays de services et les ressortissants des pays arabes aiment y venir pour investir, pour y résider ou pour faire du tourisme. Nous recevons aujourd’hui moins d’un million de touristes alors que nous devrons en accueillir plus de 6 millions. Il y a donc un énorme fossé à combler. L’Etat a entrepris de réhabiliter l’infrastructure. Le secteur public doit de son côté investir dans la restauration, le secteur hôtelier, les centres balnéaires et les yachting-clubs».
En réponse à une question, le chef du gouvernement a estimé que la participation du Japon au processus de reconstruction est «nsuffisante». «Il peut faire davantage, a-t-il dit. Généralement, les investisseurs sont hésitants à placer leur argent dans un pays sortant d’une guerre. Mais malgré cela, nous attirons des capitaux de tous les coins du monde et nous espérons que le Japon va se laisser convaincre de participer avec plus de dynamisme dans le processus de reconstruction. Nous sommes prêts à effectuer une troisième visite à Tokyo pour encourager les hommes d’affaires à investir au Liban».
Les entretiens officiels de M. Hariri commenceront demain mardi. Il aura une série de rencontres avec des chefs d’entreprises industrielles et d’organismes économiques avant de participer à un déjeuner offert en son honneur par l’Association arabo-nippone. Dans l’après-midi, il recevra le président et les membres du Conseil d’administration de l’Institut de commerce extérieur japonais avant d’organiser une conférence de presse. En début de soirée, il aura des entretiens avec le ministre japonais des Affaires étrangères qui porteront essentiellement sur la situation au Proche-Orient.
Mercredi, M. Hariri recevra à son hôtel les membres de la commission japonaise de la coopération internationale avant de tenir une réunion avec le président et les hauts responsables du Fonds nippon de coopération économique d’outre-mer et avec les patrons des grandes banques.
Jeudi, le chef du gouvernement sera reçu par l’empereur Akihito avant d’avoir des entretiens avec son homologue japonais Hashimoto.
Pour sa part, l’attaché commercial de l’ambassade du Japon à Beyrouth, M. Tatsuya Shiga, a déclaré à l’AFP que son pays était «intéressé à investir au Liban, porte d’accès naturelle au monde arabe, car son renouveau économique peut contribuer à la stabilité de la région». «Il n’y aura pas de paix véritable sans stabilité dans cette partie du monde», a-t-il ajouté.
Fermée pendant la guerre du Liban (1975-1990), l’ambassade du Japon à rouvert ses portes en 1995.
Au passage, M. Shiga a souligné que Tokyo avait accordé près de 150 millions de dollars en dons et prêts au Liban depuis la fin des hostilités.
Le commerce bilatéral est largement en faveur du Japon qui a exporté pour près de 140 M USD vers le Liban en 1996, tandis qu’il n’a importé que pour 3,3 M USD de produits libanais.
Le Liban importe essentiellement des voitures, des équipements électroniques et des pneus, et exporte vers le Japon de l’aluminium et de la ferraille.
Pour M. Shiga, la visite de M. Hariri au Japon est «particulièrement importante car les hommes d’affaires japonais manquent d’informations sur les investissements possibles au Liban».
«Pour vous donner une idée de la faible présence japonaise au Liban, on compte trois restaurants au nombre des 10 entreprises qui y sont implantées. Aucune banque, aucune compagnie financière, aucune société commerciale importante», a-t-il souligné.
Politiquement, aucun nuage ne vient assombrir les relations entre Beyrouth et Tokyo qui a, au contraire, apprécié l’arrestation en février dernier au Liban de cinq membres de l’Armée rouge japonaise.
Les cinq personnes, dont Kozo Okamoto, ont été condamnées en juillet à trois ans de prison pour avoir utilisé de faux documents et avoir résidé illégalement au Liban. Elles ont demandé l’asile politique et fait appel de la décision de la justice libanaise.
Kozo Okamoto est le seul survivant du commando de l’Armée rouge auteur du sanglant attentat contre l’aéroport de Tel-Aviv qui avait fait 26 morts en 1972.
Les autorités japonaises ont réclamé l’extradition des cinq membres de l’Armée rouge, mais Tokyo et Beyrouth ne sont pas liés par un traité. Une telle décision ne pourrait être que politique et émaner du Conseil des ministres.
Le chef du gouvernement, M. Rafic Hariri, a quitté hier soir Beyrouth pour Tokyo où il entame aujourd’hui sa deuxième visite officielle au Japon, la première datant de mai 1996. Lors de son séjour de quatre jours, le premier ministre sera reçu par l’empereur Akihito et son épouse l’impératrice Michiko et par son homologue japonais Ryutaro Hashimoto. Il aura aussi des entretiens...